Transcription - Episode 6

Transcription

Caroline : Merci beaucoup Quentin d'être avec moi aujourd'hui. On est là pour parler glycémie, glucose et puis globalement, alimentation, sucre. Donc je te laisse te présenter, présenter un petit peu ce que tu fais, puis on va lancer la conversation là-dessus. On a déjà commencé un petit peu tous les deux donc cela fait un peu bizarre de vraiment lancer le podcast, mais je t'en prie, merci.

Quentin : Merci à toi déjà, Caroline de m'accueillir ici. Je m'appelle Quentin Valognes. J'ai 25 ans. Je suis un ancien coureur cycliste professionnel et je suis aussi diabétique depuis mon âge de 6 ans. J'ai aujourd'hui 25 ans. Ça fait 19 ans que je vis avec mon petit diabète sur mon épaule, comme j'aime le rappeler, mon équipe est américaine et est composée uniquement de corps diabétiques. Et donc, à ce titre, notre mission, c'est vraiment d'inspirer, d'éduquer et aussi d'encourager les gens atteints de diabète partout dans le monde. Donc, pour cela, on fait des courses de vélo, bien évidemment. Mais notre rôle d'éducation se fait à travers des conférences. Et donc, on explique l'importance du sport, l'importance d'une bonne alimentation, l'importance tout simplement d'une hygiène de vie de sportif.

Caroline : Et ton équipe, c'est ?

Quentin : le Team  Novo Nordisk

Caroline : Merci beaucoup. On est là aussi pour parler, parce que c'est comme ça que je t'ai connu de : « super sapiens ». Je te laisse me présenter globalement la société. Tu es représentant, du coup en France, voilà je te donne la parole là-dessus

Quentin : Alors, on va repartir du Team Novo Nordisk. Le Team Nordisk et une équipe américaine, a un cofondateur et un PDG qui s'appelle Phil Southerland, qui est également le PDG et le fondateur de Super Sapiens. Je pense que je vais raconter son histoire très rapidement. C'est un ancien coureur cycliste professionnel aussi. Il est diabétique depuis son âge de sept mois et il a fait une course d'endurance, une course cycliste d'endurance qui s'appelle Race across America, on traverse tous les Etats-Unis, c'est très long. Et la première année, il le fait avec une équipe de personnes diabétiques qui finit deuxième sur des distances telles, finir deuxième à quelques minutes du premier, c'est très frustrant. Suite à cette première expérience, ils ont eu un partenariat avec Abbott, qui crée notamment des capteurs de glucose pour diabétiques. Et c'était vraiment les tout débuts des capteurs du glucose pour diabétiques. Abbott a équipé Phil et son équipe qui s'appelle Team Type One, et ils ont équipé l'équipe de Phil. Et la deuxième année, ils ont remporté par équipe, de très loin. Donc, c'est vraiment Abbott et Phil, les premiers amants. Aujourd'hui, Phil a contacté, quand je dis aujourd'hui, c'est il y a un an : les débuts de Super Sapiens. Phil a contacté Abbott pour leur demander de créer un capteur de glucose, non pas pour les diabétiques, non pas à usage médical, mais pour le sport, la performance et donc les athlètes. Abbott a développé ce biocapteur, le biocapteur Abbott Libre Sense qui est relié à l'application Super Sapiens. Et il y a tout un écosystème avec le biocapteur qu'on a juste ici, les protections, l'application et également l'énergie est bonne avec un bracelet connecté pour avoir son taux de glucose 1 000 par minute, connecté lors d'une activité physique, nous y en dehors.

Caroline : Et pourquoi alors, du coup, il a souhaité mettre en place ce capteur pour les non diabétiques et pour les sportifs ?

Quentin : Tout simplement parce que le glucose, c'est l'énergie et donc pouvoir connaître son taux de glucose minute par minute, c'est, j'ai envie de dire essentiel. Si je compare avec une voiture, c'est comme si aujourd'hui on a plein de capteurs et c'est comme si on sortait d'un garage avec une voiture toute neuve et qu'on se disait OK, la voiture est tout équipée, etc. Mais on n'a pas de visibilité sur la jauge d'essence. C'est exactement pareil aujourd'hui. On a cette visibilité et tout simplement pour expliquer Super Sapiens en deux mots : Super Sapiens et son écosystème, c'est visibilité et individualisation.

Caroline : Parce que l'objectif de Super Sapiens, c'est de nous permettre, sportifs d'ailleurs, comme non-sportifs au final, d'avoir un regard sur notre glucose, notre glycémie pour impacter directement sur notre énergie. Moi, je connais un petit peu ce système là, mais je veux bien quand même que tu réexpliques la façon dont le glucose, la glycémie impacte l'énergie d'une personne.

