Transcription - Episode 9


Anne Tessier-Chênebeau - Comment rester productif et être heureux : la saine productivité - #9

Caroline : Anne, je suis ravie d’enregistrer avec toi ce matin, on va parler de productivité et de bien-être, donc je vais te laisser te présenter.

Anne : Bonjour Caroline et bonjour à tous. Je m’appelle Anne Tessier Chênebeau et je dirige « Fabulous en Europe », notamment à travers une offre que l’on dédie aux entreprises. Fabulous, nous sommes une startup française qui sommes née il y a sept ans et nous avons développé une application de santé physique, santé mentale et saine productivité, on y reviendra, pour aider chacun sur son chemin de développement personnel et professionnel, à mettre en place des routines quotidiennes qui lui permettent de structurer sa journée, d’être plus performant, plus heureux, plus épanoui et trouver du sens à ses journées. Voilà ! C’est ce que l’on fait avec 30 millions de personnes aujourd’hui dans le monde et un marché aux entreprises que nous sommes en train de développer depuis quelques mois maintenant.

Caroline : D’accord. Et qu’est ce qui t’as amené à bosser avec Fabulous ?

Anne : Écoute, j’ai envie de te dire qu’il n’y a jamais de hasard. En fait, j’ai passé 15 ans dans la Tech à des postes plutôt de leadership et de management. Et puis, ce qui m’a toujours attiré dans ces postes-là, c’est de créer des modèles de valeur, de créer et d’innover avec mes équipes, avec nos clients, avec notre écosystème au sens large et puis ce que je préfère dans tout ça, c’est quoi ? C’est finalement l’humain et d’accompagner des personnes. Et ce qui m’a toujours plu dans des rôles de management, c’est d’aller chercher au fond de chacun les petites clés qui vont permettre à ce qu’il atteigne son plein potentiel et ce sur quoi il faut appuyer pour aller chercher ce plein potentiel. Et en fait, c’est ce qui m’a toujours attiré, c’est ce qui m’a toujours drivé. Et à un moment, quand j’ai rencontré les fondateurs de Fabulous, Sammy Benhassine et Amina Barry en fait, très simplement, l’aventure est née comme ça, de se dire. Mais ce qui me tient aujourd’hui, ce qui me fait plaisir aujourd’hui, et ce pour quoi je trouve du sens fait que demain, avec Fabulous, en fait, je peux aligner la personne que je suis, mon driver et le produit que je promeus sur le marché.

Caroline : Et tu t’en es rendu compte comment ?

Anne : En discutant avec eux. Et ça a été d’une limpidité incroyable de me dire : « OK. Maintenant, j’ai juste envie de mettre ce que j’ai construit depuis 15 ans au service de mes convictions profondes et mes convictions profondes c’est que quand on s’intéresse aux gens, quand on fait attention à nos collaborateurs et à nos équipes, elles performent. Et prendre soin de ses collaborateurs, c’est avoir des collaborateurs qui prennent soin de notre société. Et je pense que la pandémie étant passée par là, il y a eu un grand catalyseur sur tous ces sujets-là. Aujourd’hui, deux ans après le début de cette pandémie, on s’aperçoit que le niveau d’engagement, et on y reviendra, diminuent, qu’on a beaucoup de personnes en France, en Europe et dans le monde qui se disent en détresse psychologique. Et la question, c’est qu’est-ce qu’on fait en fait pour ces gens-là ? Rien n’est une fatalité. On a bien évidemment plein d’outils en tant qu’employeur à mettre à leur disposition. C’est la responsabilité de l’entreprise. C’est aussi la responsabilité de chacun de prendre en main sa santé et son bien-être. Mais pour ça, il suffit d’être accompagné. Donc Fabulous, c’est vraiment l’idée d’avoir un coach digital dans la poche, qui te suit à chaque moment de ta vie, à chaque moment de ta journée, quand tu souhaites, quand tu veux, sur des sujets que tu veux, parce qu’en fait, on va rester très concentré sur, et c’est toute l’approche de la science comportementale, on reste concentré sur l’objectif que tu veux atteindre. Est-ce que c’est de mieux gérer ton temps ? Est-ce que c’est de pouvoir être moins anxieux ? Est-ce que c’est de travailler sur ta santé mentale ? Bref, quels que soient tes objectifs, il va y avoir différents moyens de pouvoir les adresser, de pouvoir y tendre. Et en fait, c’est ça qui m’a beaucoup plu chez Fabulous, c’est d’avoir cette dimension holistique. Je crois beaucoup à ça quand on s’intéresse à l’humain. C’est à dire qu’accompagner quelqu’un, on ne va pas s’attaquer juste à ton symptôme. On va aller chercher la cause racine qui fait que tu as ce symptôme aujourd’hui. Et on ne peut pas avoir du « one size fit all », c’est-à-dire que travailler sur l’anxiété, par exemple, on peut y répondre à travers un programme sportif. Mais si tu n’aimes pas le sport aujourd’hui, c’est voué à l’échec. Donc on va aller chercher d’autres outils. Ça peut être de la méditation, ça peut être mettre en place des habitudes de vie qui te fassent du bien, qui te permettent d’évacuer ça à travers du journaling, à travers n’importe quelle occupation, n’importe quelle routine, mais qui va te permettre d’avoir un impact sur ton comportement.

Caroline : OK, c’est fantastique. Et vous avez développé ça, vraiment en testant avec des scientifiques ? Enfin comment vous avez mis en place toutes ces routines et est-ce que ce n’est pas trop intrusif aussi parce qu’il y a un problème ? Moi, je trouve ça génial, toutes ces applications et tous ces KPI qu’on peut mettre en place donc objectif quotidien de par exemple, je vais faire X pas dehors, je vais faire trois séances de sport par semaine et en fait, ça devient un petit peu trop. Oui, il y a trop d’objectifs, donc ça peut aussi être contraignant et contre-productif au final. Comment vous arrivez à jongler avec tout ça ?

Anne : C’est une excellente question, en fait, à la racine de Fabulous, il y a vraiment, nous sommes incubés à Duke University, dans un laboratoire de sciences comportementales. Donc notre métier, c’est vraiment les sciences comportementales, en un mot. Si je devais le décrire, c’est la science qui te permet d’éviter de tomber dans le travers qui nous sépare de l’intention à l’action. Qu’est-ce qui fait que tes résolutions du 1er janvier ne tiennent pas ?

Souvent par ego, par excès d’ambition, tu vois ? Et au bout du troisième matin, on ne tient plus notre résolution. Et puis, du coup, on s’autoflagelle en disant : « je ne suis pas capable de le faire donc j’arrête tout. Il vaut mieux arrêter tout maintenant ». Nous, notre métier, c’est d’analyser quels sont les mécanismes des décisions humaines pour faire en sorte d’accompagner chacun à atteindre son objectif. Donc ça, c’est vraiment de toutes les équipes de contenu si tu veux, qui développent Fabulous, ce ne sont pas des marketeurs, ne sont pas des techs, sont des experts de sciences comportementales, de neurosciences et des psychologues pour faire en sorte qu’on atteigne vraiment cette ambition, cet objectif. Ça, c’est le premier point sur comment est ce qu’on est né, si tu veux, avec quelle approche, etc. Et puis, je pense qu’à la base, vraiment, à la genèse de Fabulous, il y a cette volonté de lancer un programme de coaching autour de « comment créer la vie que tu souhaites créer ? » Et pour ça, et bien ça va être « comment atteindre ton objectif ? ». Comment atteindre ton objectif, ça passe par différentes étapes : « la loi des petits pas », ce qui marche au quotidien. Et avoir un impact sur ton comportement, ce comportement qui va te permettre d’atteindre ton objectif. Ce comportement, suivant la manière dont on se place, ça peut être très excitant ou très angoissant. Nos comportements sont entre 70 et 90 faits d’habitude. La bonne nouvelle, c’est qu’on a un pouvoir immense à travers nos habitudes et donc il ne tient qu’à nous de changer nos habitudes, de se délester de celles qui ne nous servent pas, en implémenter de nouvelles, qui vont nous permettre d’aller sur ce chemin de développement, d’aller vers cet objectif. Donc ça, c’est vraiment ce que l’on fait. C’est vraiment la manière dont on est backé par la science comportementale, ça, c’est la clé pour l’application. Et puis, la question s’est posée quand on a créé ce programme de coaching à Duke, de se dire quel est le meilleur vecteur, finalement, pour le porter au monde. Le meilleur vecteur étant évidemment une application puisqu’aujourd’hui, on est quand même tous avec des mobiles. Donc ça, c’était pour ta première question sur comment ça se passe, avec quels mécanismes scientifiques derrière. Et ce qui est très, très important, c’est que nous, on est en permanence dans une approche de « Test & Learn ». C’est-à-dire qu’on teste de nouveaux mécanismes. Alors on teste en grandeur réelle si tu veux, parce qu’on a 30 millions d’utilisateurs aujourd’hui. Et donc, quand on met une expérimentation au point, on a un vrai échantillonnage avec des retours de nos utilisateurs et la voix de nos utilisateurs compte énormément. C’est-à-dire que toutes les semaines, deux fois par semaine, on écoute, on donne la parole à nos users, qui veulent bien nous faire des retours en disant : « ça, c’est génial ! J’aimerais bien avoir ça en plus. Ce serait intéressant de faire comme si… » et en fait, c’est un perpétuel enrichissement, un perpétuel renouvellement que l’on travaille de concert avec ces utilisateurs. Donc ça, c’est hyper puissant. Et puis, sur la question de comment faire en sorte que ça ne soit pas trop contraignant ? C’est une excellente question parce que je pense qu’aujourd’hui, il y a beaucoup de choses qui se passent autour du bien-être. Il y a un vrai éveil des consciences autour de la nécessité d’être bien et de faire ce qu’il faut pour se sentir mieux. Et ça, c’est absolument merveilleux. Et pour autant, pour certains, ça peut devenir une contrainte. C’est-à-dire que des gens qui tombent dans l’excès de développement personnel avec la volonté, si tu veux, d’avoir un comportement presque parfait « là-dessus, non ! Mais là-dessus, je dois lâcher prise. Non, mais là-dessus, il faut que je sorte du mental. » En fait, il faut que c’est un enfer.

