Transcription - Episode 8

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Hugo Desmorat : Etiopathe - Comprendre le corps, raisonner sur les pathologies et transmettre son savoir - #8

Caroline : Hugo, merci beaucoup. Ce que je te propose, c’est que tu commences par te présenter. Ensuite, on va rentrer un petit peu dans les détails de ce que tu fais. Et puis, il y a des questions qui vont en découler et à la fin, j’aurai peut-être deux ou trois questions pour toi. Mais voilà, je te laisse te présenter.

Hugo : Du coup, je m’appelle Hugo Desmorat. Je suis étiopathe à Chilly-Mazarin et à Bastille, je travaille maintenant depuis trois ans. J’ai créé une chaîne Instagram depuis un an pour parler de santé, donner un peu de conseils et expliquer la pathologie, un peu ce que c’était en vulgarisant au maximum tout ça. Je donne cours à la fac de la faculté d’étiopathie de Paris : cours de système nerveux. Voilà, globalement, ça c’est moi du côté professionnel et à côté, pour donner un peu de côté perso, je fais pas mal de sport, d’escalade et là de la course à pied. Je me suis mis au trail. Ça me fait un peu mal au genou parce que je n’en avais jamais fait, mais j’arrive à me soigner un peu comme il faut donc c’est bien. Je fais sur moi-même ce que je fais,

Caroline : génial, c’est ce que j’allais te demander, on va garder cela parce que ça m’intéresse. Mais d’abord, est-ce que tu peux expliquer ce que c’est l’étiopathie s’il te plaît ?

Hugo : Bien sûr ! Alors l’étiopathie, c’est une médecine manuelle, au même titre que l’ostéopathie, la chiropraxie, la kinésithérapie, on travaille uniquement avec nos mains. Donc, il n’y aura pas d’outils spécifiques, n’y aura pas de médicaments, notre but, c’est de travailler avec nos mains sur le corps directement. L’étiopathie, son but originel, c’est de déterminer la cause d’une pathologie. Donc, le facteur causal qui va permettre d’expliquer les symptômes de la personne. Et puis une personne vient avec un ensemble de symptômes, moi, mon but, c’est par le filtre qu’on a appris en étiopathie à déterminer qu’est-ce que c’est que la pathologie, c’est de se dire lui, il vient avec tel type de symptômes, mais potentiellement, ça vient de là. Il y a des choses qui peuvent favoriser ça, il y a des choses qui ont pu déclencher ça, mais il y a quelque chose dans le corps à un moment donné qui permet d’expliquer ça. Et moi, mon but en tant qu’étiopathe, c’est si je peux manuellement aller travailler sur ça. Donc ça peut être allé travailler sur une articulation, ça peut être de travailler sur le système digestif, sur le foie, sur l’estomac, ça peut être du travail au niveau du système gynécologique, forcément il y a quelque chose potentiellement réversible manuellement et on travaille. Le but, c’est d’avoir une évolution des symptômes. Donc l’étiopathie, ce n’est pas du bien être à proprement parler, au sens où tu ne viens pas pour faire une séance et de sentir tout de suite mieux à la fin de la séance, tu viens pour améliorer une pathologie. Tu vas voir, tu vas consulter quelqu’un pour une tendinopathie, pour une sciatique. Tu vas consulter pour des migraines, des torticolis, un lumbago, pour des troubles gynécologiques, par exemple des règles abondantes, des douleurs au rapport, des reflux, la constipation, des choses comme ça ? C’est des choses qui peuvent être prises en charge d’autres manières. Il y en a qui vont traiter ça un peu par l’alimentation. Nous, on va traiter ça plutôt manuellement. Et il y en a qui vont traiter ça avec des médicaments, c’est la médecine allopathique. Notre but, c’est de dire d’abord, ça peut être intéressant de voir mécaniquement ce qu’on peut faire. Ensuite, de travailler surement en complément si c’est sur le système digestif avec quelqu’un qui s’occupe de l’alimentation et en dernier recours, si vraiment la douleur est très importante, que ça nécessite une urgence, là, c’est le médecin, c’est l’urgence. Donc notre but, c’est : est-ce qu’on peut prendre en charge ? Quelle est la cause qui permet d’expliquer ça si on peut la déterminer ? Si on peut la déterminer, est-ce que je peux travailler dessus ? Si je travaille dessus, mon but, ça va être d’améliorer au maximum les symptômes. Si je ne peux pas travailler dessus, c’est de savoir vers qui je peux réorienter. Est-ce qu’elle a besoin d’un nutritionniste, un naturopathe, est-ce que c’est plutôt une gestion un peu plus psychologique, donc une sophrologie et une thérapie, un psychologue ? Et est-ce qu’elle a besoin d’un médecin concrètement parce qu’elle a un problème de thyroïde, il faut des médicaments pour sa thyroïde ou pour son cœur ? Ou est-ce qu’elle a besoin d’aller aux urgences parce qu’elle fait une phlébite ? Ou alors elle a une chute, elle a une compression de son air ? Je ne vais rien pouvoir faire. Voilà, en gros, c’est ça. C’est vraiment classifié l’étiopathie dans un filtre. Je peux prendre en charge, je ne peux pas prendre en charge et après, c’est de la thérapie manuelle.

Caroline : Et donc, tu parles de thérapie manuelle. Par rapport à un kiné, un ostéopathe, est-ce que tu peux bien aussi expliquer la différence dans la pratique ?

Hugo : Oui. Alors ça va être un peu plus complexe par rapport aux autres thérapies manuelles. Mais ma façon de l’expliquer, c’est que déjà, en étiopathie, on n’a que 4 écoles en France. Donc on a 4 écoles avec un diplôme, avec des examens nationaux, on passe tous les mêmes examens aux mêmes endroits, donc tous les étiopathes qui sortent, sortent avec le même bagage. En ostéopathie, par exemple, ce n’est pas le cas, il y a plein d’écoles et ils ont des méthodologies qui vont être différentes. Il y en a qui vont travailler sur le crânien, on va avoir peut-être des visions différentes, donc des méthodes différentes. La chiropraxie, je ne connais pas assez. Malheureusement, je sais qu’ils ont un travail qui va être aussi manuel, qu’ils ont une visée plus sur la colonne, assez centrée sur le système nerveux. Mais je n’ai pas plus de détails sur ce qu’ils font. Mais du coup, pour élargir, pour voir un peu les différences, c’est que pour moi, de ce que je vois du kinésithérapeute, ça va être du traitement principalement locomoteur. Maintenant, il y en a qui font du périnée, il y en a qui font du digestif, des choses comme ça. Mais la principale chose, c’est la rééducation. Et souvent, c’est locomoteur, donc problèmes articulaires, tendinites et autres comme cela, etc. Un ostéopathe, ça va être en fonction de sa méthode. Il y en a qui vont voir tel type de méthode, donc il va travailler de telle façon sur telle pathologie. Ils vont voir leur filtre à eux. Il y en a un qui peut faire craquer, un autre, pas faire craquer. On peut toucher juste le crâne et on a juste le ventre. C’est dur à dire, vu que même entre eux, ils ne sont pas forcément d’accord, je ne pourrais pas dire une opposition directe. Du coup, avec la chiropraxie, il y a quelque chose qui se ressemble dans l’approche parce qu’ils n’ont pas plein de méthodes différentes. Je crois qu’en France, il n’y a qu’une école, peut-être deux, et on a une approche qui est assez similaire dans notre pratique. Et après, avec le raisonnement derrière, donc la grosse différence entre tous c’est pourquoi on fait les choses. Dans quel cas on prend en charge de telle façon ou de telle façon ? Et là-bas, c’est nos années d’études, c’est le filtre qu’on apprend, la méthode de raisonnement. Chacun en a une. Et nous, notre méthode de raisonnement, elle donne l’étiopathie et les autres méthodes de raisonnement donnent l’ostéopathie crânienne, l’ostéopathie viscérale, etc. Si je peux, c’est dur de mettre des différences, parce que ça me rend dans les détails spécifiques. Et le but, ce n’est pas forcément de donner des explications physiopathologiques.