Quentin : D'accord, très bien. Déjà pour définir notre définition d'un athlète, pour revenir sur ce que tu disais, un athlète, pour nous, c'est un humain avec un objectif. Donc, au final, chaque humain est un athlète puisqu'on a tous des objectifs. C'est la première chose, ça peut être donc les athlètes de très haut niveau, les athlètes professionnels, mais aussi les athlètes qui font une sortie de vélo, une sortie de course à pied le dimanche. Après, comment est-ce que ça fonctionne ? Le biocapteur, c'est une petite pastille blanche, un peu plus grosse qu'une pièce de 2 euros qu'on va se mettre sur le bras. Quand je dis on va se mettre le biocapteur sur le bras, on va avoir un filament qui va entrer sous la peau. Ce filament va capter le glucose qu'on va avoir et l'envoyer par Bluetooth jusqu'au téléphone ou le bracelet connecté Super Sapiens, il va l'envoyer, on va avoir l'information du taux de glucose, comme je le disais, vraiment minute par minute. Ça nous donne donc différentes informations, par exemple le graph, parce que c'est bien de savoir à combien on est à un instant T. Mais c'est aussi, voire plus important, de savoir d'où l'on vient pour pouvoir imaginer où l'on va donc avoir une courbe, un graphe, c'est très important. On va aussi parler de la variabilité parce que derrière, avec toutes ces données, il y a une analyse qui est faite sur l'application, avec notamment la variabilité du taux de glucose. La variabilité est essentielle. Aujourd'hui, Super Sapiens a débuté les premières distributions de biocapteurs le 12 décembre 2020.

Caroline : OK, ça fait presque un an

Quentin : Exactement. C'est tout à fait ça. On a débuté également dans le même moment les études scientifiques et je tiens d'ailleurs à rappeler que je ne suis ni médecin ni scientifique. Par contre, en travaillant vraiment avec toutes les équipes professionnelles, de tout sport, de tout horizon ou même les particuliers, on se rend compte de beaucoup de choses. Les études scientifiques, elles, sont en train d'être réalisées et c'est vraiment passionnant. On peut en rediscuter pour savoir où l'on en est pour l'instant et c'est vraiment passionnant de voir ces résultats. D'autant plus, pour moi qui suis diabétique depuis mon âge de 6 ans, on se rend compte de choses qu'on n'imaginait même pas. Il faut savoir qu'aujourd'hui toutes les études où une majeure partie des études réalisées sur le glucose, étaient faites sur des personnes diabétiques pour des personnes diabétiques et donc de prendre du recul par rapport à ces sujets là, ça permet de voir beaucoup de choses et au final, ça va nous servir à nous. Quand je dis Nous, c'est nous en tant que diabétiques, parce que je vais te reparler des études, tu vas voir que ça fait tout à fait sens également pour les diabétiques.

Caroline : Et du coup, allons-y plongeons directement dans ces études, dans ce qu'on découvre et dans quel est l'impact du glucose, de la glycémie sur notre énergie.

Quentin : Les études réalisées sont réalisées notamment sur le sommeil, sur le cycle menstruel, sur la variabilité du taux de glucose et toutes ces choses-là. Sur le sommeil, il est évident que c'est important pour tout le monde. Aujourd'hui, c’est vrai que très régulièrement, quand je discute avec des utilisateurs de l'écosystème Super Sapiens : « je dors mal, est-ce que ça peut être lié au taux de glucose ? » alors peut-être, mais peut-être pas parce qu'on est tous différents. Donc, il n'y a pas de vérité générale. J'ai envie de dire vis à vis de ces données et c'est ça qui est vraiment passionnant parce que quand je parlais d'individualisation tout à l'heure, c'est exactement ça. On est sur l'individualisation. Donc, sur le sommeil, on va se rendre compte que, par exemple, je refais un petit flash-back dans le passé, quand Phil Southerland, le PDG des Super Sapiens m'a parlé de Super Sapiens : mais Phil, c’est un peu bizarre ton idée-là, parce qu'une personne non diabétique, son taux de glucose n'y va pas, il n’y a pas énormément, est-ce qu'il y a un réel intérêt ? Je ne comprenais pas forcément le but et il m'a montré les résultats de nos équipes partenaires de l'équipe de l'époque. Ce n’est pas possible ! C'est pas du tout ce qu'on apprend en tant que diabétique à l'hôpital lorsqu'on est diagnostiqué, ce n'est pas du tout ces données là qu'on a. Et pourquoi ? Parce que les études réalisées sont vraiment faites en majeure partie sur les personnes diabétiques et donc de voir des personnes, en l'occurrence mes idoles, dans le cyclisme utiliser le biocapteur et voir les résultats qui sont complètement différents de ce qu'on pensait, c'est passionnant. Et pour revenir au sommeil, souvent, ce qu'on se rend compte, encore une fois je ne suis pas docteur, je ne suis pas médecin, ce qu'on peut voir en tout cas, c'est qu'il y a des personnes qui vont avoir un taux de glucose bas la nuit. Alors ça peut être symptomatique ou pas symptomatique. Lorsque ce n'est pas symptomatique, ça ne gêne pas le sommeil. C'est lorsque ça réveille la nuit que ça peut poser problème. Dans ces cas-là, on va mettre en place des, entre guillemets, des petits protocoles pour essayer d'améliorer ce taux de glucose et qu’il soit beaucoup plus stable, qu'il y ait beaucoup moins de variabilité. Parce que justement, la variabilité, d'avoir une variabilité la plus mince possible, une variabilité minimum, c'est vraiment la clé d'un point de vue de la performance, mais aussi d'un point de vue du bien être global.