Caroline : Je pense notamment que mon morning routine. Le matin, levée à 7 h, 7 h 15, le petit jus…

Anne : C’est exactement ça. Donc en fait, si tu veux l’approche de Fabulous et il s’avère que j’y suis très alignée parce que c’est l’approche que j’ai aussi dans la vie, c’est de dire on manque souvent de douceur et de gentillesse avec nous. D’accord ? Donc, le bien être, tout ce que l’on fait pour nous, pour être bien, c’est une manière de redonner au monde par la suite. Ça doit n’être en aucun cas une contrainte. Donc, notre application, par exemple, il y a des choses toutes simples que l’on fait pour éviter ça, c’est de permettre aux gens de mettre comme ils souhaitent des notifications ou pas. Parce que pour certains, c’est génial, s’il n’y en a pas, ils ne vont pas penser à faire leur petite routine. Pour d’autres, s’il y en a c’est : « ah, il faut que je le fasse ». Ça devient une contrainte, ça devient une pression supplémentaire. Et l’idée, ce n’est pas d’être une pression. L’idée, c’est de trouver plaisir sur son chemin qui nous permet d’atteindre notre objectif. La différence, elle est énorme. Et le dictat aujourd’hui du bien-être, du « il faut être bien », en fait, non, il ne faut pas à tout prix. On fait ce que l’on peut, on fait ce que l’on souhaite, ce que l’on décide et chacun son rythme, chacun sa recette. C’est pour ça que l’approche à la Fabulous, c’est de dire : « il n’y a pas une recette qui marche pour tous ». Par exemple, je suis fan de Morning Routine depuis 15 ans, on en avait parlé toutes les deux. Mais si tu me dis : « commence ta journée en allant courir ! », tu vas me perdre parce que je déteste courir, ce n’est pas mon sport, je souffre, c’est l’enfer. Alors que si tu me dis : « Voilà, tu te lèves le matin, voilà ce que ça va t’apporter de te réveiller plus tôt… ». Et aujourd’hui, je peux te dire qu’après 15 ans, je ne commencerais jamais une journée, vacances ou pas en vacances et où que je sois dans le monde, sans cette routine quotidienne, qui pour moi et à base de yoga, de méditation. Mais bref, chacun sa recette, mais qui me permette de me sentir bien, de me sentir centrée, on y reviendra aussi, mais de développer une saine productivité. Et pourquoi c’est important, la routine matinale ? C’est souvent la plus simple avec laquelle commencer. Parce qu’en fait, c’est ce qui va donner le ton à ta journée. Et puis, si tu ne le fais pas le matin, tu n’es jamais sûr dans la journée ou le soir, d’être en capacité de le faire. Parce que parfois, les journées ne sont pas forcément comme on les attend.

Caroline : Complètement ! Sur cette question des routines et des habitudes, il y a aussi beaucoup de stress chez beaucoup de personnes de se dire : « Je vais rentrer dans une routine et en fait, ma vie, elle va devenir beaucoup trop… même pas pénible, mais ennuyeuse. Est-ce que vous avez constaté des choses ou comment ça s’intègre, ce côté peur de l’ennui par une routine, par la mise en place d’une routine, de manque un petit peu, si tu veux il y a beaucoup de personnes qui ont peur qu’on mette en place des routines…

Anne : Alors, c’est une super question et je pense qu’on a déjà un enjeu à travers la terminologie. C’est-à-dire qu’en français, quand on dit, on met en place des routines. La routine en français, c’est très péjoratif, c’est assez négatif, c’est plutôt : « j’ai une vie plan-plan, pleine de routine et donc je m’ennuie ». Or, la routine dans les pays Anglosaxons, c’est quelque chose de très vertueux. Je pense qu’on y vient de plus en plus en France aussi, mais c’est vrai qu’on a une connotation du mot routine qui est à la base est assez « plan plan ». Et on n’a pas très envie d’avoir une vie plan-plan. Ce n’est pas ce qui nous fait rêver, il faut être honnête. Et en fait, je pense que comment on adresse ça ? C’est assez simple. On démontre que c’est efficace, on démontre que ça a un impact et je pense que c’est comme tout dans la vie : « Rien n’est magique ! » c’est-à-dire que développer un nouveau comportement pour atteindre un objectif, ça va demander un petit peu de discipline.

Caroline : En fait avec tout ça, c’est plus que la routine, c’est développer un nouveau comportement tout simplement ?

Anne : c’est développer un nouveau comportement. Et encore une fois, ton comportement est en fait entre 70 et 90 % d’habitudes. Ses habitudes, il faut pouvoir les changer et les changer en fait, ça doit se faire dans le plaisir, ça ne se fait pas dans la douleur. Ça se fait pas à pas, ça se fait chacun avec son rythme. Ça, c’est hyper important. Et puis ça se fait aussi avec des mécanismes et c’est là qu’à travers l’application, la science comportementale nous apprend ça, c’est vraiment reconnaître quand ça fait trois fois que tu as développé une petite habitude cette semaine. Et bien, salue et reconnais ce que tu as déjà parcouru ! On est extrêmement dur avec nous même, extrêmement direct même. Ça, c’est mon enseignement perso que je te partage, que je vous partage, mais moi, l’application, elle me permet d’être plus douce avec moi. Tu vois de me dire, parfois, je me dis : « oh, c’est quand même tellement sympa ! Ça fait trois fois que j’ai fait ça ! ». On me dit : « Bravo, félicitations ! », je me dis : « Ce n’est quand même pas assez incroyable. » Mais en fait, si, c’est incroyable ! parce que ces petits riens du quotidien font que ça impacte de grands changements. Et en fait, ce qui est clé là-dedans, c’est l’action. À un moment, il s’agit de faire tout ce qu’on a dans notre esprit et je sais que tu es une femme d’action. Tout ce qu’on a dans notre esprit, si tu veux, toutes les petites graines qu’on met à germer, tant qu’on ne les met pas en œuvre dans la matière, tant qu’on ne passe pas à l’action, ça reste des intentions. Donc à un moment, il suffit de faire et pour faire, il faut que ce soit des petites choses à faire assez simples. Parce que sinon, on se retrouve avec le problème de nos bonnes résolutions qu’on ne tient jamais. Trop ambitieux, trop durs avec nous.

Caroline : Et vous mettez donc en place des habitudes de manière croissante ? L’idée, c’est de permettre aux utilisateurs de prendre de nouvelles habitudes, donc de les accompagner dans la mise en place de ces habitudes, pour ne pas dire routine. Oui, et donc d’y aller de manière croissante. C’est l’utilisateur qui choisit s’il a envie de tester deux fois par semaine, trois fois par semaine ou est-ce qu’il y a aussi une aide par rapport aux études que vous avez pu faire ?

Anne : Bien sûr, alors il y a une aide, mais elle reste très discrète parce que vraiment, notre métier, c’est de pouvoir accompagner en douceur, comme un coach que tu aurais à tes côtés et typiquement, là où on va accompagner beaucoup, ça ne va pas être sur quelles habitudes mettre en place ? On personnalise si tu veux. Quand tu arrives dans l’application, il y a un petit questionnaire qui permet de savoir quels sont tes objectifs, quels sont tes enjeux, quels sont tes challenges aujourd’hui pour te proposer des programmes sur mesure. Mais au-delà de ça, ça va être à toi de trouver ton rythme. Par contre, là où on accompagne énormément, c’est sur éviter que nos utilisateurs, et c’était ma tendance au début, aient envie de mettre en place plein de nouvelles habitudes parce que là, il y en a énormément. Et en fait, on se dit attention, tu commences, commence par deux, commence par deux nouvelles petites habitudes cette semaine, refait-le la semaine prochaine et après, tu pourras en créer de nouvelles. Mais l’idée c’est de l’instaurer dans le temps. Nous, ce que l’on souhaite, c’est avoir un impact. Avoir un impact sur les comportements, ça ne change pas en claquant des doigts. Ça prend du temps.