Caroline : OK, c’est parfait, c’est une bonne première approche, c’est top. Et du coup, concrètement, comment ça se passe quand tu as quelqu’un qui vient te voir ? Dans l’idée, si je comprends bien, une personne peut venir te pouvoir, mais ne sait pas forcément toujours ce qu’elle a ? Elle vient te voir avec une douleur principalement et l’idée, c’est qu’à la fin, toi, tu puisses lui dire je pense que d’après les symptômes, ça pourrait venir de là ? Donc, comment tu mets ça en place parce que du coup, c’est manuel, donc, c’est assez, entre guillemets, drôle de se dire on va rechercher une cause et de manière manuelle, ce qui est plutôt à l’encontre d’une médecine plutôt conventionnelle, c’est à dire où on va te faire passer un scanner, donc ça m’intrigue beaucoup.

Hugo : Déjà, on n’est pas du tout opposé à tout ce qui est scanner, IRM, etc. Au contraire, des fois, c’est super intéressant, c’est même vital. C’est juste, ça ne sera pas de première intention. Même maintenant, les médecins, les kinés, les chirurgiens sont, ce n’est pas de première intention. C’est bien de commencer par mettre en place un traitement. Du coup, ça va un peu dans ce sens-là du manuel. Quelqu’un vient en cabinet, mon but premier, ça va être qu’elle m’explique ce qui lui arrive. Et souvent, le problème qui arrive souvent, c’est une personne qui arrive en disant : j’ai une tendinite, j’ai une sciatique et l’idée, c’est de se dire là c’est d’ailleurs, c’est un collègue qui dit souvent ça, c’est une étiquette, c’est comment on t’a donné ta pathologie, mais comment cela se manifeste ? Toi, une tendinite au coude et en tennisman, une tendinite au coude et un golfeur, une tendinite au coude, ça ne se manifestera pas de la même façon. Moi, ce qui m’intéresse, ce n’est pas le mot. C’est comment ça se manifeste chez toi ? Chez toi, ça se manifeste de telle façon. Du coup, la cause, potentiellement, va être là. Chez quelqu’un d’autre, ça se manifeste de telle façon. Donc, ça peut être un peu différent, mais la cause peut être au même endroit ou peut être différente. Et du coup, ce qui va être intéressant, c’est de dire OK, on supprime les étiquettes, qu’est ce qui t’arrive concrètement ? Tu as mal quand ? Tu as mal comment ? Tu as mal où ? En fonction de ça ? Tu as mal depuis quand ? Dans quel contexte ? OK, potentiellement, là, on se base sur la clinique, sur l’anatomie, sur la physiologie. On sait qu’un tendon, il s’insère là, on sait qu’il y a un nerf qui passe ici, on sait qu’il a un territoire qui est énervé par tel endroit, on sait à peu près où on va aller travailler. C’est la première idée. On est en face à face en train de discuter autour de la table, je sais à peu près ce qu’on va pouvoir aller travailler et ensuite, on passe à l’examen. Donc là, sous vêtements, on regarde, on mobilise des petites choses, on fait des petits tests pour voir si on peut reproduire les symptômes, si on arrive à reproduire, donc on confirme plus ou moins ce qu’on avait comme idée déjà et ensuite on passe à la manipulation dans le but de réduire. Si, par exemple, c’est une articulation qui est potentiellement le problème, on a cette hypothèse-là, on va aller travailler sur cette articulation. Donc, que ce soit sur une manipulation qui peut faire craquer, que ce soit plus en douceur par des étirements, des mouvements plus passifs, plus actifs. Le but, c’est de cibler un endroit précis. Une fois qu’on a ciblé ça, on a mis en place le début de notre traitement. La personne, on la reverra peut-être à une semaine, à deux semaines, à trois semaines, en fonction de la pathologie, c’est toujours ça et dans le but d’avoir une amélioration. En fonction de l’amélioration qu’on a, soit on continue dans le même sens, soit en réoriente un peu. Peut-être qu’il y avait quelque chose qu’on a traité au début, mais qui cachait autre chose. Et du coup, à ce moment-là, on se dit : voilà, on a déjà diminué ça, mais là, il y avait ça aussi. Et là, on part sur autre chose. Et le but, moi, mon but, ce n’est pas d’avoir une personne qui vient toutes les semaines. Moi, je veux une personne qui vienne en ayant le maximum d’amélioration possible, quitte à ce que je la vois une fois dans une semaine, puis une fois dans un mois, en lui donnant des choses à faire pour qu’elle puisse se prendre en charge, se sentir indépendante et se dire OK, je vais avoir une évolution, mais je vais voir quelqu’un qui va venir me confirmer ça et qui va rectifier le tir. On voit souvent des thérapies où on va aller voir une fois, ça fait du bien, trois semaines après, ça revient, on va voir quelqu’un d’autre. Moi, je n’ai pas envie de ça. En tant qu’étiopathe, j’ai envie de me dire : « je pose un traitement, je n’ai pas forcément la réponse à tout ». Je pose une hypothèse, mais je veux la mettre en pratique et je ne veux pas que le patient se sente un peu lâché dans la nature, une fois que j’ai fait ce que j’avais à faire, j’ai donné mon idée, mon hypothèse, OK, c’est bon, ça va aller mieux, non. Il y a des gens qui vont voir. Ils ont un contexte, ils sont peut-être très stressés, ils ont en peut-être une alimentation qui ne va pas du tout, ils sont très fatigués, ils ont eu un événement particulier, tout ça, c’est des choses qui peuvent jouer, peuvent favoriser les douleurs, qui peuvent favoriser l’apparition d’une douleur, le fait que la douleur se maintienne dans le temps. Il y a plein de choses qui doivent être prises en compte. Moi, je ne veux pas travailler spécifiquement sur le stress, sur l’alimentation, mais je dois les intégrer pour pouvoir, si besoin, dire à la personne : voilà notre traitement, il avance, mais là, il est un peu bloqué parce que ce serait intéressant de voir un kiné. Il vous fera des exercices un peu plus spécifiques que ce que je vous donne, de voir en hypnothérapeute, un sophrologue pour travailler un peu plus sur la respiration, sur tout ce qui vous bloque un peu, au niveau du stress, des choses comme ça. Comme ce n’est pas mon travail, c’est de le cibler et le dire. Voilà, je me suis un petit peu débordé, je crois…

Caroline : Non non, je trouve ça passionnant donc pas du tout. J’ai plus envie de rebondir sur ce que tu disais par rapport au fait : est-ce qu’on parle de patient ?

Hugo : On peut parler de patient. Je parle de patient.

Caroline : OK, ça marche. Je sais qu’en fonction des cas.

Hugo : Après, c’est un peu difficile pour moi, patient. Il est patient quand il est sur la table. Ça reste un client du fait qu’il paie. J’ai envie de dire patient à partir du moment où je traite sa pathologie.

Caroline : Mais ce que je trouve, si je comprends bien, et ce que je trouve assez intéressant dans votre approche c’est que l’idée, c’est d’accompagner la personne qui vient vous voir à s’écouter, à savoir analyser aussi un petit peu ce qui se passe pour elle parce qu’elle va devoir le décrire et de lui donner des clés pour prendre conscience de ses douleurs et gagner en autonomie quelque part pour surmonter cette douleur ? Je trouve ça hyper intéressant comme approche. C’est assez rare parce qu’en règle générale, quand on va voir une personne, que ce soit un médecin ou un sophrologue, souvent ça peut être plus une approche de c’est moi qui vais t’aider et là, j’ai l’impression qu’il y a aussi quelque part, dans ce que tu me racontes, une envie de transmettre cette approche de : Prenez soin de vous ?