Caroline : OK, parce que là, on parle de la variabilité du glucose, le taux de glucose dans le sang qui peut varier dans la journée et qui peut avoir des pics qu'on appelle : pic de glycémie, si je ne me trompe pas. Et l'idée, c'est vraiment de le hisser pour éviter au maximum d'avoir ces pics de glycémie dans la journée d'une personne, en fait ?

Quentin : C'est ça, aujourd'hui on se rend compte d'une association ne veut pas parler d'une corrélation puisque les études scientifiques sont pas encore sorties d'une association entre la variabilité du taux de glucose et le système cardiovasculaire. En d’autres termes, cela veut dire quoi ? Plus de variabilité, moins notre système cardiovasculaire va fonctionner de manière optimale, donc moins bien on va récupérer, etc.

Caroline :  Moins bien on dort puisqu'on était sur le sommeil.

Quentin : Tout à fait. C'est exactement ça. Donc, les protocoles à réaliser, on peut les retrouver dans l'application. Il y a tout un guide, justement pour accompagner l'utilisateur à l'interprétation et l'analyse des données. Et donc, on peut mettre en place différentes choses, notamment au niveau de l'alimentation, au niveau du dîner ou même post exercices, si jamais on s’est s'entraîné le jour où on avait des problématiques de glucose la nuit,

Caroline : Est-ce que votre objectif principal, ça va être d'aider l'individu à réguler sa glycémie et à lisser sa courbe de glucose, entre guillemets ?

Quentin : L'objectif de SuperSapiens, c'est de réguler son taux de glucose pour que l'utilisateur devienne la meilleure version de lui-même.

Caroline : Parce que vous êtes persuadé que si jamais on a un taux de glucose qui est bien régulé, on deviendra une meilleure personne en meilleure santé et qu'on aura une santé optimale ?

Quentin : Tout à fait. C'est exactement ça.

Caroline : Et basé sur quoi, du coup ? Pourquoi est-ce que vous en êtes arrivé à ces conclusions-là ? Tu nous parlais notamment de l'équipe cycliste qui était non diabétique, qui avait eu des résultats un petit peu différents. Mais ça m'intéresse un petit peu de creuser ce point, pourquoi vous en êtes arrivés à cette conclusion ?

Quentin : Aujourd'hui, on est partenaire avec des équipes cyclistes professionnels masculines, une féminine. Jumbo-visma chez les hommes et Canion-SRAM chez les féminines, dans le cyclisme en tout cas, BMC dans le triathlon. En fait, il est naturel, on a tous déjà vécu ça lors d'un effort physique, une fringale. Lorsqu'on est en fringale, il est trop tard, on ne peut plus avancer et ça met en péril notre niveau de compétition, mais également toute la préparation qu'on a eu avant. Rien que ça. C'est tout simplement la preuve que l'alimentation et le taux de glucose, c'est une donnée essentielle de la performance

Caroline : sportive en tout cas

Quentin : Sportive oui tout à fait. Après qu'on parle de sport. Un sportif, là, je parle vraiment pour les athlètes, plutôt de haut niveau, on imagine que voilà, on continue sur le cyclisme. Le cycliste va avoir entre 2 et 6 heures d'entraînement par jour. On peut penser que sa journée, le sport en tout cas, se résume à ça, alors qu'au final, non. Le matin, quand il se réveille, il se réveille pour son entraînement en vue de son entraînement. Lorsqu'il déjeune le matin, c'est en vue de son entraînement. Après, il y a son entraînement et après l'entraînement, il va avoir bien évidemment la récupération, que ce soit de manière alimentaire, mais avec tout ce qu'il reste, les massages, etc. Tout ça, c'est vraiment la journée du cycliste et même le coucher en fonction de l'entraînement ou de la compétition du lendemain. Je parle de ça pour le cyclisme, mais c'est pour tous les sports pareils et donc c'est une rigueur qu'on doit retrouver vraiment pendant l'entraînement, pendant l'activité, l'activité physique, mais aussi en dehors. Alors pendant l'entraînement, là où l'écosystème SuperSapiens est intéressant, c'est qu'on peut retrouver nos zones de performances optimales, là où on doit être pour être à notre meilleur niveau.

Caroline : Est-ce qu'on peut rentrer là-dedans ? Cela m'intéresse vraiment beaucoup. Qu'est-ce que tu appelles une zone de performance optimale et comment vous arrivez à la déterminer ? Qu'est ce qui fait qu'on arrive à déterminer cette zone de performance optimale ?