Et donc l’idée, c’est vraiment de s’instruire dans le temps et dans l’engagement. La science comportementale, c’est vraiment la science de l’engagement. Comment est-ce que je m’engage dans ce chemin ? Nous, ça ne nous intéresse pas du tout d’avoir des gens, si tu veux, qui utilisent l’application un mois et qui disent : « bon bah voilà, maintenant, j’arrête ». Là, on est dans un mécanisme qui n’est pas impactant sur la vie des gens. Nous, ce qui nous importe, c’est de pouvoir t’accompagner dans la réalisation de tes objectifs et à long terme. Et ça, ça va se mettre en place sur des mois et des années.

Caroline : C’est ce que j’allais dire. La mise en place d’une nouvelle habitude, c’est généralement la grande question : « combien de temps ça prend ? »

Anne : Suivant les études, on va passer de 40 jours à 3 000.

Caroline : Ça dépend juste de ce que tu mets en place ?

Anne : Exactement ! Donc, c’est assez variable. En tout cas, moi, je sais que tu as quelques habitudes, d’ores et déjà, quelques routines, et c’est une manière extrêmement intéressante pour structurer ses journées et gagner en productivité, etc. Mais ça a un vrai impact sur nos vies et je pense que quiconque l’essaie, voit le pouvoir des habitudes et c’est quelque chose qui est assez incroyable. Et encore une fois, il n’y a pas de magie. Oui, ça nécessite un peu d’effort au début. Oui, ça nécessite de la discipline, mais ça passe par là d’atteindre nos objectifs.

Caroline : Oui, complètement et puis une fois qu’on les a mis en place, on se rend compte aussi en fait. On constate tout simplement que ce que j’ai fait, c’est pas mal, ça m’aide beaucoup et ça me rend plus heureux, plus heureuse. Et donc ça nous donne envie de ne plus le voir comme une habitude, mais juste de l’intégrer au quotidien. Comme on peut manger trois repas par jour en fait.

Anne : Oui, c’est ça. Une habitude, on considère qu’elle est vraiment intégrée en nous au bout d’environ trois à six mois. C’est-à-dire que quand tu arrives à tenir sur cette durée, globalement, cette habitude fait partie de ton comportement maintenant. Et du coup, elle impacte complètement ton comportement et c’est quelque chose de merveilleux à observer. Donc le pouvoir des habitudes ? Il est incroyable ! Ce n’est pas quelque chose qui doit être une contrainte. Le chemin sur lequel on le fait, doit nous permettre de prendre plaisir et c’est la raison pour laquelle il faut trouver les choses qui nous permettent d’atteindre nos objectifs en se faisant plaisir pour apprécier le chemin. Parce que rester concentré, je suis bien placée pour en parler, rester concentré sur l’objectif, n’avoir que ça en tête, c’est bien. Mais si on ne savoure pas le chemin qui nous mène à l’objectif, c’est quand même du gâchis, quoi ?

Caroline : Oui, mais oui

Anne : Parce que sans ce chemin, il n’y a absolument rien.

Caroline : S’entraîner pour faire un marathon quand on n’aime pas courir, OK, ça peut être chouette, mais au final, on n’en tirera rien.

Anne : Je ne vois pas pourquoi tu prends cet exemple [rire]

Caroline : Est-ce que vous mesurez aussi ? Est-ce que, je ne sais pas en termes de recherche, de développement, parce que j’imagine que vous avez une grosse structure de recherche et développement, est-ce que vous mesurez aussi l’impact a posteriori des routines, des habitudes que les gens ont pu mettre en place ? Est-ce que vous avez aussi ce recul avec vos utilisateurs d’essayer de voir : « OK, ton objectif était celui-là. Maintenant, tu l’as bien intégré. Tu sais, c’est une habitude, c’est devenu quelque chose vraiment partie intégrante de ta vie ? Est-ce que tu te rends compte, comment tu te rends compte que ça t’a fait du bien ? ». Ou est-ce que c’est un point sur lequel c’est encore difficile d’avoir des retours parce que c’est juste du déclaratif et c’est compliqué ?

Anne : C’est du déclaratif. Je m’attendais à ce que ce soit beaucoup plus compliqué et en fait, je m’aperçois que nos utilisateurs aiment partager ça. Du coup, ça nous a fait créer dans l’application une nouvelle fonctionnalité où on met en relation, si tu veux, dans des cercles de parole nos utilisateurs pour qu’ils s’encouragent les uns les autres et pour qu’ils partagent leurs expériences. Parce que les retours que l’on a, ils sont incroyables. Et en fait, moi, c’est quelque chose que j’adore. On a mis en place avec nos équipes d’accompagnement client et d’accompagnement utilisateur, si tu veux, régulièrement, en interne Fabulous, on partage les messages que nos utilisateurs nous remontent et je t’assure que quand tu as une journée qui est un peu tristounette, moi, ça me rebooste pour 3 semaines de savoir que tu vois, je pense à hier, je lisais un témoignage absolument incroyable d’une femme vétéran aux États-Unis, qui est rentrée d’un théâtre d’opérations et qui était qui avait beaucoup de difficulté à retrouver sa vie de maman, à retrouver sa vie de femme, retrouver sa vie d’épouse et retourner dans cette vie, finalement, qu’elle avait oublié durant plusieurs mois, avec un syndrome post-traumatique notamment. Et en fait, elle disait : « Fabulous! ». Évidemment, à côté d’un accompagnement psychologique qu’elle avait par ailleurs parce que ça aussi, c’est important de rappeler qu’on ne remplace pas des professionnels de santé. Fabulous lui a permis de retrouver une structure dans sa vie. Et en fait, elle n’arrivait pas du tout à reprendre des habitudes et elle était complètement perdue et elle disait, mais avec Fabulous en fait, en quelques semaines, j’ai réussi à remettre une structure dans ma vie, qui fait que voilà au quotidien, je reprends le pouvoir de ma vie et je trouvais ça magique parce que c’était le témoignage d’une femme incroyable et qui, en deçà de cette vulnérabilité, a fait une force incroyable et l’a partagé. Et en fait, nos utilisateurs, ils adorent partager leurs histoires comme ça. Parce que souvent, non seulement leur objectif est atteint, mais en fait, ils le dépassent à plein d’égards. Tu vois, on va avoir des personnes qui, par exemple, ont traversé des périodes un petit peu compliquées ou de dépression, ou qui n’étaient vraiment pas très bien moralement et qui disaient : « ça m’a permis 1 — de me sentir beaucoup mieux, 2 — en fait, ce n’était pas le but recherché, mais j’ai perdu du poids ». Pourquoi ? Mais parce qu’en fait, on travaille sur un ensemble de facteurs et quand tu commences à être plus épanoui, à t’accepter, à t’accepter comme tu es, à t’aimer un peu plus, tu acceptes aussi mieux ton corps, tu as plus envie de bien le nourrir, tu as plus envie d’en prendre soin et ta personne devient plus importante. Et ces témoignages, ils sont bouleversants. Enfin, moi, c’est ce qui donne du sens à ma vie aujourd’hui.

Caroline : Et est-ce que si je fais l’avocat du diable, admettons. Non, parce que je suis persuadée du bienfait de ce que vous faites, vraiment. Mais est ce que, tout simplement, il y a des études sur la mise en place d’habitudes réellement, rend plus heureux les gens parce que ceci est parfois, il y a ce côté : « J’ai peur de tomber dans une routine, d’avoir un côté pas chouette. », mais il y a aussi une bonne partie de la population qui pense ou qui se dit : « Je n’ai pas besoin d’aide et je n’ai pas à passer par une application ou par un truc comme ça sur le téléphone pour mettre en place », car je veux dire à un moment, c’est une question de volonté. Et bon, quand tu es motivé, tu le fais. Je trouve ça intéressant. Est-ce que vous avez une approche spécifique là-dessus ?

Anne : Oui. En fait, si tu veux, là, je vais parler plus de l’entreprise parce que dans le monde du BtoC, c’est « l’utilisateur » qui vient nous voir, c’est-à-dire qu’il exprime le besoin et du coup, il va télécharger l’application sur l’AppStore ou Google Store. Quand on s’adresse à l’entreprise et aux collaborateurs de l’entreprise, c’est un bénéfice que l’entreprise met à disposition de ses équipes. On est d’accord ? Et donc là, on va se retrouver avec des typologies et c’est hyper intéressant de personnes qui disent : « moi, je n’ai jamais mis en place d’habitude, ça m’intéresse. Je vois bien ce que ça peut m’apporter. C’est génial ». D’autres qui disent « moi, j’en ai depuis 15 ans et ça ne m’intéresse pas » et d’autres qui vont dire « non ». Mais comme tu disais très justement, « c’est une question de volonté. Je n’ai pas besoin d’une app pour ça ». Alors, je ne vais pas parler de la première typologie parce que forcément, elle est : « cœur de cible » donc, c’est plus simple. Par contre, pour les personnes qui, enfin moi typiquement, je n’ai pas découvert le pouvoir des habitudes grâce à Fabulous. Je l’ai découvert bien avant. Pour autant, ce que Fabulous m’a apporté, c’est de développer d’autres routines dans ma journée, notamment du soir : un petit rituel de gratitude avec mon fils, notamment quand je suis en télétravail, d’aller marcher l’après-midi. J’avais beaucoup de mal à m’autoriser de faire des pauses…

Caroline : C’est un gros sujet depuis le COVID et le fait de travailler à la maison