Hugo : Oui, après, c’est difficile à dire, est-ce que c’est purement de l’étiopathie ou c’est mon approche à moi aussi un peu ? Je pense qu’il y a aussi un peu de mon approche dans ça. C’est que j’ai envie de donner ce que j’ai à donner. Moi, je sais que le traitement que je vais faire, je ne peux pas forcément l’expliquer dans les détails, expliquer. Pourquoi ? C’est toutes mes années d’études qui m’ont amené à ce que je fasse ce geste à ce moment-là. Donc, l’expliquer dans les détails, expliquer pourquoi la personne à un moment donné, ça lui permet déjà, des fois, de mettre un mot, de dire OK, c’est logique que j’aie mal, c’est logique que ça prenne un peu de temps, ça, c’est bien et surtout, comme tu dis, pour moi, que la personne puisse se dire si je fais ça, je vais continuer d’aller vers la progression, la guérison et je ne suis pas dépendant de mon étiopathe, je ne suis pas dépendant de mon ostéopathe, je ne suis pas dépendant, je trouve c’est super important, je n’aimerai pas être dépendant de quelqu’un pour ça. Des fois, c’est important, je suis obligé d’aller chez un collègue, je me suis fait mal au dos. Je suis obligé d’aller à un moment chez un collègue pour qu’il fasse quelque chose que je ne peux pas faire tout seul. Mais à un moment donné, je n’ai pas envie qu’il me dise maintenant c’est moi et toi tu ne peux rien faire d’autre. Je n’ai pas envie d’avoir tout le temps d’aller chez le garagiste, si j’ai ma vie dans l’affaire, j’ai envie qu’on puisse me dire si tu veux faire ta vidange, tu as à faire ça. Moi, c’est ça que j’aimerais bien pouvoir me dire. Donc, je ne peux pas tout faire comme le garagiste. On ne peut pas tout faire comme l’étiopathe, mais on peut faire des choses soi-même, qui sont nécessaires pour se prendre en charge. Et je trouve que c’est vital. Tout le monde devrait pouvoir donner ces conseils et avoir et recevoir ces conseils.

Caroline : J’aime beaucoup. J’ai vu aussi que tu t’intéressais pas mal, je ne sais pas, est-ce que ça fait partie du métier d’étiopathe ou de ton approche probablement. Je pense que voilà tout ce que tu veux dire, ça t’engage toi et donc nécessairement, c’est ton approche à toi, mais j’ai vu que tu t’es intéressé beaucoup à ce qui était mobilité et cohérence cardiaque, la douleur, c’est quelque chose de normal du fait de ton métier, mais des choses, vraiment, tu me mettais en avant et tout ce qui était aussi des problèmes gynécologiques. J’ai l’impression que c’est des thèmes qui t’intéressent particulièrement plus que d’autres ?

Hugo : En fait, j’aime beaucoup les thèmes qui, déjà par exemple, tous les problèmes gynécologiques, on les a pendant très longtemps mis un peu de côté. Il y a ces douleurs, elles sont là. Soit c’est dans votre tête, soit il faut enlever l’utérus. Enfin des choses qui étaient un peu drastiques, prenez la pilule, ça va aller mieux. C’est-à-dire qu’on peut faire beaucoup de choses pour des tendinites, pourquoi on ne pourrait pas faire plein de choses pour des troubles gynécologiques ? Donc ça, ça vient déjà de l’étiopathie de base. Et moi, après, je me rends compte autour de moi qu’il y a plein de gens qui n’ont pas forcément conscience de ça. On leur a inculqué ça, on les a éduqués à ça, on les a éduqués à avoir mal pendant les règles, des choses comme ça. Et je me dis que ça peut être intéressant de transmettre. Moi, j’aime transmettre de base, si je peux transmettre sur des sujets qui vont permettre à des gens de se dire : wôw ! On peut penser ça différemment, il n’y a pas que ce qu’on nous dit médicaments, etc., qui est la seule option pour mes douleurs, c’est ça que j’aime bien. Ce n’est pas forcément l’aspect gynécologique en lui-même. C’est l’aspect qui est un peu obscur sur un terrain de la santé. C’est ça qui m’intéresse et comme c’est un terrain obscur depuis très longtemps maintenant, on commence à en parler de plus en plus, l’endométriose commence à être prise en compte au niveau gouvernemental. C’est super, c’est super intéressant, mais il y a encore plein de gens qui ne connaissent pas forcément très bien leur corps. On ne leur a jamais expliqué, on leur donne une pilule quand elles ont des douleurs… J’aime bien pouvoir dire que voilà, ça fonctionne comme ça. Ça fonctionne comme ça, mais globalement, ça on sait, ça on ne sait pas ça, nous, on peut faire ça, vous pouvez faire ça autrement. Si j’aime bien les aspects gynécologiques, c’est surtout pour ça, les aspects misés sur la douleur, la douleur de manière globale, c’est un sujet qui m’intéresse énormément. Mais je suis loin de savoir encore tout ce que j’aimerais savoir. Je vois des gens qui sont formés dans les neurosciences, des choses comme ça, qui ont un gros bagage au niveau de cette connaissance, du coup, je m’instruis d’eux. Je vois que ça coïncide avec ce que moi je peux faire donc c’est parfait si je prends des choses et ça va très bien avec mon équipement de base, c’est top. Donc la douleur, c’est ça, c’est super important. Et après, c’est plein d’autres choses comme la cohérence cardiaque, des exercices de mobilité, des choses comme ça. Mais là, c’est tout le côté qu’est-ce que vous pouvez faire un vous en tant qu’individu qui avait des douleurs ou pas forcément pour prendre soin de votre santé ? Parce que c’est facile de vous dire manger si ça, c’est bon, ça, ce n’est pas bien, c’est trop sucré et trop salé. On le fait depuis longtemps, mais en fait, notre hygiène de vie, ce n’est pas simplement se laver, manger, boire, c’est aussi faire bouger son corps, comment respirer ? C’est plein de choses comme ça que plus on nous, plus ça va rentrer dans la norme. Potentiellement, je me dis que dans un futur, on a des gens qui vont avoir un peu de stress, OK, j’ai les outils pour gérer ça. Alors que maintenant, on a simplement OK, je mange trop gras, trop salé… Il y en a qui ont déjà ça en tête. Mais dans la majorité des cas, les gens ne se posent jamais la question est ce que je respire bien ? Ça paraît évident. Oui, on respire, je suis en vie et je respire. OK, mais tu manges, tu es en vie aussi et pourtant, tu deviens peut-être en surpoids. Ça te cause peut-être beaucoup de fatigue. Donc, je pense que tous ces aspects sont intéressants à mettre en place pour que les personnes aient les clés et j’aime bien pouvoir comme ça, transmettre et donner des clés, ça me passionne et je me dis s’il y a des gens qui font ce petit déclic : Ah, mais si je fais ça, ça va m’aider, ça va être très bien. Du coup, après ce cercle vertueux, je vais peut-être aller voir quelqu’un qui va m’aider sur ça.

Caroline : complètement, je suis entièrement d’accord avec toi. C’est pour ça que je fais ce podcast, c’est pour aider les gens à prendre conscience que leur santé, c’est important et qu’on est déjà la première ressource pour être en meilleure santé. Donc, je partage complètement ton point de vue là-dessus et je trouvais ça drôle que tu dises c’est le côté obscur qui m’intéresse, comme si tu avais envie aussi d’apprendre, de découvrir et de pas forcément… Je vous conseille d’essayer de comprendre comment ça fonctionne. Oui, est ce que du coup, il y a des choses que tu testes. Alors, on va revenir peut-être sur ton genou par rapport à la course, etc. Mais est-ce qu’il y a des choses que tu as apprises ? Ça, c’est certain. Mais qu’est-ce que tu testes ? Est-ce qu’il y a des choses que tu testes ? Est-ce que tu proposes parfois à des personnes en dehors de mettre en place un protocole que tu avais peut-être ou qu’ils n’avaient pas pensé avant ? Est-ce que tu expérimentes dans ton quotidien ou pas ?

Hugo : Alors l’expérimentation sur les patients en général, je vais les laisser vraiment dans le cadre de l’étiopathie, donc mon expérimentation, ça aide plutôt sur : là, j’ai manipulé de telle façon que j’ai appris comme ça, mais j’ai vu un collègue qui faisait le travail sur le même endroit d’une façon différente. Là, je viens dire c’est génial parce que moi, ça pourrait m’aider sur cette personne qui ne peut pas se mettre sur le côté, sur la table, par exemple. C’est trop douloureux. Imaginons, je sais uniquement travailler quand elle est sur le côté, je suis bloqué, donc il faut que j’aie d’autres outils. C’est plutôt des choses comme ça que je vais mettre en place dans ma pratique avec les patients, après ce que je rajoute un peu, de plus en plus c’est qu’est-ce que je peux conseiller ? Mais en termes de mobilité, toujours dans le but de viser ce que j’ai traité ? Je ne vais pas forcément donner beaucoup d’exercices de respiration, des choses comme ça, je préfère envoyer vers un spécialiste. Donc, c’est plutôt ces choses-là que je vais petit à petit tester. Mais par contre, moi, je vais tester sur moi. J’ai testé beaucoup de choses sur moi pour pouvoir les transmettre, mais plutôt sur le côté Hugo Desmorat sur Instagram, parce que je n’ai pas envie de mélanger mes étiquettes d’étiopathe avec je donne des conseils, surtout parce que j’ai appris ça, du coup, je rajoute ça. J’ai envie de rester dans le côté : moi, ma profession, c’est ça. On fait au maximum pour que je fasse mon travail. Mais s’il y a besoin de ça, j’ai peut-être des outils qui me permettent de vous guider plus rapidement vers là. Mais je ne vais jamais mettre un protocole d’alimentation en place avec un patient. Je vais rester toujours dans des choses qui sont assez basiques, mais des fois qui font la différence chez une personne comme je disais, qui n’a jamais vraiment respiré, qui respire toujours là-haut avec les poumons, qui ne va jamais respirer un peu avec le ventre. Je vais dire : tiens, essayez juste ça, peut-être que ça va décoincer les choses, mais c’est toujours dans le but de mon travail sur ce que je vais faire. Je ne vais pas donner des choses pour changer sa vie de manière normale, mais je les teste sur moi oui.