Quentin : C'est une très bonne question. Alors encore une fois, on est une jeune Start up. On a, comme tu l'as dit, tout à l'heure, on a un an, on vient de souffler notre première bougie. Comment déterminer sa zone de performance optimale ? Je parlais d'un guide sur l'application qu'on a mis récemment en place sur l'application. Ce guide permet justement de pouvoir individualiser sa zone. On est tous différents, donc on va avoir tous une zone différente et il est important de pouvoir la trouver soi-même.

Caroline : Je te coupe là-dessus sur la zone, par exemple, qu'est-ce que tu appelles une zone de … j'ai du mal à le matérialiser. Est-ce que c'est un certain taux de glucose dans le sang qui est différent en fonction des personnes et il faut trouver quel est le taux qui nous correspond bien pour pouvoir le garder et le hisser ? Est-ce que c'est un taux à atteindre ? Est-ce que ça n'a rien à voir avec ça ?

Quentin : Merci pour la question. C'est vrai que je trouve que c'est vraiment un sujet passionnant également. Et du coup, parfois, je vous remercie de me freiner un peu. Qu'est-ce qu'une zone ? Une zone, ça va être pour un individu qui va se sentir très bien lorsqu'il va être à 140 pour donner un taux, c'est vraiment un taux …

Caroline : C’est 140 milligrammes par décilitres ? Milligrammes de ?

Quentin : de sucre, de glucose par décilitres. C'est vraiment hypothétique, on est tous différents, la zone est vraiment individualisée. Si un utilisateur, un coureur va se sentir très bien à 140, on va pouvoir dire que tout va, bien évidemment. Et des analyses un peu plus poussées, c'est pour nous un examen entre 130 et 150, entre 120 et 160, ça va être sa zone de performances optimales. Et donc, l'idée, c'est de rester dans cette zone là pendant toute la durée de l'activité physique. Après, pour vraiment déterminer la zone, il y a vraiment des protocoles entre guillemets à suivre, des petits exercices à réaliser à l'entraînement. Il y a quelques parties à jeun, plusieurs choses à réaliser

Caroline : Par exemple, qu'est-ce que tu peux me donner ? Deux, trois exemples d'exercices qui permettraient de tester un peu quelle serait notre seuil de performance ?

Quentin : Eh bien, je parlais d'un exercice à jeun tout à l'heure. Partir faire du vélo ou de la course à pied pendant une heure à une intensité relativement haute à jeun justement pour voir son taux de glucose et son évolution, comment le taux de glucose va évoluer pendant sept heures, sept heures et demie. Et justement, pour définir OK à ce moment-là, je commence à descendre. Donc en course, attention à l'alimentation juste avant ça, en amont.

Caroline : Oui, c'est ce que j'aillais dire aussi, c'est que ça a l’impact de ce qu'on va manger aussi la veille et de ce qu'on aura mangé avant. Même si on est à jeun, évidemment. Mais l'impact de ce que je veux manger la veille et quelques jours avant peuvent impacter grandement finalement ma performance ce jour-là à jeun ?

Quentin : Tout à fait ! Et pour rebondir sur ce que tu viens de dire, on pense toujours. Quand on pense aux taux de glucose, on pense à son énergie, on pense à l'alimentation et à l'activité physique. Mais en réalité, il y a beaucoup de facteurs qui vont faire varier le taux de glucose. Il va y avoir et je rappelle que le taux de glucose, c'est l'énergie. On va avoir bien évidemment l'alimentation, bien évidemment l'activité physique, mais également beaucoup de facteurs qui émane du stress. Et par stress, qu'est-ce que je veux dire ? Ça va être l'adrénaline, le suspense et toutes ces choses-là. Mais ça va aussi être la colère, l'amour. Et c'est rigolo, justement à voir, parce que parfois, on a des montées de glucose et on se demande pourquoi. Et en fait, ça peut s’expliquer cela.

Caroline : Vous l'avez mesuré, c'est énorme ! En gros, vous êtes en train de mesurer le fait que potentiellement des sentiments, des ressentis qu'on puisse avoir au quotidien, viennent impacter notre taux de glucose ?

Quentin : Tout à fait ! Cela, on le savait déjà pour les diabétiques. Je veux dire, par exemple, sur le Tour de Dubaï, c'est 2017, il me semble. Première étape il y avait 200 km. Pendant les 200 km, bien évidemment, le taux de glucose, il a tendance à baisser, même pour une personne diabétique. Et donc, je baissais, j'étais plutôt sprint. A la fin, sur les 10 derniers kilomètres, je suis monté en flèche complètement. Pourquoi ? Parce que justement, à l'arrivée du sprint, il y a eu cette adrénaline. Qui dit adrénaline, dit cortisol, dit montée de glucose.

Caroline : Et ça, c'est passionnant. Ce sujet me passionne vraiment beaucoup. Est-ce que peut être pour revenir à des bases un tout petit peu plus, parce qu'on est parti très vite, très loin sur l'analyse du glucose dans l'énergie, etc. Est-ce que peut être tu peux me redonner des bases un peu, comment ça fonctionne le glucose dans le sang ? Pourquoi ça nous impacte et impacte sur cette énergie et juste, vraiment, admettons qu'on soit quelqu'un qui n'y connaissent rien du tout. Comment, expliquez un peu ce que vous faites chez SuperSapiens et même pourquoi ça a un intérêt pour un individu de s'intéresser un peu à sa glycémie, son glucose ?