Anne : Absolument ! Et du coup, si tu veux, si je n’avais pas ce petit coup de pouce et c’est vraiment comme ça qu’il faut le considérer. C’est un coup de pouce pour aller encore plus loin par rapport à ce que tu fais aujourd’hui. Et puis, la dernière typologie sur les gens qui se disent : « Je n’ai pas besoin d’App, il suffit de la volonté ». Tout part de la volonté, donc, c’est vrai. Maintenant, ce que l’on observe globalement, c’est qu’avec la volonté seule, il y a un moment où on s’essouffle un peu, où notre motivation, elle, descend un peu. Pourquoi ? Parce que je pense qu’on l’a tous vécu, mais prendre la résolution, se décider par notre volonté propre à se dire : « tiens, je vais aller faire du sport, mettre en place une habitude ou autre ». Il y a plein de facteurs qui font qu’à un moment, on est fatigué, il fait moche, on n’a pas très envie. Bref, tout un tas de très bonnes raisons qu’on estime être de très bonnes raisons pour jeter l’éponge. Et c’est là que Fabulous intervient, c’est-à-dire que ce n’est pas une contrainte, mais c’est à travers des mécanismes de sciences comportementales d’inciter la personne à continuer à le faire. Parce que dans ces petits moments où tu flanches, si tu n’as personne à tes côtés pour te dire c’est comme quand tu fais du sport à plusieurs, le jour où tu n’as pas envie, il y a ton ami qui te dit allez quand même, on y va. Bon bien, avoir un coach digital dans ta poche, c’est exactement ça, l’idée. C’est pour les petits moments aussi, où tu vas avoir ces petites baisses de régime qui sont naturelles et humaines et même de se dire : « ah bah OK, allez, c’est bon, je l’ai fait cinq fois cette semaine, je ne lâche pas, je continue ». Donc je pense qu’on a tous besoin d’être accompagnés, quelle que soit la manière et à nous de choisir le rythme auquel on souhaite être accompagné. Ça peut être de manière très épistolaire et c’est OK en fait. On n’a pas tous les mêmes besoins et le même rythme. Donc, je pense que c’est très important de respecter ça et en tout cas, c’est quelque chose qu’on respecte beaucoup, nous avec Fabulous, de se dire : « Chacun son rythme ». Il y a des gens pour qui changer d’habitude, ça va être effectivement beaucoup plus simple, beaucoup plus rapide, d’autres pour qui ça va prendre des mois. Il n’y a pas de bonnes recettes. La bonne recette, c’est celle qui fait que tu atteins ton objectif, que tu as changé ton comportement et que tu es fier en te retournant, quand tu regardes dans le rétroviseur de se dire : « Wôw ! Un an après, j’ai fait tout ça et ça, c’est magique ! »

Caroline : Complètement. Et aujourd’hui, vous avez beaucoup d’utilisateurs si je ne dis pas de bêtises, aux États-Unis, un peu moins en Europe ? Ça s’explique par le comportement et l’histoire des pays. Le fait qu’aux États-Unis, ça soit quelque chose qui arrive à la fin. Merci. Que ce soit quelque chose de plus ancré dans la culture américaine, qui a aussi des objectifs, ils sont assez objectifs aux États-Unis, nettement moins en Europe, en France, je ne sais pas, mais…

Anne : c’est vrai ! Aujourd’hui, en fait, on a des utilisateurs partout dans le monde. Il n’y a pas une région dans laquelle on n’est pas présent, on n’a pas d’utilisateurs. Par contre, clairement, il y a quand même une prédominance en termes de marchés des pays, je dirais, anglo-saxons. Donc, on va retrouver l’Amérique du Nord, Canada, USA et puis l’Angleterre vient juste après l’Europe. Et puis vient la partie Moyen-Orient, Afrique, etc. Et aujourd’hui, on a une présence qui est vraiment globale, des utilisateurs qui sont partout. Par contre, il y a des différences culturelles et tu fais bien de le souligner. C’est à dire que « pourquoi ça explose autant sur le marché nord-américain ? » Et je te partagerai après qu’en Europe, ça a explosé, mais avec la pandémie. En fait, les US étaient matures avant nous pour des raisons culturelles. La culture, elle, tient à deux choses. La première, c’est que c’est globalement très ancré dans leurs valeurs, dans leur manière de vivre, que d’être orienté sur le résultat, sur l’objectif, sur la performance en France. Et on en est reviendra. Je sais que c’est un sujet qui te tient à cœur. Quand on parle de performance, il y a une espèce de pression tout de suite qui nous fait froid dans le dos. Or, la performance, elle, peut être très vertueuse. Elle est très vertueuse. Donc, les États-Unis sont très décomplexés là-dessus et très orientés là-dessus. L’autre sujet dans la culture américaine et anglo-saxonne, globalement, c’est pour les entreprises. Je rappelle que là-bas, on a très peu de mutuelles d’assurance pour les collaborateurs. Donc tout ce qui a trait à prévenir des effets des maladies physiques, mentales ou autres sont plus que bienvenus et deviennent des avantages compétitifs pour les entreprises quand elles cherchent à retenir ou à attirer des talents.

Caroline : Mais même chez les Américains, en fait, beaucoup voient ça comme un moyen et ils ont raison d’être en meilleure santé et donc il y a moins de frais de santé derrière.

Anne : Absolument. Et ça, c’est un enjeu culturel et de société, qu’on retrouve dans ces pays anglo-saxons. Et la tendance qui émerge en Europe, ça, c’est hyper intéressant. C’est qu’il y a un éveil des consciences depuis deux ans parce que la pandémie a fait accélérer les choses.

Caroline : C’est ce que j’allais demander. Est-ce que vous avez constaté la dernière en Europe, un boom particulier ?

Anne : Oui. Alors, le boom, il est vrai, dans tous les pays du monde. Honnêtement, je pense que la pandémie a été un catalyseur pour tous ces sujets-là. Pourquoi ? Parce qu’on s’est retrouvé du jour au lendemain en perte de repères. On s’est retrouvé pour les gens qui travaillent du jour au lendemain chez nous, avec nos familles, avec une frontière vie privée, vie perso qui s’est complètement effondrée. Et en fait, on l’a subie. D’accord, on l’a subie. Et puis maintenant, on est en train de la choisir. Et ça aussi, ça fait une grande, grande différence, on est beaucoup plus à l’aise quand on choisit des modèles que quand on les subit. Mais tout ça pour dire que oui, la pandémie a été un fort, fort catalyseur. Et pour autant, en Europe, on est passé d’un éveil des consciences à aujourd’hui : une nécessité de passer à l’action. C’est-à-dire qu’il y a un moment, je pense que les entreprises qui évoluent autour de nous en Europe, il y a deux grands sujets en ce moment. C’est en gros le bien être des collaborateurs pour, ne nous trompons pas, asseoir une saine productivité, garantir une performance, etc. parce que les études là-dessus le démontrent, que ce soit des études CIO, IBM ou Gallup le démontre très, très bien. Les sociétés qui investissent dans leur capital humain, qui est leur premier capital, sont toutes aujourd’hui bien plus performantes que les autres. Et là aussi, il n’y a pas de magie. Quand tu es bien en tant que personne, quand tu t’épanouis dans les émissions professionnelles, que tu as la reconnaissance attendue, que tu travailles dans un environnement qui te permet de t’épanouir en tant qu’individu et en tant que salarié. D’accord ? Les deux, et encore une fois, là c’est plus ma conviction personnelle, mais on ne peut pas parler de croissance professionnelle aujourd’hui, de développement de carrière, sans parler de croissance personnelle. Les deux sont intimement liés. Et si tu veux l’entreprise en Europe, parfois, elle est un peu perdue en ce moment parce qu’elle se dit : « mais où est la frontière entre le développement perso et le développement pro ? ». Et les frontières, elles ont tendance, là aussi, à s’effondrer. Donc, ce que l’on a aujourd’hui, ce à quoi l’on assiste plutôt, c’est vraiment la nécessité de passer à l’action. Parce qu’en fait, il y a deux tendances qui émergent dans l’entreprise aujourd’hui. La première, c’est pour les collaborateurs en place. On voit les mouvements de « Great resignation » aux États-Unis, de démissions massives. On voit en Europe qu’un salarié sur deux se dit en détresse psychologique. Ce qui est colossal. Enfin, se dire en détresse psychologique, c’est quand même très, très fort.

Caroline : Ça me choque un sur deux. Je trouve que c’est énorme.