Caroline : Et alors, les tests sur toi, est-ce que tu as envie de partager des tests que tu aurais pu faire, des choses que tu as pu constater et mettre en place ?

Hugo : J’ai testé. Des fois, je teste des choses qui sont un peu loufoques non, pas vraiment, mais j’avais testé par rapport au froid. Il y a beaucoup de choses qui étaient racontées sur le froid. Je ne sais pas si tu vois qui c’est Wim Hof, il a parlé de beaucoup de choses sur le froid, il y en a plein qui ont testé cela, un Youtubeur que j’adore : Eric Flag, il en parlait et il fait ça. Quasiment tout le temps, il se baigne dans son lac et j’avais testé ça un petit peu à un moment et j’avais remarqué que c’était déjà très désagréable et que toutefois, ça faisait vachement du bien sur le démarrage de ta journée, par exemple. Tu démarrais. C’est un peu comme si tu te prenais un café, mais tu n’as rien pris. Tu as juste revigoré ton corps. J’avais adoré. J’avais remarqué que je me sentais plus en forme alors que je n’avais rien changé. Donc est-ce que c’était dans ma tête, l’association avec le fait de faire un truc un peu extrême, est-ce que c’était le froid directement ? Je n’ai pas plus de recul, mais ça, c’est une petite chose. Je me suis dit : wôw ! c’est génial ! J’ai arrêté depuis parce que bon, on retombe souvent dans son confort. Mais voilà, j’avais testé ça. C’était génial. J’ai testé la cohérence cardiaque, j’en parlais, mais je me suis dit que je vais tester concrètement sur moi. Je le faisais le jour, je ne le faisais peut-être pas trois fois par jour, comme il préconise, mais à mon feeling.

Caroline : OK, on s’arrête juste à deux minutes sur la cohérence cardiaque, même si on ne va pas faire une séance sur la cohérence cardiaque, juste que tu nous expliques ce que c’est brièvement et pourquoi 3 fois par jour, c’est préconisé ? Quelles peuvent être les avantages, les bénéfices, etc. Et puis ensuite, en revenant du coup sur ton expérience sur la cohérence cardiaque.

Hugo : du coup, la cohérence cardiaque, c’est un exercice très simple de respiration, qui on a remarqué qu’en inspirant, on a activé le système nerveux sympathique, donc tout ce qui va booster le cœur. Et en soufflant, en prenant son temps pour souffler, on vient ralentir. Donc on a un jeu sur le système à la fois sympathique parasympathique. Donc, on a un contrôle indirect de sa fréquence cardiaque. Donc c’est pour ça qu’on dit cohérence cardiaque. Le but, ça va être de par la respiration qui est très simple, de venir se caler sur un rythme. Pourquoi ce rythme-là est spécifique ? Ça, c’est à mon avis, c’est des études qui ont montré qu’à ce rythme-là, on arrive à avoir une moyenne qui était assez stable. Mais je pense que dans tous les cas de la respiration profonde, elle va avoir le même résultat. Le but sera d’avoir une respiration spécifique, donc inspirer sur 5 secondes, souffler sur 5 secondes et ça pendant 5 minutes. L’idée, ça va être de ralentir sa fréquence cardiaque et en ralentissant sa fréquence cardiaque, on vient augmenter ce qu’on appelle la variabilité de la fréquence cardiaque, c’est qu’entre chaque battement, ils ne sont pas tous en même temps. On n’est pas comme dans un rythme de batterie tout le temps sur le tempo. Il y a un battement qui va être au temps 1. Il y en a un qui veut au temps 0,8. Il y en a qui vont être à 1,3, ils ont un peu plus d’espace. Et cette variabilité, c’est ce qui fait notre bonne santé, c’est-à-dire que le cœur s’adapte. Et le problème, c’est que quand on est dans un environnement stressant, on est prêt un petit peu à la fuite. On est dans un système plutôt sympathique, donc d’activité. Là, on y va à fond, on carbure, il n’y a plus cette adaptation aux petites variations de l’organisme, alors que quand on est en relaxation, on vient plus par exemple, le système digestif, il fonctionne sur le versant plutôt parasympathique, c’est-à-dire quand on est vraiment en détente. Quand on est en activité, on va pour faire un sprint. Il n’y a plus énormément de son système digestif, tout est dans les membres. Du coup, d’arriver par la respiration à ralentir le cœur, à augmenter cette variabilité, on vient d’une part diminuer son stress et on vient augmenter un petit peu de manières générales, les capacités de notre corps à être pris en charge de chaque côté dans les cellules de notre corps, qui ont bien pu être là après dans la tension, dans le muscle, il y a des sécrétions d’hormones qui se mettent en place quand tu as le stress, le cortisol, les choses comme ça. On va plus sur l’autre versant et le fait de faire juste cet exercice de respiration régulièrement, il a été montré que ça aidait. Ça aidait vachement d’un point de vue physiologique, mais aussi d’un point de vue psychologique, au niveau du stress, à diminuer toutes ces tensions, toute cette charge, et c’est un exercice qui prend vraiment très peu de temps : cinq minutes.

Caroline : Et du coup, ce qui est préconisé, c’est donc de le faire trois fois par jour pour commencer et pour essayer de voir si on en tire des bénéfices ?

Hugo : C’est ça trois fois par jour. Moi, je ne faisais pas trois fois par jour parce que je n’y pensais pas, je le faisais plutôt quand j’ai pensé le matin.

Caroline : C’est difficile de penser à le faire trois

Hugo : Je pense qu’il faut se mettre peut-être au début, la première semaine, une petite alarme, un petit truc comme ça pour dire oui, il faut que je fasse, ça nous prend un peu. Quand on est dans un travail assez régulier, on peut le faire avant de partir à la pause déjeuner, en rentrant le soir. Moi, dans mon travail, je ne travaille pas forcément tout le temps à la même heure, je bouge un peu, je n’ai pas tout le temps une heure à midi trente où je peux me dire que je me pose, mais je pense que oui, ça peut être intéressant. Déjà, ça permet de s’ancrer, de créer une petite habitude, qui est super positif à mes yeux et ça permet de se poser, de ne rien faire d’autre. Mais maintenant, il y a plein de choses qui se mettent en fait en lien, je pense, on est dans une ère où on fait plein de choses en même temps, on est toujours en train de regarder un écran, en train de manger, on est debout, on court à droite, à gauche, etc. Là, c’est cinq minutes où on ne fait rien d’autre, on respire juste, le truc le plus basique. On ne fait que ça pendant cinq minutes. Donc tous les effets physiologiques, mentaux, mais surtout le fait de prendre conscience, on ne fait rien, c’est bien, ça fait du bien. Moi, c’est vraiment le plus gros point que j’ai ressenti sur moi. Et je ne fais rien, c’est trop bien. J’adore ne rien faire, mais souvent, on ne fait rien en faisant quelque chose. On met une chaîne en fond, puis on discute et c’est ce qu’on appelle ne rien faire. Ce n’est pas du vrai rien faire, on comble un petit peu. Tu ne peux rien faire, vraiment, juste respirer, juste regarder le ciel, regarder quelque chose. Là, c’est vraiment : ne rien faire. Et là, on n’est qu’avec nous-mêmes. Et ça, ça fait du bien. Je pense que juste ça, à conseiller à des gens, ça serait génial. On est en dehors de l’étiopathie, hein ? Mais je pense en termes d’hygiène, ça changerait la vie de pas mal de personnes, d’arriver à le mettre en place, d’arriver à supprimer un peu de tous ces éléments qui viennent nous accrocher à toujours une activité.