Quentin : Avant de répondre à tes questions, il y a vraiment un point essentiel à éclaircir. Tu parles de glycémie ou du glucose dans le sang, ce qu'on va capter avec le biocapteur Libre Sense, ça va être le taux de glucose. Pourquoi je parle de taux de glucose et non pas de glycémie ? C'est tout simplement parce que la glycémie, ça va être le taux de glucose dans le sang. Pour le coup on va avoir, par exemple chez les personnes diabétiques qui se piquent le bout du doigt. Le taux de glucose lorsqu'on parle du taux de glucose c’est le taux de glucose interstitiel. Interstitiel, ça veut dire quoi? Qu'on va capter le glucose dans le fluide interstitiel non fluide des cellules. Et donc, là il y a vraiment la différence, on ne peut pas parler de glycémie

Caroline : Donc on s'intéresse aux taux de glucose, mais dans ce cas parce que ça reste comme liés, pourquoi on s'intéresse à ce taux de glucose ? Pourquoi vous vous y intéressez ? Quel est l'impact du taux de glucose sur la santé d'une personne ?

Quentin : C'est une très bonne question. Le taux de glucose, c'est l'énergie.

Caroline : Je suis désolée, je t’interromps juste un petit peu, mais en gros, c'est l'énergie parce que le sucre et le glucose qu'on ingère, vont passer dans le sang et c'est ça qui va permettre de donner de l'énergie à quelqu'un.

Quentin : Tout à fait. Donc, quand je dis que le taux de glucose, c'est l'énergie, c'est tout simplement pour vulgariser un maximum qu'on va manger, par exemple, une pomme, une banane. Je ne suis pas médecin, je ne suis pas docteur, mais c'est comme ça que j'ai compris. On va avoir la digestion et donc le glucose qui est compris dans le fruit va aller dans le sang. Une fois dans le sang, ce glucose pour pouvoir produire de l'énergie, il doit passer dans les cellules de nos muscles, mais également de tous nos organes, sur le cerveau, etc. Pour passer dans tous ses organes, il a besoin d'un petit transporteur qui s'appelle l'insuline, une hormone envoyée par le pancréas. Et donc, lorsque on va détecter du sucre dans le sang, le pancréas va envoyer de l'insuline, qui va transporter le glucose de la pomme ou de la banane dans les muscles ou dans le cerveau. Et donc, c'est pour ça que je parle, que je fais le parallèle entre le taux de glucose et l'énergie. Parce que quand on va, courir, par exemple, et qu'on va s'alimenter, c'est vraiment l'insuline qui va être envoyée et qui va pouvoir servir de transporteur, qui va donner de l'énergie qu'est le glucose à nos muscles.

Caroline : Très bien, hyperclair ! J'ai une question, comment ça se passe dans le cadre d'un régime cétogène, puisque l'objectif, c'est d'avoir le moins de glucides possible et donc le glucose est transformé différemment, va différemment dans les muscles. Est-ce que tu sais comment ça se passe ou pas du tout ?

Quentin : Je pense qu'on peut parler de quelque chose qu'on est en train d'étudier chez Supersapiens. Les deux filières d'énergie qui est entre le glycolyse et …

Caroline : Vous êtes en train d'étudier ça aussi ?

Quentin : Forcément, quand on parle de glycolyse, comment arriver au point lypomax? C'est donc en lipolyse le plus rapidement possible, c’est des choses qu'on est en train d'étudier. Donc, la première source d'énergie, notamment lorsqu'on va aller dans les intensités, ça va être le glucose, on va dire qu'on est en glycolyse. J'espère que je ne dis pas trop de bêtises. Et une fois que ces stocks étaient épuisés, on va arriver en lipolyse et c'est là qu'on va utiliser les gras. Je pense qu'il y a un lien avec le régime cétogène, tu me disais ?

Caroline : Oui, c'est complètement ça, en fait. Tu vas utiliser et puiser dans tes réserves de gras. Pareil, je ne suis pas médecin, donc je n'ai pas les termes exacts scientifiques. Il me semble que c'est ton corps qui va lui même aller piocher dans ses réserves de graisse pour le transformer en glucose et donc permettre aux organes, l'organisme de fonctionner en partant de tes graisses.

Quentin : Et ça, au fait, on peut le faire même sans un régime cétogène puisqu’au bout d'un moment, on lipolyse, quoi qu'il arrive. L'idée du régime cétogène, c'est d'arriver le plus directement en lipolyse. Et comment est-ce qu'on peut y arriver justement ? Qu'est-ce que peut apporter SuperSapiens par rapport à ce type de régime ? Ça va être des indications. En fait, l'idée pour arriver le plus rapidement à ce point-là, ça va être d'éviter les variabilités dont je parlais tout à l'heure. Le pic post mondial qu'on peut avoir au petit déj avant l'entraînement, vraiment le lisser un maximum.