Anne : Oui, c’est colossal et tu pourras regarder sur « OpinionWay », qui avait sorti cette étude il y a quelques mois. Et c’est assez incroyable. Et du coup, une fois qu’on a dit ça : « quel est l’impact dans l’entreprise ? ». L’impact, il se fait sentir dès aujourd’hui. On a des gens qui sont désengagés, qui sont démotivés, qui se retrouvent en arrêt maladie, qui sont en burn-out. Et ça, ça a un coût terrible. Et puis le dernier facteur, enfin, le dernier impact, c’est évidemment le turn-over. Le départ de tes équipes est là aussi : recruter, former quelqu’un, ça prend du temps, ça prend de l’énergie et donc ça a un coût. Et par ailleurs, ce que l’on observe aussi, c’est que les jeunes générations qui arrivent sur le marché du travail n’ont pas les mêmes attentes, n’ont pas les mêmes aspirations qu’il y a 10 ou 15 ans. À savoir qu’aujourd’hui, on a des générations, et il n’y a pas de jugement de valeur parce que j’entends beaucoup de personnes qui disent : « ah oui, mais quand même aujourd’hui, les jeunes, ils sont beaucoup moins motivés que nous, on était. ». C’est un prisme différent. On a des générations qui arrivent sur le marché du travail, qui sont prêtes à faire des compromis. Ça, c’est OK. Par contre, cette nouvelle génération, elle n’est plus prête à faire des sacrifices. Il y a une grande différence. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, tu ne fais rêver personne en disant à quelqu’un : « de la sueur et du sang, tu verras, sacrifie des week-ends, sacrifie tes vacances et ta famille, mais dans 10 ans, tu auras un plan de carrière absolument incroyable ». Ça, il y a 15 ans, ça marchait super bien. Maintenant, mais personne ne rêve avec ça. Donc ça devient aussi un vrai sujet de rétention et d’attraction des talents dans les entreprises d’inscrire le bien être des collaborateurs au cœur de leur mission.

Caroline : Et on va pouvoir du coup en revenir au fameux sujet qui me plaît beaucoup, qui est la saine productivité, parce que c’est ça que recherche les entreprises aujourd’hui ou devrait ce vers quoi elles devraient tendre, en tout cas, et même pour toute personne, collaborateur ou freelance ou entrepreneur, ou quoi ? C’est un vrai sujet de se dire : « on peut être productif sainement ». Et c’est vrai que quand on a cette vision de la productivité, on se dit toujours et s’est beaucoup ancré. J’ai l’impression dans notre culture européenne de me dire productivité égale performances égale soirée à 23 heures égale pas de week-end égale plus de vie égale sacrifice, complètement. Et de se dire non, pas du tout, ça peut être très, très vertueux. Et de prendre conscience que, parfois, faire une pause. En effet, comme tu disais, allez marcher dehors, se prendre 30 minutes pour aller faire une petite pause dehors. En fait, on revient, en une heure, on arrive à faire quelque chose qu’on aurait sinon mis quatre heures à faire en réalité.

Anne : c’est un excellent sujet. Et alors, je pense qu’on devrait commencer par définir la productivité.

Caroline : Est-ce que vous avez une définition de la saine productivité et de la productivité ?

Anne : En tout cas, de la saine productivité et notre approche, Fabulous se tourne vers la productivité, bien sûr. Et elle rejoint la productivité. C’est un terme qui est extrêmement galvaudé « Productivité ». Tu l’as dit très justement, quand on parle de productivité, on a l’impression que ça veut dire travailler beaucoup, se sacrifier.

Caroline : Et c’est dans la douleur en tout cas,

Anne : C’est ça ! Mais ce n’est pas ça du tout la productivité. La productivité dans sa racine même, c’est le ratio qui existe entre l’effort investi, le temps passé, le résultat obtenu. Donc, l’idée, c’est travailler moins, mieux, pour libérer du temps à son développement personnel. De sorte que quand tu commences ta journée de travail le lendemain, tu sois encore plus performant et la productivité, c’est ça ! La productivité, ce n’est pas passer tes soirées, tes week-ends au bureau. À un moment, nous ne sommes qu’humains. D’accord ? C’est-à-dire qu’on a tous vécu ça dans nos carrières, des moments où on a des pics de charge, il faut les absorber et ça nous fait de grosses journées. Et c’est OK, c’est OK à partir du moment où c’est un pic de charge, ce n’est pas quelque chose qui est humainement tenable dans le temps et c’est une des raisons aujourd’hui au burn-out, c’est qu’on a beaucoup d’entreprises où d’un point de vue organisationnel, la gestion du temps est très compliquée parce que les équipes se retrouvent avec une charge de travail qui n’est pas tenable à long terme. Encore une fois, quand il faut absorber un pic de charge, c’est possible. Mais à long terme, ça n’est pas viable parce qu’à long terme, ton corps va te rappeler à l’ordre que tu n’es qu’humaine et qu’il va falloir l’écouter un tout petit peu. Et je pense qu’on l’a tous observé aussi. Ben, si tu travailles 18 heures dans une journée, tu l’observes rapidement, au bout d’un moment, on est quand même beaucoup moins efficace parce que juste, on a les neurones un peu fatigués et on est beaucoup moins créatif parce que juste, on ne sait pas gérer. Et quand on a la tête dans le guidon et qu’on ne voit rien autour et qu’on a perdu l’image 360 qui nous permet d’avoir un peu de recul sur nos priorités et tout ça. Et justement, ça appelle la gestion du temps derrière et la gestion des priorités. Et ça, ça passe. Je vais revenir à mes habitudes. Ça passe par une structure de vie et donc par des habitudes et par des routines. Aujourd’hui, on observe par exemple, je discutais l’autre jour avec l’institut Gallup, qui a sorti des études sur la productivité, justement, les évolutions de la productivité, de l’engagement des collaborateurs un peu partout dans le monde. Et c’était passionnant parce que cette personne m’expliquait qu’en 2020, on a atteint au niveau mondial un pic de productivité rarement atteint. Et que ce pic s’est effondré aujourd’hui. C’est assez logique en 2020, on s’est tous retrouvés confinés. Donc en fait, on était un peu enfermés dans notre job. On n’avait pas beaucoup de distractions atour. Et puis, on faisait face à quelque chose d’inédit que l’on ne maîtrisait pas, qui nous était inconnu pour tout un chacun. Donc on s’est enfermé là-dedans. Bien sûr, on avait beaucoup de temps à consacrer à notre travail. Sauf que cette productivité était absolument malsaine puisque 1-elle n’est pas scalable, elle n’est pas tenable dans le temps et 2 — elle n’est certainement pas épanouissante. Donc ça, aujourd’hui, on s’aperçoit que ce pic, il s’est effondré et pour une raison simple, ça n’est pas tenable sur le temps. Ces sujets de saine productivité, ils sont essentiels. Quelqu’un qui est productif, c’est quelqu’un qui va produire rapidement quelque chose d’une grande qualité, qui va avoir un impact, qui va servir son travail, qui va servir son organisation et apporter de la valeur et lui permettre aussi de garder un peu de temps pour lui, pour se sentir épanoui, heureux. Et encore une fois, je pense que ça, on l’a tous vécu aussi, mais un collaborateur qui est heureux, qui est bien, il a un pouvoir immense autour de lui et on est bien plus qu’un salarié dans nos entreprises. On est aussi en charge de famille. On est aussi enfants, on est aussi amis. Bref, on a tout un écosystème autour de nous et la manière dont on rayonne est super importante. Parce que cette énergie, elle se partage, elle se dégage. Et un collaborateur qui est négatif, qui n’est pas bien, c’est horrible de voir.

Caroline : Il risque de faire flancher toute une équipe

Anne : complètement ! De voir comme ça tire tout le monde vers le bas et l’inverse est vrai. Donc aujourd’hui, nous, notre mission, c’est d’aider chacun à trouver ce chemin-là, parce qu’on s’aperçoit que son rayonnement et son impact de rayonnement est bien plus forts que juste sa propre personne.

Caroline : Comment on fait ? Est-ce que vous avez regardé comment faire pour ne pas tomber dans l’effet inverse qui serait de dire : « ah ouais, mais non, là, mon dev perso est trop important ». Stop ! Parce qu’il y a aussi cette tendance. J’ai l’impression en tout cas aujourd’hui de dire : « ah non, là, désolé, vous dépassez la limite. Stop, je m’arrête et on ne va pas plus loin ». Et un petit peu, voilà ce refus quelque part avec des, je sais que pour en avoir discuté avec d’autres managers dans de grands groupes, il y a aussi beaucoup de collaborateurs qui, aujourd’hui, sont en fait en télétravail, ravis d’être en télétravail. Limite, il y a une absence de volonté de travail, alors peut-être qu’ils ne sont pas épanouis dans leur travail. La vraie recherche est à regarder sur ce qu’ils font et qu’ils n’aiment pas forcément ce qu’ils font. C’est probable, mais de « écouter, il est 9 heures et demie. Non, non, je prends mon petit-déj à la maison. Et puis la réunion, je ne la ferai qu’à 10 heures.

Anne : Je pense que c’est une excellente question. Je pense que c’est comme tout en ce moment, on est en train de faire naître de nouveaux modèles et donc les équilibres se cherchent encore et on ne peut pas faire de généralités. Tout à l’heure, je parlais de génération. Évidemment, on est obligé de faire un peu de global, mais ce n’est pas une généralité. Même chose avec ce phénomène que tu observes, qui existe par ailleurs. Je pense que la limite à poser pour le coup, elle vient de l’employeur. Pour le coup, c’est un leadership à insuffler, c’est à dire que travailler à distance et je t’en parlerai après parce que chez Fabulous, on travaille tous à distance depuis le premier jour. Donc c’est un modèle qui marche, mais qui demande là aussi beaucoup de discipline.