Caroline : Est-ce que tu as concrètement ressenti des bénéfices même si tu n’es pas arrivé à le faire forcément trois fois par jour, tu es quand même parvenu à ressentir assez rapidement des bénéfices ? Tu te sentais plus calme, plus détendue ?

Hugo : Mais déjà, à court terme, tu finis, tu te sens bien. J’étais souvent en activité, tu te lances un peu dans des trucs où il y a, il faut que je fasse ça. Tu te poses, tu as le temps où ça descend un petit peu. Et puis après, tu commences à te réactiver. C’est comme si tout était un peu plus lucide, et là c’est calme alors je vais aller faire ça, je vais faire ci. Il y a ce rush de qu’est-ce que je dois faire ? Tu es moins brouillé. Moi, c’est ça que j’avais ressenti, principalement parce qu’en jouant plein de trucs qui me passent en tête et le fait de dire bon, j’y penserai plus tard à ce petit moment après le fait d’avoir respiré pendant cinq minutes, super bien, tu te sens serein. Il n’y a rien qui vient te gêner, tu n’es pas stressé. C’est vraiment un moment super agréable. Et je pense que le faire plus, moi, je l’ai vraiment testé pendant deux semaines. Ce n’est pas du tout suffisant pour mettre une habitude en place, mais je voulais voir déjà les effets à court terme. Est-ce que je pouvais en parler et que ça se tenait ? Est-ce que tout le monde pouvait le faire ? Je pense que tout le monde peut le faire, à moins d’avoir des troubles respiratoires, des choses comme ça, mais les effets à long terme, ce que j’ai remarqué, c’est principalement l’envie d’avoir envie de faire ça. J’avais un peu, comme quelqu’un qui fait du sport, j’ai envie d’aller courir. Ça m’a procuré quelque chose et mon cerveau en devient un petit peu dépendant de cet état et je trouve ça positif lorsqu’on devient dépendant d’un truc positif. Du coup, c’est plutôt une bonne drogue. Après, c’est toujours dans ces trucs-là, il ne faut pas que ça devienne de l’excès. Mais je pense que oui, c’est un bon moyen quand on n’a pas de solution externe, quand on n’a pas quelqu’un forcément à qui discuter, de se remettre un peu à plat, de remettre ses idées au clair et se dire que ça ne va peut-être pas marcher cette fois-là, là, on va essayer de respirer. On a un truc, qui est en tête, ça ne va pas marcher, mais ce n’est pas grave. Je le referai cinq minutes plus tard, je le referai demain et essayer de faire ça régulièrement, viser, prendre du temps pour soi, respirer. Moi, ça m’a fait du bien à court terme. Sur le long terme, j’avais envie d’y revenir, donc c’était bien. Je me dis c’est vraiment quelque chose qu’il faudrait conseiller régulièrement. Ça va être normal d’en faire un peu, de prendre le temps.

Caroline : Vous savez, c’est une bonne ordonnance : faites cinq minutes de respiration par jour.

Hugo : Ce serait génial, imagine un médecin qui dit ça

Caroline : Ce serait chouette. On aurait fait de gros progrès, je pense.

Hugo : Ouais, vous allez respirer un peu. C’est un petit antidépresseur offert. Ils ne sont pas tout le temps comme ça, j’exagère, mais….

Caroline : Non, non, on s’est compris. Et donc, par rapport à ton genou, parce que du coup, j’imagine que tu connais pas mal de choses autour des tendinites, etc. Qu’est-ce que toi là, pour ta douleur, qu’est-ce que tu as pu mettre en place ? Comment tu gères ta douleur avec ton genou ?

Hugo : Mais déjà, ce que je suis content, c’est que j’ai couru 10 km ! Je n’ai pas du tout eu mal au genou et ça, j’étais super content parce que ça m’a embêté en fait, c’est une douleur qui m’était apparue, il y a au moins cinq ans sur le GR20, la grande randonnée-là en Corse. Une grosse douleur sur les parties latérales du genou, c’est un étiopathe du coup qui m’avait traité ça et c’est revenu là, quand je me suis remis à courir, j’ai ressenti la même douleur. Ça m’a remis un peu dans ce contexte-là, à quel point ça m’avait embêté pour descendre. Je n’en pouvais plus et du coup, comme maintenant, j’ai un peu de recul, comme tu dis par rapport au corps, je sais comment ça fonctionne, etc. Je me suis pris en charge sur deux plans : déjà sur le plan de l’activité physique, je ne me suis pas entraîné de la même façon. Je ne me suis pas dit j’ai mal, c’est normal, ce n’est pas grave, c’est comme ça qu’on travaille. Je me suis dit non, je vais viser. Je sais que j’ai mal à tant de temps. Je visais le travail un peu en dessous. Je ne vais pas aller jusqu’à la douleur comme ça. Je peux continuer de m’entraîner, mais au moins, je ne force pas et je ne rentre pas chez moi avec une douleur. Donc déjà, il y a l’aspect psychologique. On est bien, on se dit OK. Là, c’est un entraînement positif. Il y a l’aspect physique, je n’ai pas de douleurs, donc ça veut dire que demain, après demain, je peux continuer à m’entraîner. Et autrement, je me suis pris en charge et demandé à un collègue. J’ai dit objectivement, je ne suis pas venu en disant moi, j’ai mal là, etc. Je lui ai expliqué ma douleur. Je ne vais pas dire j’ai une tendinite ici, c’était le syndrome. Je lui ai expliqué ma douleur. Il m’a pris en charge, comme un étiopathe. Elle m’a pris en charge parce que c’est ma collègue. Elle a travaillé sur ça. J’ai continué mon entraînement à côté et du coup, j’ai remarqué que j’avais vraiment deux aspects pour gérer cette douleur. J’avais l’aspect réellement mécanique, idiopathique en disant là, il y a quelque chose qui n’arrive plus à s’adapter. Il faut travailler dessus pour que ça s’adapte. Donc ça, c’est le traitement que j’ai fait avec ma collègue. La manipulation, OK. Et ensuite, moi, il y a le traitement de moi-même. C’est à dire qu’est-ce que je peux faire ? Qu’est-ce que j’ai appris, qui permet d’aller travailler sur ces structures pour les renforcer ? Comment je peux travailler progressivement pour renforcer ? Donc, j’ai des kettlebells, ces espèces de poils et de grosses boules avec une arche et j’ai travaillé. J’ai fait des exercices simplement, comme des squats où je descendais. Je retenais la charge avec ce poids et je remontais sur l’autre jambe. J’avais mal, surtout à droite, donc je descendais principalement sur la jambe droite et je remontai sur la jambe gauche. Ça ne me faisait pas mal, mais en fait, ça vient faire un travail qu’on appelle le travail excentrique. Ça vient travailler sur le tendon d’une certaine manière, qui est apparemment bénéfique pour la régénération du tendon. Du coup, j’ai travaillé comme ça régulièrement. Il y avait soit un jour où je m’entraînais, j’allais courir, soit un jour où je faisais du travail à la fois un peu de renforcement musculaire et de réadaptation pour ma douleur et je me suis mis cela en place. Et le fait d’être dans un schéma tout le temps positif sur la gestion de ma douleur et ne pas me focaliser sur le fait que j’ai mal, parce que j’étais tout le temps dans l’entraînement qui me faisait pas mal. Là, je ne savais même pas que j’avais potentiellement encore mal. J’ai été aller recourir les 10 kilomètres, c’était le test, mais je n’y ai même pas pensé en fait. C’est à la fin, je n’ai pas eu mal au genou, j’étais trop bien. Alors que la dernière fois, au bout de 7 kilomètres, j’avais le genou, c’était atroce, j’ai dû ralentir, je n’en pouvais plus. Ça s’était calmé un petit peu après. Vraiment, c’est pénible parce que tu marches avec l’impression d’avoir un coup de couteau à chaque fois dans le genou, là plus rien du tout. Mais du coup, la prise en charge de La Presse et je ne me remets pas tout de suite au seuil où j’étais avant tout ça. Je continue d’être progressif, mais j’avance, j’avance dans la progression en augmentant mes marges d’adaptation petit à petit, je continue de renforcer. Ce n’est pas parce que je n’ai plus mal qu’il ne faut plus renforcer. Je n’ai plus mal, OK, mais il faut continuer à renforcer parce que c’est des structures que je sollicite. Donc, je continue de le renforcer et je continue de m’entraîner intelligemment, progressivement. Toujours ne pas viser d’aller dans la douleur, ce n’est pas utile. En gros, c’est comme ça ma prise en charge.