Caroline : C'est quoi le pic post mondial ?

Quentin : Merci et pardon. Le pic post mondial c’est ce moment, quand on va déjeuner le matin, et bien on va manger du glucose et donc on va monter, le taux de glucose va monter et donc il va y avoir de la variabilité. L'idée, c'est d'avoir le moins de variabilité possible. Et comment est-ce qu'on va faire ? Bah c'est pareil, ça va être via nos propres expériences. On va dire OK, la banane, ça me fait monter énormément, qu'est-ce qui va me faire moins monter ? Et comment est-ce que je peux faire moins monter mon taux de glucose ? Peut-être, c'est tout simplement en allant faire 10 minutes de marche à pied avant l'entraînement, mais vraiment tranquillement. C'est des choses toutes bêtes qu'on indique encore une fois dans le guide de l'application SuperSapiens. Ça, c'est la première chose. Évitez ce pic de glucose, juste après le petit déjeuner ou après le repas qui va être pris juste avant l'entraînement. La deuxième chose, ça va être d'éviter la variabilité du taux de glucose pendant l'entraînement. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Souvent, lorsqu'on va avoir de l'intensité, le taux de glucose va monter. Pourquoi ? Tout à l'heure, je parlais de différents facteurs qui vont faire varier le taux de glucose, et notamment le stress. Quand on va avoir une haute intensité, notre corps va stresser et donc le taux de glucose va monter. Il faut éviter un maximum ce genre de situation et rester le plus stable possible, voire en dessous de sa zone de performance optimale pour pouvoir arriver au point lypomax le plus rapidement possible.

Caroline : Donc, l’un des objectifs au final de SuperSapiens, c'est que vous aider à réguler le taux de glucose pour lui permettre d'être le plus lisse possible et donc d'éviter les pics après un repas ou même pendant la journée. Donc, permettre à une personne d'être avec un taux qui est relativement lissé et d'attendre lipolyse ? Et ça, c'est quelque chose auquel vous intéressez parce que, justement, on se rend compte qu'on peut aussi aller fonctionner autrement par du glucide ingéré ?

Quentin : Tout à fait. C'est une chose parmi tant d'autres. Et ça rejoint tout à l'heure les deux termes que j'ai évoqués l'individualisation, mais aussi et surtout la visibilité. On sait ce qui se passe à l'intérieur du corps et c'est vraiment ça qui est important.

Caroline : C'est ce que je trouve fascinant dans ce que vous faites, c'est qu'aujourd'hui, vous permettez à des individus qui sont non-diabétiques parce que c'est vrai et c'est, je ne suis pas diabétique, donc je ne me rends pas compte. Mais j'imagine à quel point pour vous, c'est un calvaire, en effet, de devoir tout le temps gérer sa glycémie. Mais pour moi, qui m’intéresse à mes performances, quand j'ai vu des dispositifs qui étaient en train d'être mis en place, à disposition du grand public, je trouve sa génialissime d'avoir accès à ce genre de matériel alors qu'on n'est pas diabétique pour optimiser mes performances et pour avoir une meilleure santé parce que le taux de glucose impacte grandement notre santé.

Quentin : Mais pour aller plus loin dans ce que tu viens d'évoquer, je pense que c'est important de le dire et de le souligner : Supersapiens, le biocapteur Libre Sense n'est pas à usage médical, ça, on le sait. En revanche, c'est pour les athlètes, c'est pour le sport. Et qu'est-ce que le sport ? Le sport, c'est la santé. Le sport, c'est un médicament gratuit, j'ai envie de dire et qu'on a aujourd'hui, je pense que c'est sous ordonnance également, mais ce n’est pas forcément sous ordonnance. On peut y aller, on peut juste aller faire ce qu'on sait qu'on peut faire avec notre corps et aller de l'avant. Et c'est vraiment, merci de le souligner parce que c'est hyper important et c'est le message qu'on a envie d'envoyer aussi avec Supersapiens.

Caroline : Trop cool ! Au final, tu me dis, vous êtes très concentré sur les athlètes et c'est tout à fait normal au vu du fondateur de SuperSapiens. Mais ce qui m'intéresse aussi, c'est quand même, en fait, peu importe qu'on soit athlète ou pas, le taux de glucose impacte aussi notre capacité à travailler, à être concentré. J'aimerais bien qu'on revienne un peu sur l'impact du taux de glucose outre les performances sportives, comment ça peut impacter quelqu'un qui ne se rend absolument pas compte pourquoi on s'intéresse à ce taux de glucose, en fait?