Caroline : énormément d’organisation en tout cas

Anne : Bien sûr et travailler à distance, ça demande beaucoup de discipline, ça demande de la maturité, ça demande de la confiance de la part du manager, de la part du leader. Et surtout, il y a un truc qui ne trompe pas. Enfin, tu vois, quand tu dis oui, il n’y a pas la motivation ou comment on trouve la limite entre « Bah non, la c’est mon dev perso et donc je n’ai pas envie de m’investir sur ma mission ». Pour moi, je te dirais une chose très simple et c’est plutôt ma casquette de leader qui parle, mais seul le résultat compte. Donc une fois que tu es focussé sur le résultat. Ben, très bien comment s’organise cette personne pour atteindre tant qu’il performe, c’est OK. Par contre, il y a un problème s’il ne performe pas. Oui, et là, du coup, c’est aussi ton rôle de leader que de l’accompagner, de l’écouter, de comprendre ce qui ne va pas, d’identifier les causes racines à ce désengagement et de travailler là-dessus.

Caroline : Après, il y a de toute façon un problème aussi bien coté management de dire qu’il faut que tu performes, j’attends de tel et tel ou tel résultat, qui ne sont clairement pas atteignable par une personne normalement constituée, aussi beaucoup de personnes qui peut être très productive donc réussir facilement à attendre les résultats et qu’on va charger plus parce qu’elles atteignent vite leurs résultats, mais qui, en fait, ont besoin aussi d’énormément de temps pour se décharger de ce résultat-là. C’est très compliqué.

Anne : et dans ce que tu évoques, il y a quelque chose de clé, c’est-à-dire que là aussi, le leadership, c’est un sujet qui me tient beaucoup à cœur. Mais là aussi, c’est le rôle du leader de montrer la voie et de montrer pourquoi et en quoi la mission de l’individu et de l’organisation est importante. Et on s’aperçoit que souvent, on pèche par on considère que c’est une évidence. Rien n’est évident. Talleyrand disait cette phrase que j’adore « si ça va de soi, ça va encore mieux en le disant ». C’est vrai ! Donc rappeler pourquoi on fait ça, quel est l’impact du travail individuel et collectif sur l’organisation, sur nos clients, sur notre écosystème. C’est aussi simple que ça, mais ça passe aussi par là parfois.

Caroline : Puis après, c’est en fonction des sociétés, je pense, dans ce que tu dis. J’ai enregistré un épisode avec Quentin de SuperSapiens, qui développe un outil de mesure du taux de glucose dans le sang pour atteindre des performances sportives. Et Quentin me disait en off, donc je vais le dire là, mais que chez SuperSapiens, ils avaient mis en place une politique interne où si tu faisais trois ou trois séances, peut-être je ne sais plus combien exactement, mais x séances sportives, peu importe le sport que tu fais, tu avais une prime à la fin de ton mois parce qu’ils considéraient que c’était très important pour ton développement. Et moi, je trouve ça fantastique.

Anne : C’est fantastique.

Caroline : C’est la mission de l’entreprise aussi, ça fait complètement sensé. Je trouve ça génial.

Anne : Alors 1, c’est très, moi, j’aime beaucoup ce qui est aligné en termes de valeur. 1 c’est très aligné en termes de missions et de valeur par rapport à la société. Donc ça, c’est déjà quelque chose d’essentiel parce qu’encore une fois, je pense qu’aujourd’hui, on recherche tous dans nos sociétés l’alignement et la congruence entre les déclarations, ce qu’on voit sur des slides très jolis qui font bien et la vraie vie. Et typiquement, je milite beaucoup pour ça, mais on ne peut rien décider d’imposé à des équipes. Il faut l’incarner et là aussi, c’est le rôle du leadership. C’est incarner ces missions, c’est incarner ces valeurs pour les insuffler, sinon ça n’a pas de sens. Donc oui, je trouve ça assez incroyable et fascinant. Absolument vertueux. Et la performance, c’est un ensemble global, c’est un bien être holistique dans sa dimension des 3 C : Cœur, corps, cerveau. C’est vraiment ça, donc, ta dimension émotionnelle, ta dimension physique, ta dimension psychologique, est-elle nourrie ? Est-elle à son plein potentiel ? Si oui, crois-moi que ta performance est optimale à l’instant où on se parle, donc chercher tous les leviers qui vont impacter ça, c’est fabuleux.

Caroline : C’est Fabulous ! Est-ce que vous avez de grandes tendances qui se dessinent pour les années qui viennent ? Voilà des observations que vous avez pu voir, faire, même des recherches sur des choses sur lesquelles vous travaillez qui, d’après toi, deviendront des habitudes vraiment généralisées, qui en fait seront incorporées dans le quotidien des personnes ?

Anne : deux tendances qui émergent concrètement. La première, c’est l’attente par nos utilisateurs, d’avoir une approche toujours plus personnalisée. C’est vraiment la nécessité d’avoir des solutions qui te permettent de te sentir unique. Donc ça, c’est une des grandes tendances pour le marché plutôt BtoC, on va dire. Et ça, comment on le fait nous, concrètement ? On développe donc avec des experts en sciences comportementales chez nous, beaucoup de questionnaires d’étude pour comprendre les mécanismes de décision de nos utilisateurs, comprendre leurs attentes et leur permettre de leur suggérer par rapport à tout ça et basé sur nos 30 millions d’utilisateurs donc ça nous donne un peu de recul aussi de leur proposer des programmes ultras personnalisés. Ça, c’est une des premières attentes qui émerge. La deuxième, c’est quand tu vas sur ce niveau de personnalisation. L’autre tendance, c’est de pouvoir aller encore un cran plus loin que l’application en elle-même. Et ton coach digital dans ta poche, c’est de pouvoir avoir accès quand tu le souhaites à un coach humain, d’accord, qu’on va te mettre à disposition à travers l’application, c’est-à-dire que tu peux réserver une session de 30 minutes avec un coach Fabulous qui va te permettre du coup d’aller un cran plus loin sur la problématique que tu es en train de travailler, sur l’objectif que tu t’es fixé. Et ça, c’est aussi hyper important parce qu’encore une fois, je suis une grande convaincue de la recherche d’équilibre et l’équilibre vient de l’application et de l’humain. On a à côté de cette alliance, je la trouve aussi très vertueuse et c’est une grande tendance que l’on voit émerger. Et puis la dernière, je t’avais dit deux, mais en fait, il y en a trois. La dernière, elle, s’apparente plus au monde de l’entreprise. Et là, c’est que le monde dans lequel on vit est absolument passionnant. C’est à dire que le monde d’avant n’existe plus et il ne tient qu’à nous de dessiner ce que l’on souhaite faire du futur du travail. Par quoi ça passe ? Quels sont les modèles créateurs de valeur ? Quelle est la reconnaissance de l’entreprise ? Tu vois, par exemple, il y a des sujets, que je trouve passionnant, qui émergent en ce moment : l’environnement. Quand on s’attarde aux causes environnementales, à l’impact d’une société sur l’environnement, à savoir qu’aujourd’hui, c’est une des raisons, un des choix qui vont faire que des jeunes, enfin, rejoignent une entreprise, c’est quel est son impact environnemental ? C’est quand même incroyable de se dire ça et merveilleux à la fois. Et en fait, dans l’impact environnemental, dans l’environnement, au cœur, les amis, il y a l’humain, donc au cœur, il y a aussi les salariés de l’entreprise et aussi nos collaborateurs. Donc, qu’est-ce qu’on leur apporte comme solution pour leur permettre de se développer ? Quelle place on laisse à l’être dans le développement d’une carrière en prenant en compte aussi tes aspirations personnelles ? Parce qu’encore une fois, tu es une personne à part entière et donc t’accompagner sur ce chemin de croissance personnelle, va te permettre de grandir professionnellement. Ça, c’est vraiment les tendances qui émergent côté entreprises, c’est de dessiner ce monde nouveau. Ce monde nouveau, qui se cherche encore, qui cherche encore ses équilibres. Ça va prendre un peu de temps. Suivant les cultures des pays, mais suivant les cultures aussi des entreprises et suivant les leaders, qui vont incarner ce Nouveau Monde. Parce que ce qui est certain, tout à l’heure, tu parlais de manager. Ce qui est certain, c’est qu’on a tous souffert avec la pandémie, je pense, dans nos entreprises et à la fois les DRH, les managers se sont retrouvés en première ligne. Souvent un peu démunis.

Caroline : complètement, sans ressources, sans outils

Anne : Exactement. Et on attendait beaucoup d’eux. Donc, il y a un moment, je pense que l’équilibre, il vient aussi, en tant que leader, de quel modèle tu donnes à tes équipes et en tant que collaborateurs, ce que tu peux attendre de ton entreprise, bien sûr, mais quelle est ta part de contribution individuelle à l’effort collectif ? Comment tu peux faire toi aussi pour prendre en main ta vie ? Certains de ces sujets pour faire que tu vas être encore plus performant et donc reconnu, et donc heureux et épanoui dans tes missions. Donc ça, c’est super important et c’est vraiment les tendances qui émergent. Elles sont autour de ça. Tout à l’heure, on parlait de management, justement. Il a été assez traditionnel finalement en France et globalement en Europe. C’est une autre de mes grandes convictions de remercier les gens qui performaient dans l’entreprise à leur poste par des postes de management. Nous sommes d’accord, c’est une évolution de carrière naturelle. Tu as été un super bon ingénieur, bravo ! Et d’ailleurs, pour te remercier et bien voilà, on offre un poste de management. Le management, le leadership, ça fait appel à des compétences qui sont très naturelles, qui sont comportementales et qui sont difficiles à apprendre parfois aux gens. On n’est pas tous des leaders et c’est OK parce qu’on n’a pas besoin que de leader, d’accord. Et il y a plein d’autres voies de reconnaissance dans l’entreprise, plein. Donc là, je pense qu’il y a aussi un éveil des consciences sur le fait qu’aujourd’hui, il y a plein de jeunes qui refusent des postes de management.