Caroline : Tu t’es fait ton protocole, ta prise en charge avec un aspect physique, psychologique et vraiment centré sur ta douleur. Essayer de comprendre comment ça fonctionne, je trouve cela chouette.

Hugo : Ça fait du bien.

Caroline : Et est-ce que tu aurais un ou deux conseils pour les personnes qui nous écoutent ? Un ou deux, j’aime bien appeler ça des petits hacks, qu’on peut donc, on a parlé par exemple de la cohérence cardiaque, des choses que ce soit ton opinion ou quelque chose d’étiopathie à mettre en place pour être en meilleure santé, plus performant, moins stressé, un peu moins de fatigue. Est-ce qu’il y a toi, une ou deux choses qui, vraiment, te viennent tout de suite en tête quand on cherche à atteindre un petit peu de bien être ?

Hugo : Moi, je conseille ce que je conseille à tous mes patients et même un peu sur Instagram de bouger. En fait, on a tendance à croire que parce qu’on a notre application qui nous dit qu’on fait 10 000 pas, on a beaucoup bougé. Non ! En fait, quand on fait 10 000 pas, ça peut être 10 000 pas en piétinant et piétiner ce n’est pas du tout positif. Du coup, c’est un peu le problème. Le problème, c’est que 10 000 pas en forêt, en marchant avec un sac à dos ou 10 000 pas dans un magasin, en travaillant, en faisant de la mise en rayon, ce n’est pas les mêmes 10 000 pas. Sauf que sur l’application, il y a marqué 10 000 pas dans tous les cas. Et moi, j’aurais tendance à dire, ce qui est peut-être super, c’est de mettre des choses simples en place dans la vie de quelqu’un. Ne pas croire que faut aller faire du sport, faut aller courir, faut aller nager pour être en bonne santé, juste se dire 5 minutes de quelque chose par jour, même 30 secondes au début, même un exercice au début. Un peu comme ce que j’essayais de faire sur Instagram. Un petit exercice par jour à mettre en place.

Caroline : Parce que là, du coup, sur Instagram, tu as mis en place, je vais le dire, parce que ce n’est pas évident, on n’en a pas parlé du tout. Moi, je suis au courant, tu es au courant, mais tu as mis en place, mais explique-nous ce que tu as mis en place sur Instagram.

Hugo : J’ai mis en place un petit challenge depuis début janvier ou tous les jours. Je donne un exercice, donc un exercice de mobilité assez simple, avec peu de répétitions à faire. Et le but, c’est de montrer que le but, c’est de tous les jours ajouté les exercices des jours d’avant. C’est ça le plus important. Et le but, c’est de montrer qu’au premier jour, on va faire des exercices qui vont prendre 10 secondes. Deuxième jour, il y en aura deux, cela va prendre 30 secondes, 3, etc. Et on arrive très rapidement à une séance de 15 à 20 minutes qui, au départ, nous demandait, on se disait que ce n’est rien. Maintenant, c’est 20 minutes, c’est beaucoup. Mais vu qu’on l’a fait très progressivement et vu que tous les exercices pris au cas par cas sont simples, on se rend compte qu’on peut faire 20 minutes d’exercices tous les jours qui nous demandent très peu d’énergie vu qu’on l’a mis en place progressivement. Et c’est ça que j’aimerais. Le hack principal, c’est de dire aux gens : vous voulez mettre quelque chose en place ? Vous ne dites pas que là, il faut acheter vos chaussures de course, aller courir trois fois par semaine, acheter des chaussures, OK, ce sera très bien, mais déjà, aller marcher 20 minutes, les marches à 20 minutes deux fois par semaine, la semaine d’après. Essayer d’aller courir 5 minutes pendant votre temps de marche. Toujours essayé progressif. Si votre but, c’est de vous rendre des comptes en se disant, là j’ai été aller courir une heure, vous essayez de prouver quelque chose, ça ne sert à rien. Il vaut mieux, juste se dire dans son corps, se dire : « j’évolue, je monte marche par marche ». Quand vous allez arriver en haut de l’escalier, vous dire : « je viens de tout là-bas », alors que si vous essayez de sauter à la dernière marche, vous allez faire une pause de trois mois et être fatigué, vous allez vous faire mal, ça ne va pas être efficace. Vraiment, le premier acte, c’est de se prendre en main, de prendre sa santé en charge par le mouvement et se dire qu’il n’y a pas besoin de bouger beaucoup pour être en forme, il suffit juste de quelques exercices et aussi, à l’inverse, pas croire que parce qu’il y a quelque chose qui nous dit qu’on a beaucoup bougé, on a fait 10 000 pas, c’est forcément bon pour notre santé. Juste se dire ça et garder ça en tête et que ça devienne, dans notre journée, aussi importante que de boire, que d’aller aux toilettes, que de manger, que de dormir. Je me réveille, j’ai besoin de bouger mon corps, j’ai besoin de m’étirer, un peu comme un chat, il se lève, il s’étire toujours. Combien de personnes s’étirent réellement en se levant ? On bâille, OK, on s’étire 30 secondes ou même pas, on s’étire dix secondes. Combien de personnes se disent OK, je me pose deux secondes, je me réveille, je bouge mes épaules, je bouge mon cou ? C’est des choses toutes bêtes, mais apprends à mettre en place au début, on se dit : « Ce n’est rien ! », mais petit à petit, ça devient tellement bien parce qu’on dit : « mon cou, il est tout libéré, je n’ai plus de tension dans les épaules, je voyais un problème derrière, mais là, OK, je vais le prendre en charge par telle personne. Ça permet vraiment d’avoir un petit set de départ pour ensuite, ça se trouve que la personne va adorer courir, elle va se mettre à courir énormément alors que si elle avait commencé directement, elle se sera arrêtée au bout de deux mois. Comme on fait un peu tous, quand on commence très vite quelque chose.

Caroline : Je suis complètement d’accord. Il y a juste un point sur lequel je vais revenir et je t’ai déjà expliqué, mais en fait, j’ai fait un test parce que l’idée aussi, c’est que je teste pas mal de choses sur moi. Donc je me suis équipée, ce qui n’était pas du tout mon cas avant, d’une montre qui compte mes pas justement. Un de mes premiers constats, c’était en fait de voir que, alors que je pensais pour autant bouger, je ne faisais pas du tout assez de pas par jour. Bon, je me suis demandé : « Pourquoi on doit faire 10 000 pas ? »  Au final, c’est l’OMS, machin, etc. Ces 10 000 pas, c’est déjà beaucoup, parce que ça représente à peu près une heure et demie de marche par jour, ce qui est déjà énorme donc en réalité, ce n’est pas 10 000 pas qu’il faudrait faire et voilà, c’est un seuil plutôt psychologique les 10 000 pas qu’autres choses. Mais je me suis rendue compte que moi, qui pensais bouger quand même, je ne bougeais pas assez. Donc, je me suis dit à l’inverse OK, cette montre m’a permis de voir que je ne bougeais pas assez. Et donc objectif, je vais essayer de faire 10 000 pas par jour maintenant, mais c’était, tu vois 10 000 pas vraiment. Ce que j’ai trouvé chouette, à l’inverse dans l’approche, c’était de me rendre compte par moi-même, du coup, que je ne bougeais pas assez et de me mettre ce petit défi de 10 000 pas, qui m’a permis de simplement me dire OK, en fait, je pense que j’ai fait ça quinze jours, un mois, en fait, je le continue à le faire, tout simplement. Le challenge était sur une période définie, mais aujourd’hui, j’essaie tout, tout le temps de regarder. Donc, de me dire ; « En fait, je bouge et tant que je n’ai pas fait mes 10 000 pas, je ne vais pas me coucher ». Tu vois, quelque part, un petit peu…

Hugo : C’est un côté positif !