Quentin : J'adore. Merci pour ces questions. C'est vrai que ça me parait naturel pour moi et j'adore en parler parce que ça change tellement de choses dans la vie de tous les jours. On a parlé, on s'est concentré jusqu'à maintenant vraiment sur les athlètes pros, sur les athlètes de haut niveau, etc. Mais avec une personne qui va rester au bureau toute la journée, qui, le soir va aller courir ou qui le week-end va aller courir. C'est également très important par rapport à ce que j'ai évoqué tout à l'heure : le sommeil, la gestion du poids qui fait partie de la performance, également une gestion du stress c'est des choses qu'on est en train d'étudier. On sait que le stress va impacter le taux de glucose, mais est ce que le taux de glucose va impacter le stress ? C'est fascinant, c'est passionnant et du coup, bien évidemment que c'est essentiel et important pour tout un chacun. Comment est-ce que notre taux de glucose va varier pendant la journée de bureau ? OK, le matin, je réponds à mes mails, je réponds aux coups de fil, etc, je vois que mon taux de glucose, il varie un peu, sans plus. Encore une fois, on est tous différents, donc on va avoir tous des gluco-types,  gluco-type c’est des réactions par rapport au glucose, qui vont être différentes pour tout le monde.

Caroline : Par exemple, je mange une banane, tu manges une banane, notre réaction face à la banane n'a rien à voir ?

Quentin : Exactement. C'est tout à fait ça. Très bon exemple. Et donc, le matin, on va avoir un peu de variabilité, mais sans plus. L'après-midi, grosse réunion avec le patron et là, je dois présenter un PowerPoint, le taux de glucose qui monte en flèche complètement, comment est-ce que je peux gérer ça ? Comment est-ce que je peux réduire ce pic des taux de glucose ? Je parlais de marche à pied tout à l’heure, mais je parlais de dix minutes, ça peut être cinq minutes avant de manger ou après manger. Et ça impacte en tout cas, encore une fois, on est tous différents, mais sur beaucoup de personnes, ça va impacter justement ce pic qu'on va avoir juste après le repas. Peut-être réactions après l'alimentation, on peut la faire diminuer par l'alimentation en elle-même, mais également par tout ce qu'on va mettre en place autour. On s'est rendu compte, par exemple, que lorsqu'on va manger notre pain, si on commence par manger les féculents. Les féculents, je rappelle les pâtes, le riz et la semoule, le pain, les pommes de terre, etc. Si on commence par les féculents et qu'ensuite on va manger les légumes et les protéines, notre taux de glucose va avoir tendance à monter plus rapidement, alors que si on commence par les légumes et par les protéines et qu'ensuite on va prendre les féculents, notre taux de glucose ne va pas monter de la même manière. Et pourquoi ? Parce que la synthétisation du glucose va se faire de manière différente et d'ailleurs, je parlais du sommeil, c'est également des conseils qu'on peut donner ou des choses qu'on peut suivre sur le guide SuperSapiens via l'application quelques minutes, quelques heures avant d'aller dormir, pourquoi pas essayer, on est tous différents toutefois, d'ingérer quelques protéines et même des lipides avant de dormir pour pouvoir synthétiser le glucose de manière différente.

Caroline : Tout ça est vraiment passionnant. Et le fait que vraiment, vous vous intéressez à l'individualité de chaque personne pour lui permettre d'accéder à sa santé optimale par la régularisation de son taux de glucose, je trouve ça vraiment fascinant. On va partir sur les recherches scientifiques que vous êtes en train de mener. Est-ce que tu peux m'en dire un peu plus alors ?

Quentin : De ce que j'en sais ? Ça fait six fois que je le dis je ne suis pas Docteur, je ne suis pas médecin, alors j’espère ne pas me tromper

Caroline : Moi non plus …

Quentin : Alors, il y a vraiment la partie du sommeil qu'on a déjà évoquée et une autre partie que je trouve assez passionnante, ça va être par rapport au cycle menstruel. On se rend compte qu'en fonction du jour, par rapport au cycle, on va avoir des taux de glucose qui vont varier. Des taux de glucose, entre guillemets normaux. Alors, qu'est-ce que la normalité ?

Caroline : J'allais demander : est-ce que vous avez un taux de glucose à peu près qu'on estime être un taux de glucose normal ?

Quentin : C'est dur à dire. D'une manière très large, oui, lorsqu'on se connecte sur l'application, on va avoir des zones par défaut, mais qu'il faut individualiser derrière, c'est parce qu'elles sont très larges. Après, encore une fois, toutes les données et toutes les normes qu'on avait jusqu'à aujourd'hui sont en train de changer grâce aux études réalisées. Alors, après avoir une norme ? Non, c'est très compliqué.

Caroline : Bien évidemment, c'est tout l'intérêt d’individualiser afin d'avoir un retour vraiment que pour soi, comme on disait, un aliment ingéré par une personne ne va pas agir de la même façon dans le corps de la personne. En plus, on en parlais un peu tous les deux en début avant l'enregistrement, mais l'aliment, la façon dont il est cuit, la façon dont il est conservé, mangé chaud, s'il est mangé froid, on s’est rendu compte aussi que cela avait un impact énorme sur le taux de glucose qu'on retrouve chez quelqu'un. Donc pas de normalité. OK, ça marche. Donc on en revient au cycle menstruel et donc à cette espèce de norme que vous retrouvez quand même.