Caroline : Oui, j’en ai entendu beaucoup,

Anne : Eux, et ils n’ont pas du tout envie de gérer des équipes, d’avoir à gérer des jours de congé, des problèmes perso, ce n’est pas du tout leur truc et c’est OK. Donc je pense qu’on a tous notre rôle à jouer dans le fait de dessiner le monde du travail du futur, qu’on a envie de voir s’ouvrir devant nous, qu’on a envie de transmettre à sa génération qui arrive, en tirant les leçons de tout ce qui est positif qu’on a vécu depuis 20 et 30 ans et tout ce qu’on a envie aussi de laisser un peu sur le côté pour laisser la place à de nouveaux modèles créateurs de valeurs saines, durables et performantes. Donc la performance durable d’une entreprise, elle, ne passera que par l’attention à son capital humain.

Caroline : Je n’ai rien à rajouter. Et pour finir, est-ce que tu aurais 2 ou 3 hacks à donner aux utilisateurs pour être mieux au quotidien et peut-être plus productif et performant ? Tes préférés à toi.

Anne : C’est ce que je voulais dire, en fait, je crois que je vais partager mes petits tips. Après, je ne sais pas, ce sera à chacun de faire sa recette. En tout cas, je vous partage les miens. Pour être plus performant et plus épanoui, alors deux choses. Moi, ça commence par une morning routine. Donc le matin, je me lève effectivement un peu plus tôt, mais c’est tellement agréable de se lever quand la maison dort encore et d’avoir ce moment à soi, rien qu’à soi. Et dans lequel, en l’occurrence, je me lève entre 5 heures et demie à 6 heures et je passe une heure à faire des choses qui me font du bien. Et suivant mon état d’esprit, ça va être de lire, de peindre ou alors de faire de la méditation, du yoga, ou alors d’aller nager, ou alors de courir. Voilà, ça, ça va vraiment dépendre de mon état d’esprit, mais en tout cas, je garde une heure à faire des choses rien qu’à moi. Rien pour moi. Quand la maison est encore silencieuse,

Caroline : Donc la morning routine, c’est en fait se bloquer une heure dans l’agenda et, peu importe, c’est juste une heure dédiée pour toi le matin. Ce n’est pas tous les jours répétitifs, même s’il y a forcément des choses qui vont revenir plus souvent, mais c’est se dire aller là, je prends une heure pour moi. C’est tout le temps à cette heure-là.

Anne : Et si tu veux, c’est tous les matins, cette heure-là, là aussi, gardant la flexibilité. Quand je suis en week-end, je décale mon horaire. Pour être honnête, tu vois si mon fils Dorje en profite. Et puis, si je suis en vacances, même chose. J’adapte mes horaires. Par contre, je garde cette routine quotidienne qui me permet, quand j’attaque ma journée, de me sentir centrée, alignée avec une vraie clarté mentale, hyper bien quoi !

Caroline : je vois complètement.

Anne : Cette journée peut commencer. Je suis dans le bon état d’esprit plutôt que et j’ai fait ça des années aussi avant, plutôt que de se dire le réveil sonne, je saute du lit, je suis dans le rush et tu commences la journée dans le rouge. En fait, j’ai envie de dire : essayez pour voir juste l’impact. Et encore une fois, une routine matinale, elle ne dure pas forcément une heure. Si c’est 10 minutes, c’est super OK, tout va bien. Chacun son rythme, chacun son timing. Ça peut être que 10 minutes, mais 10 minutes pour vous.

Caroline : Moi, j’avais peur. Je culpabilisais parfois de prendre ce temps-là le matin.

Anne : Oui, alors ça, c’est un gros problème aussi que l’on a. C’est un biais, c’est un biais cognitif qu’on a tous. Le temps pour soi, étant considéré dans nos sociétés beaucoup comme, mais c’est quand même très égoïste, mais pendant que tu t’occupes de toi, mais attends, mais il y a ta famille autour, mais tu ne bosses pas, mais tu pourrais stop, stop. Encore une fois, soyons doux avec nous-mêmes. La compassion, elle commence par nous-mêmes, en fait. S’octroyer du temps pour soi, c’est mieux pouvoir donner du temps aux autres. Et ça, en fait, c’est difficile à comprendre tant qu’on ne l’a pas vécu. Juste un exemple par rapport à ça. On sait tous que l’Impact, je ne crois pas du tout à l’étanchéité vie pro-vie perso, l’une de nos vies ressort toujours sur la vie de l’autre côté, d’accord ? Et en fait, tu vois, moi, par exemple, depuis que j’ai rejoint Fabulous, je suis éminemment, très, très alignée entre ce que je suis et ce que je fais et mon fils n’arrête pas de me dire : « moi, ma maman, depuis qu’elle travaille chez Fabulous, en fait, mais tu es beaucoup plus cool, tu es beaucoup plus souriante. » Mais en fait, je suis juste, moi, tu vois. Mais le rayonnement, c’est ce qu’on disait tout à l’heure, l’Impact, il va bien au-delà de ta propre personne. Ça a un impact dans notre famille. Ça a un impact dans notre vie sociale. Ça a un impact dans ce qu’on dégage aussi comme énergie avec notre écosystème au travail et en dehors, donc ça, c’est fabuleux. Donc, premier petit tip : la routine du matin. Deuxième petit tip, c’est pour les gens qui télétravaillent. Aujourd’hui, on est quand même beaucoup sur un modèle d’hybridation du travail, donc avec quelques jours à distance, quelques jours sur site. À distance, on a un gros challenge, c’est de s’octroyer des pauses. Parce que quand on est au bureau, on s’aperçoit que naturellement, même si on ne l’a pas prévu, on a un collègue qui vient nous voir qui nous dit : « tu viens, on va prendre un café ? ». Vous prenez les cinq, dix minutes, vous allez parler, ça vous fait du bien. Chez nous, on ne se l’autorise pas. Donc, le secret, c’est quoi ? De se réserver des petites plages dans nos agendas le matin et l’après-midi, 30 minutes, ça suffit. Et 30 minutes pour là aussi, suivant ce qui vous parle, ce qui vous plaît, ça peut être aller marcher. Moi, je fais ça l’après-midi parce que sinon, je m’aperçois que je pourrais passer des journées sans sortir de chez moi donc…

Caroline : il y en a beaucoup, malheureusement, sans succès. C’est horrible. Ce que tu dis apparaît hyper anodin, mais il y a énormément de personnes, je suis choquée du nombre de personnes qui télétravaillent et qui peuvent passer du coup là dernièrement, des jours entiers sans sortir en fait.

Anne : Et ça a des impacts de santé, tout ça. Et en ce moment, il y a des études qui sortent sur nos adolescents en disant que la sédentarité a tellement gagné du terrain qu’on a des ados qui peuvent passer des journées cathodiques entre leurs ordis pour leurs cours, les jeux en réseau et ne pas sortir. Et en fait, la vraie vie, elle est dehors. Et ça, je pense que c’est hyper important qu’on se le rappelle. Et dans une journée, le télétravail, prenez 30 minutes, sortez, allez marcher. Vous allez voir quand vous revenez, vous êtes beaucoup plus productif. Moi, j’aime beaucoup le faire en milieu d’après-midi parce que c’est souvent le moment où je commence à me dire que j’ai une montagne devant moi, je n’arriverai jamais à tout faire avant demain, sur ma To do list, il me reste encore plein de trucs. Mais, en fait, stop, on arrête, on plie ses affaires, on va marcher et quand on revient, assez naturellement, on s’aperçoit que la clarté mentale nous a gagné et que, du coup, on gère les priorités en disant : « Non, ça, ça peut attendre ça, OK, je le fais » et on est beaucoup plus productif.

Caroline : Oui, par peur souvent, justement de ne pas réussir à tout faire : « non, non, je ne veux pas aller marcher là, il faut que je finisse ça et ça et ça. Et en fait, en prenant cette petite pause, quand on revient, on arrive à le faire en très peu de temps.