Caroline : Voilà, mais du coup, je trouve ça très chouette en effet, que tu appuies sur 10 000 pas en piétinant ou 10 000 pas en allant marcher dans la forêt, ce n’est pas pareil, mais je trouve ça aussi chouette, à l’inverse de remettre le côté. Ça aide aussi quand même beaucoup à se rendre compte. Et j’étais la première à dire : « ça va, c’est une montre, bien évidemment, je bouge assez, dix mille pas, c’est complètement débile enfin ». J’ai plein de potes à moi qui m’ont dit : « Mais Caro, ça n’a pas de sens, arrête tes conneries ! ». Et donc, en mettant ça en place dans mon quotidien et donc, ça rejoint ce que tu dis, de me dire : « Je ne bougeais pas assez ». Là, maintenant, j’ai pris le réflexe, petit à petit de me dire : « en fait, oui, je vais descendre une station de métro plus tôt. En fait, oui, je vais, quand je regarde sur mon appli, combien de temps je mets à pied ou combien de temps je mets en métro, donc il y a 10 minutes d’écart. Bon, ben, je vais y aller à pied, en fait ». Et toutes ces petites choses, qui vont progressivement t’aider à mettre en place une routine, je trouve ça chouette de revenir dessus juste pour cet aspect-là, parce que je pense et un de mes points à la fin, c’était plutôt de dire aux gens : « Ouais, allez-y, équipez-vous, marchez 10 000 pas ! »

Hugo : Mais là, tu as dit un truc super intéressant, c’est que descendre une station avant, de choisir entre deux transports pour faire des pas, c’est super intéressant parce que ton but, c’est le transport. C’est d’un point A au point B, donc tu marches dans un but de transport. Il y a beaucoup de gens qui marchent, tu es au bureau, tu n’as pas de but de transport. Tu vas à la photocopieuse, tu reviens ou tu es en mise en rayon, des choses comme ça. Tu es même à l’hôpital, les infirmiers, ils marchent, ils vont de A à un point B, ils marchent beaucoup, mais ils n’ont pas un but de transport en se disant : « je dois aller à tel endroit pendant 10 minutes ». En fait, le temps joue beaucoup aussi. Faire dix pas toutes les minutes, c’est différent que de faire 1000 pas d’un coup par exemple. Du coup, il y a de ce côté-là à prendre en compte. Ce que tu dis, c’est pour ça que c’était super intéressant, c’est le côté déplacement : « il faut que je me déplace de temps en temps. Je peux changer mon mode de déplacement, je peux prendre les escaliers plutôt que les escalators ». Des choses comme ça, c’est super intéressant ! Et moi, le côté où je voyais les 10 000 pas un peu négatifs, c’est quand on les associe, que ce soit du transport ou juste avoir piétiné. On ne fait plus attention, on ne fait plus la différence. On se dit : « moi, j’ai fait 10 000 pas, mais j’ai fait 10 000 pas, j’ai tourné en rond. J’ai fait ça toutes les 10 minutes, j’ai marché 5 pas ». C’est une petite nuance, qu’on ne voit pas sur l’appli, mais comme tu dis, c’est trop bien de pouvoir se dire : « ah oui, en fait, je ne bouge pas beaucoup. Comment je peux bouger ? »

Caroline : C’est ça, c’était vraiment de la prise de conscience et donc, maintenant même, j’essaye pour avoir mes fameux dix mille pas par jour, sans que ça devienne quelque chose d’obsédant bien évidemment. Mais de me dire : « Ah ben tiens, tu vois, j’ai un call de prévu. OK, je m’habille, je m’équipe, je peux aller passer mon appel dehors, je peux échanger dehors et puis je vais marcher ». Donc OK, premier hack. Je sentais que tu en avais un deuxième à nous donner. Premier, le mouvement et autre chose ?

Hugo : Le deuxième, c’est un peu plus général, mais ça reste toujours un peu sur le côté et d’hygiène de vie. C’est d’arrêter de se focaliser sur : « Qu’est-ce que je mange, est-ce que je mange bien, est-ce que je ne mange pas bien ? Est-ce que je dors bien ? Est-ce que je ne dors pas bien ? ». Arrêtez de culpabiliser de toutes ces choses-là et juste se dire à un moment donné : OK, tiens, se mettre en fait des sortes de petits challenges. De se dire au fait : « Moi, mon objectif, c’est l’alimentation. Qu’est-ce que je peux faire pour changer ? ». Pas obligé de devenir végétarien d’un coup parce que vous avez dans votre tête la culpabilité de manger de la viande et vous voulez être végétarien. Essayez juste de mettre une petite étape. En fait, j’aime beaucoup l’idée de progression dans tout. Essayez de mettre toujours une petite étape, se dire c’est l’alimentation, mon but, j’ai envie d’aller là-dedans. J’ai envie d’arrêter de manger et de manger moins de sucre. Ça ne sert à rien de supprimer tout d’un coup, vous allez droit dans le mur en supprimant tout d’un coup. Juste vous fixer des petits challenges parce qu’à la fois, c’est amusant. Vous pouvez faire participer des gens autour. Le hack de ça, c’est de faire participer les gens autour. C’est-à-dire : « moi, je veux me fixer un challenge. OK, je vais t’en parler à toi et on va devoir se rendre des comptes ». Et là, du coup, c’est super parce que mon challenge ne me demande pas beaucoup d’énergie, parce que j’ai visé quelque chose de très bas et en plus, je rendais compte. Du coup, c’est doublement positif. J’ai le positif de moi-même d’y arriver. J’ai le positif de toi parce que tu me diras : « tu as trop bien réussi » et ça, petit à petit. Et du coup, ça, pour tout ce qui est dans notre santé, c’est d’arrêter de culpabiliser parce qu’on a un copain qui court trois fois par jour. Et nous, on ne court pas du tout. C’est juste se dire OK, moi, j’aimerais bien courir, OK, mais ce n’est pas grave. Je vise un tout petit truc : « Challenge pendant un mois, je vais marcher 20 minutes par semaine ». C’est tout. Pour la nutrition : « OK, j’arrête d’acheter telle marque que j’achète tout le temps ». Pour le sommeil : « OK, je me mets en challenge une semaine. Je me couche, je mets mon réveil. Il faut que je sois au lit à 22 h 30 ». Des petits challenges comme ça, des petites choses ça ne sert à rien si on se couche tout le temps à 2 h du matin, ça ne sert à rien de se coucher à 22 h et on va droit dans le mur pareil. Le corps, il n’est pas adapté, donc on essaie de viser une heure du matin. Des petites choses comme ça. Et je pense que ça permet de déculpabiliser, de se dire : « en fait, en visant très grand où là, je ne me sentirais pas coupable, on va droit dans le mur. En visant tout petit, déjà on change, c’est le début du changement, même tout petit, c’est le début du changement et on arrive à le tenir ». Et du coup, on est content et moi, c’est ça le hack général, c’est de se dire : « on peut tous changer, aller vers l’objectif qu’on veut si on accepte d’y aller vraiment pas par pas », et même des micros pas, on a l’impression que ce n’est rien, mais si on le tient et qu’on trouve de l’amusement à ça, qu’on dit : « ça ne m’affecte pas au niveau de mon énergie. J’arrive à le faire. C’est positif, c’est gratifiant, mais on peut tous aller vers l’objectif qu’on veut ». Il y aura forcément une limite à un moment donné avec notre contexte, notre vie, mais on peut vraiment aller où on veut en faisant ça. La mobilité, l’alimentation, le sommeil, je pensais vraiment ça le hack, c’est de se dire : progressivité.

Caroline : Mouvement et progressivité. Trop génial, j’adore. Et sur le moment, j’ai juste une question pour toi, parce que j’en ai discuté, donc c’est quelque chose que j’ai testé et j’ai envie d’en parler. Je vous arrête là, si vous n’avez pas envie d’écouter ça : est-ce que tu as déjà testé de marcher pieds nus ? Est-ce que ces chaussures minimalistes, la marche minimaliste, c’est quelque chose qui te plaît ?

Hugo : Alors, je n’ai jamais, je n’ai pas encore eu de chaussures minimalistes parce que pour faire du trail avec les chaussures minimalistes, j’ai un peu peur des racines et tout, ça peut faire mal. Mais par contre, j’adore le concept. J’ai des amis qui courent avec des chaussures minimalistes et je trouve ça génial de retrouver vraiment un enracinement du pied le plus naturel possible et marcher pieds nus. J’adore. Vraiment, c’est un truc super agréable quand on est, que ce soit sur du bitume, à la plage, dans le sable, sur des rochers. Depuis tout petit, j’avais des endroits où on était à la plage, il y avait des rochers à côté. Tu ne vas pas remettre des chaussures pour aller dans les rochers, donc tu sens tout sur les rochers. Ce n’est pas forcément agréable, mais il y a ce côté. : on est pieds nus, on sent toutes les aspérités sous notre pied, crochètent avec nos orteils, mais dans la chaussure, c’est assez global, pas de vrais crochets. La façon dont bouge notre pied, elle est totalement libre, on a un meilleur équilibre et on se sent un peu plus agile. Et j’aime beaucoup ce côté-là. Je le fais, à part chez moi, je suis pieds nus, mais sinon j’adore. Mais je n’ai jamais encore mis en pratique dans la course. Et ça, j’adorerai les chaussures minimalistes, comme tu dis, c’est génial.

Caroline : Je te conseille du coup d’écouter, en fait, je te disais ça parce que je pensais être au genou. Ça a changé mon approche des chaussures minimalistes. J’étais déjà convaincue par les chaussures minimalistes. C’est quelque chose qui m’intéressait et j’ai enregistré un épisode avec Sylvain Griot, qui a traduit en français un livre d’un Américain qui fait des marathons pieds nus, qui s’appelle Ken Bob Saxton, si je ne dis pas de bêtise, alors à revérifier le nom, je n’ai pas certainement la bonne prononciation, et qui m’a expliqué en fait que commencer avec des minimalistes n’était pas la meilleure des idées du monde, parce qu’en fait, c’est un peu comme porter une paire de gants avec tes mains. Tu n’as pas la même sensation. Donc, lui il recommande, en tout cas, de marcher et de commencer à courir tout nu parce que ton pied va réellement sentir le sol et va réellement s’adapter et en fait, va crocheter réellement.

Hugo : Donc, l’étape d’après d’abord. Enfin, l’étape…

Caroline : l’étape d’avant la chaussure minimaliste. La chaussure minimaliste, c’est l’objectif. Et pour y arriver, progressivement, il faut d’abord réapprendre à marcher pieds nus. Et donc, en fait, moi ce que j’ai fait, c’est que je me suis dit pareil : « petit challenge ». Je marche tous les jours un peu pieds nus partout, en ville et un peu partout. Et en fait, j’ai été assez bluffée par, c’est super bizarre au début et j’ai pris goût, sincèrement pris goût à marcher pieds nus. Et l’autre jour, je suis partie marcher vers midi et j’avais besoin de marcher pieds nus. Je ressentais l’envie de marcher pieds nus, donc je me suis mise pieds nus et j’ai marché jusqu’à 30-40 minutes. Je n’ai même pas fait attention parce que j’étais tellement habituée. Et en fait, ça marche. En rentrant, je me suis dit : « Wôw ! J’ai passé l’étape où c’est devenu normal ». Je n’ai pas ressenti d’aspérités sur le sol, je n’étais pas gênée par le froid, j’étais forte, vraiment j’étais bien et je me suis dit : « je crois que je vais tester, courir pieds nus du coup ». Et j’ai fait quelques petits sprints pieds nus. Et en fait, c’est une sensation, qui est assez dingue parce que tu sens vraiment tout. Et là, depuis que j’ai testé ça ce week-end et depuis ce week-end, même si je mets une paire de baskets, je sens vraiment mon pied, qui a besoin d’être posé sans crainte dans le sol. Exactement. Et c’est en tout cas ce que je voulais partager avec toi sur ton genou et sur cette course. Je sais que pour l’échange que j’ai eu avec Sylvain, Sylvain avait aussi beaucoup de douleurs au niveau du genou et de courir pieds nus, ça lui a changé la vie parce qu’il change la mécanique. Et donc, c’est un aspect physiologique qui s’est adapté et c’est assez, sincèrement, je suis assez bluffée, donc je voulais savoir si c’était quelque chose qui t’intéressait.

Hugo : Oui, ça m’intéresse et je pense vraiment qu’il y a un aspect ultra important dans la mécanique, la façon dont on court, ça va être un facteur très favorisant lors de l’apparition potentielle de douleurs. Donc, c’est le côté technique, bien courir. Forcément, si on court mal avec telle posture, ça peut favoriser énormément l’apparition de douleurs. Et le côté minimaliste, c’est trop bien parce qu’on vient activer des tendons ou bien faire fonctionner des tendons aux pieds, qui sont peut-être un peu moins actifs quand on a une chaussure, qui nous maintient déjà le pied en fait, il est déjà tout maintenu. Le pied, il est un peu plus relâché, alors que quand on est pieds nus, il est obligé d’être actif à 100 %. C’est pour ça que je me disais au début, je croyais que tu disais de courir pieds nus avant de courir en chaussures minimalistes. Mais c’est ça, c’est ça que tu dis ? Parce que je me suis dit du coup : « le pied, ça doit faire, ça doit être désagréable de courir pieds nus, sans avoir de protection. Mais comme tu as dit : “marcher avant quand même”. Ton pied, il s’adapte alors je me suis dit : “je vais directement courir pieds nus”. Ça doit être....

Caroline : Non. Il faut d’abord du coup adapter très, très progressivement et faire deux, trois, quatre, cinq minutes, donc vraiment très progressivement. Changer de sol aussi est très important, de ne pas rester sur du bitume, ne pas rester que sur quelque chose, des petits graviers, des petits trucs. Et une fois que tu es à l’aise pieds nus, de tester la course pieds nus et une fois que tu es aussi plus à l’aise, donc vraiment, l’idée derrière ça, c’est d’avoir ton pied qui soit à l’aise pieds nus sur tout sol, par tout temps, parce que moi, j’ai de la corne qui s’est formée. Ça reste, ce n’est pas très glamour, mais ça reste OK en réalité. Mon pied va très bien et il est magnifique. Mais du coup, c’est vrai que je ressens moins, j’ai moins mal. Donc je peux courir et mettre une chaussure minimaliste parce que si au niveau des muscles du mollet, il s’atrophie, mine de rien puisque tu le sollicites beaucoup plus, il y a aussi un temps d’adaptation pour toutes ces raisons-là. Et si tu passes tout de suite à la chaussure minimaliste pour courir, en fait, tu n’es pas du tout, du tout prêt à utiliser ton pied de la bonne façon. Et j’ai trouvé en fait, je pensais exactement, à l’inverse, pareil : “je vais commencer par une chaussure minimaliste parce que je ne veux pas me blesser, c’est mort. Je ne vais pas aller en forêt, marcher sur des épines et des trucs comme ça, alors que c’est non, pas du tout. Et surtout depuis, j’ai un petit peu lu aussi pas mal : ‘ton cerveau, chose assez fascinante, s’adapte au contexte dans lequel tu es et évite, en fait il y a une sorte de proprioception, qui fait que de lui-même, c’est assez bluffant’. Quand tu lis oui, tu dis oui, OK, bon, pourquoi pas ? Et quand tu le réalises, quand tu es en train de le faire, tu vois, j’ai été marché en forêt avec des coques de châtaigne sur la route, sans regarder en fait, je n’ai pas pris une coque de châtaigne parce que mes pieds allaient au bon endroit en fait, de manière vraiment…

Hugo : Oui, un truc visuel qui s’adapte entre ça, ça va faire mal, on saute au champ libre

Caroline : Exactement ça ! ce n’est pas drôle d’avoir un pied.

Hugo : Puis le pied, ça doit vachement aussi, quand tu commences à toucher quelque chose, qui peut être désagréable comme de marcher sur un Lego, ton pied se lève très, très vite. Du coup, je pense en chaussures, tu l’écrases à fond, pieds nus, tu commences à peine, ton pied, il est dessus. Super intéressant, donc je vais essayer, je ferai une vidéo là-dessus.

Caroline : génial

Hugo : On ira courir pieds nus.

Caroline : Commence par marcher pieds nus

Hugo : Oui, marcher

Caroline : Trop cool, écoute, merci beaucoup, Hugo. C’est un bon tour entre ce que c’est que l’étiopathie, mais aussi ce message de prendre soin de soi. C’était vraiment un régal pour moi donc merci.

Hugo : De même. Merci beaucoup.