Anne : Absolument, puis, l’autre tip, c’est : s’autoriser des pauses. C’est essentiel à la productivité et à la performance pour le coût. Au-delà de bien sûr faire du sport, manger sainement, enfin tout ce qu’on connaît autour de ça. Mais ça, c’est essentiel, vraiment, faire des pauses en télétravail parce qu’on a du mal à se les autoriser, donc c’est clé. Et puis, le dernier point, ce serait, tu connais mon amour pour les techniques de respiration,

Caroline : C’est vrai, on n’en a pas parlé

Anne : pour les gens qui se sentent stressés. Il y a beaucoup de gens. Faut dire quand même qu’on a une rentrée un peu rock’n’roll en ce début 2022, avec la Covid, avec pour les parents, nos enfants qui ont des protocoles incroyables aussi. Donc, on se fait tout le temps tester tous les trois jours, c’est quand même. Et puis, il faut jongler entre les gardes d’enfants et tout ça. Donc, c’est quand même un petit peu rock and roll cette rentrée et ça a démarré beaucoup sur les chapeaux de roue pour globalement des gens, qui après deux ans de pandémie, on est quand même tous un peu à bout de nos ressources naturelles, d’accord ? Donc, là aussi, pas de jugement, c’est un état de fait. Mais il faut en prendre conscience, il faut faire des choses pour se faire du bien. Pour se faire du bien, quand on sent qu’on a un peu de mal à gérer nos émotions, notre niveau de stress, etc., des petites techniques de respiration, des petits exercices de respiration toute simple, ça peut complètement transformer la manière dont on réagit, la manière dont on analyse une situation et la manière dont on délivre derrière au travail. La respiration, ça peut être une minute, cinq minutes. Là aussi, il ne faut pas beaucoup de temps. Un petit peu de discipline. Et c’est vraiment ce pont, le souffle c’est ce pont, qu’on a entre le corps et l’esprit. Donc travailler sur son souffle, travailler sur sa respiration, c’est faire en sorte de revenir dans l’instant présent, de se centrer et là aussi de gagner en clarté mentale, en efficacité, en productivité. Donc, c’est clé de bien respirer.

Caroline : Vous accompagnez via l’application des personnes qui souhaiteraient mettre en place des routines de respiration et pour aller plus loin, on peut parler même de cohérence cardiaque, mais est-ce que vous aidez à la pratique de respiration et de cohérence cardiaque ? Est-ce que vous avez des tutoriels ou des moyens de l’accompagner parce que ce n’est pas évident ? C’est un sujet dont on parle de plus en plus et qui prend pas mal d’importance ces derniers temps. Mais c’est très difficile pour moi de me chercher pas mal de, je suis à la recherche d’études, de choses vraiment très précises sur la cohérence cardiaque et c’est difficile de trouver les bonnes ressources sur la cohérence cardiaque parce que bon, là, il y a ce côté : “Oui, ça fait du bien. Oui, c’est bénéfique. C’est un peu comme de la méditation et comme tout cela, mais ce n’est pas tout à fait pareil. Ce n’est pas tout à fait pareil. Et puis surtout, c’est trouver une vraie bonne ressource. C’est difficile, je trouve.

Anne : Alors comment on accompagne, nous, nos utilisateurs sur ces sujets dans l’application ? En fait, encore une fois, revenons à la base : notre mission, c’est de pouvoir accompagner chacun sur son chemin de développement. C’est de servir l’humanité, mais avec cette dimension, d’avoir un impact sur les comportements à travers les habitudes. Donc ça va plutôt être de te faire prendre l’habitude de respirer plutôt que de te permettre d’avoir plein de tutos sur comment respirer. Pour autant, on en a. Parce que c’est absolument clé de pouvoir accompagner dans une expérience immersive. À te dire, tu as envie de mettre en place cette nouvelle habitude ? Laisse-nous te guider avec quelques vidéos que nous avons, on a quand même une librairie de contenu qui est très, très dense chez Fabulous, autour de la méditation, la respiration. Encore une fois, notre approche, elle est holistique, elle n’est pas d’être un champion vertical sur un de ces sujets. Par contre, elle est d’être en capacité de t’accompagner à travers des activités guidées pour te permettre, dans ta mise en place d’habitude, de te donner aussi du contenu qui va t’éviter, quand tu mets en place cette nouvelle habitude d’aller chercher ailleurs sur YouTube,

Caroline : En plus, tu peux te perdre au final et ne pas mettre en place cette habitude

Anne : exactement. Donc, c’est exactement cette démarche que l’on a mise en place chez Fabulous, c’est de pouvoir t’accompagner tout au long de ce chemin. Et donc, voilà comment on y répond : avec des activités guidées où on va avoir effectivement des vidéos à disposition. Alors nous, on a du yoga, de la respiration, de la méditation, des exercices physiques. Alors exercices physiques, même chose, tu vas avoir des exercices de 7 minutes, très cardio, très intenses. Des petits programmes, je suis en train de l’essayer, de course à pied, qui va vraiment crescendo. Je suis au tout début. Ça peut être des sessions de coaching inspirantes aussi, tu vois avec des textes à lire ou à écouter, qui sont plutôt motivationnels et qui vont te permettre de démarrer ta journée en ayant pleine confiance en toi et en tant que potentiel. Et le soir, de t’apaiser avec un coaching plus en douceur, plus dans la gratitude, dans la compassion. Donc, voilà la manière dont Fabulous y répond. Pour finir sur cette question de comment on fait la cohérence cardiaque, etc. C’est un excellent sujet, tu sais que je suis coach en méditation, mais il a lui aussi en ‘brasswork’

Caroline : Oui, mais on n’en a pas parlé en fait,

Anne : et donc c’est forcément des sujets qui me tiennent à cœur en fait la respiration pour répondre à ta question. Au-delà de dire ça fait du bien, c’est beaucoup plus que ça. C’est-à-dire qu’on va avoir un impact sur le physiologique, sur le psychologique et l’émotionnel. Comment ça se passe ? En fait, notre respiration, et au moment où on se parle, je pense que nos auditeurs vont s’en rendre compte, on n’y prête pas ou peu attention. Et en fait, quand on l’observe sans chercher à la contrôler, juste en observant d’un coup, ça nous permet de reprendre possession de notre corps et de se sentir recentré. Et puis, quand on apprend par des techniques à contrôler cette respiration pour pouvoir l’influencer et là aussi, aller chercher le résultat que l’on souhaite. La cohérence cardiaque, quelle est l’objectif ? De remettre en cohérence, c’est-à-dire à l’équilibre. Ta ligne est au centre et ça, en fait, c’est une technique de respiration où tu vas faire autant d’inspiration que d’expiration, lente, profonde par ta sangle abdominale plutôt que par la cage thoracique. Et ça, ça va te permettre quoi ? Physiologiquement, ça a immédiatement un impact sur ton rythme cardiaque, sur ton nerf vague, sur l’activation de ton système nerveux parasympathique.

Caroline : Est-ce que tu peux donner une petite explication du nerf vague et du système nerveux sympathique et parasympathique ?

Anne : Oui, très simplement, le système nerveux parasympathique et sympathique, quelle est la différence ? Le parasympathique, c’est le plus sympathique des deux. Le parasympathique, c’est le système nerveux qui permet d’activer tous les mécanismes de nos cellules pour nous plonger dans un état d’équilibre interne, d’harmonie et de relaxation. Le système nerveux sympathique, il est essentiel aussi à nos vies, mais le système nerveux sympathique, c’est celui qui fait référence à nos réflexes anciens de stress et encore une fois, il y a du bon stress dans la vie, il faut éviter le stress chronique et donc cette réponse face au stress, c’est quoi ? C’est l’homme de Cro-Magnon, qui se retrouve face à une menace et qui doit fuir pour sa survie, d’accord ? Ça, ce genre de situation nous plonge dans un état de stress, qui active le système nerveux sympathique et nous fait réagir par un mécanisme de survie. C’est ce qui se passe quand on est en stress chronique. Des gens qui sont stressés au quotidien, activent de manière incroyable, typiquement leurs glandes surrénales et tout ce système nerveux qui fait qu’en permanence, ils vont être dans la lutte, dans la survie, dans un mécanisme de défense. Et en fait, ça, c’est bien en réponse à des phénomènes. Mais quand c’est chronique, ça épuise le corps, ça épuise nos ressources physiologiques, émotionnelles et psychologiques. Et donc, l’idée à travers la cohérence cardiaque, c’est de mettre ces deux systèmes nerveux parasympathique d’un côté, sympathique de l’autre à l’équilibre. C’est super important. Voilà !

Caroline : OK, c’est parfait. Merci beaucoup Anne. On a fait un bon tour. On pourrait y passer encore des heures et notamment sur la cohérence cardiaque. On a très, très peu abordé, vraiment très brièvement. En plus en fin d’épisodes, mais très, très chouette d’avoir pu partager toutes ces discussions autour de la performance, de la productivité, du bien être chez l’homme et l’être. Et vraiment, merci beaucoup, c’était un plaisir.

Anne : plaisir partagé et je pense que ta conclusion est merveilleuse chez l’homme et l’être. Et en fait, le bien être, c’est être bien et être, c’est commencer par s’accepter et se développer soi-même pour avoir un impact autour de nous. Et donc, je pense que là-dessus, on a tous notre pierre à apporter à l’édifice d’un monde meilleur. Et en tout cas, c’est ce qui est notre raison d’être chez Fabulous et c’est ce qui me fait me lever avec le sourire le matin, d’aller porter ce message au monde.

Caroline : Mais ça se voit et ça se ressent en tout cas. Vraiment le partage qu’on a eu ce matin, ça se voit que c’est quelque chose que tu portes très, très au fond de toi. Donc merci beaucoup Anne.

Anne : avec plaisir.