Quentin : Eh bien oui, quand on parle de normes, on se rend compte en tout cas qu'en fonction du jour du cycle, on va avoir des taux de glucose qui vont être différents. Et là où c'est intéressant, c'est que comme le taux de glucose va être plus ou moins bas, l’idée ça va être de dire : OK ce jour-là, on veut plus faire de l'aérobie ce jour-là, on va plus faire de l’anaérobie, ce sont des termes scientifiques, sportifs. C'est des filières énergétiques, l’aérobie, ça va être jusqu'à, c'est compliqué à expliquer ; c'est l'effort réalisé, par exemple, sur un coureur cycliste qui va faire de l'endurance, un coureur à pied, etc. Et l’anaérobie, ça va être plutôt au sprint. Typiquement, par exemple, dans le football, on va alterner les deux, on va être en aérobie, anaérobie, etc. Et du coup, en fonction du jour du cycle, on va dire OK, là, on va travailler vraiment l’anaérobie, on va travailler cette filière. Quand le glucose va être de cette manière-là due au cycle, on va être, on va faire de l'aérobie. Tout à l’heure, je parlais des diabétiques et c'est aussi très intéressant pour les personnes diabétiques, parce que derrière, on peut se dire OK ce jour-là, j'ai besoin de moins d'insuline, ce jour-là, j'ai besoin de plus d'insuline. C'est compliqué à savoir pour moi parce que je ne suis pas une femme, mais c'est des choses intéressantes parce qu'on peut comprendre les choses derrières et l'aspect de dire que le sport, c'est l'école de la vie, c'est là où on est un petit peu puisqu’on se sert du sport pour pouvoir se rendre compte de choses. J'évoquais mes idoles, qui étaient mes idoles et mes amis surtout, qui utilisent SuperSapiens dans l'écosystème Supersapiens, dans le peloton professionnel. Et quand ils me montrent leurs taux : « là, je ne comprends pas, je monte complètement, je fais plus de 200, comment ça se fait ? » Et en fait, il me dit, mais moi, je suis diabétique, à l’entraînement encore, je gérais mieux mon taux de glucose, et ces gars-là, ils ne sont pas diabétiques. Et c'est rigolo parce que j'ai un collègue français dans l'équipe qui s'appelle Romain Jiu et lui, il me dit tout le temps que nous, en tant que diabétique, c'est comme si on était en mode manuel. Alors que vous, en tant que non diabétique, vous êtes en mode automatique. Mais au final, c'est vrai qu'en mode manuel, on peut gérer de manière presque plus optimale. Peut-être que j'aurais pu parler de ça tout à l'heure, mais moi, ça fait 10 ans que j'utilise les capteurs de glucose. Ça fait très, très longtemps, même avant d'être cycliste pro, quand j'étais junior dans l'équipe de formation du Team Novo Nordisk, etc, je l'utilise déjà. Et la première année, chez les pros, j'étais en coloc avec Marc Fournier, qui était pro également et qui n'est pas diabétique. Et lui, il se checkait la glycémie pour le coup, trois fois pendant l'entraînement, avant, pendant et après. Et en fait, qu'on en parle c'est bizarre parce que là tu as 3 points, mais entre ces points-là, tu as énormément de variabilité. Tu devrais avoir énormément de variabilité et c'est rigolo parce que du coup, ces équipes-là maintenant utilisent les biocapteurs.

Caroline : et pourquoi il s'intéressait à son taux de glycémie avant, pendant et après l'entraînement.

Quentin : Ben justement, ça fait vraiment écho à ce que je disais. Le taux de glucose, c'est l'énergie et je ne le dirai jamais assez. Et du coup, de savoir comment est-ce que ça se passe à l'intérieur, c'est même représentatif d'autres choses. Comment est-ce qu'on va gérer l'adrénaline etc ? C'est vraiment révélateur de beaucoup de choses, et c’est ce qu'on est en train de déterminer-là.

Caroline : Et j'ai une question, peut-être un peu bête. Mais depuis tout à l'heure, on dit le taux de glucose, c'est l'énergie. Mais si jamais on part du principe que donc c'est l'énergie, pourquoi est-ce qu'au final, quand la courbe elle monte, on ne pourrait pas dire : c’est top, j'ai plus d'énergie et pourquoi il faut que cette courbe, elle soit lissée ?

Quentin : Alors quand je dis qu'il faut qu'elle soit lissée, je ne dis pas qu'il faut qu'elle soit basse. Je dis qu'il faut qu'elle soit pendant un effort physique, je dis qu'il faut qu'elle soit dans la zone optimale de l'individu et donc ce n’est pas forcément bas. Ça va être chez certaines personnes, du glucose optimal va être par exemple entre 170 et 190 milligrammes par décilitre. L'idée, c'est vraiment d'être lissée dans cette zone-là, même si, physiologiquement parlant, c'est impossible d'être à zéro en termes de variabilité, mais on peut toujours s'améliorer. On peut même faire là, en parallèle avec les capteurs de puissance. Par exemple, on connaît nos zones de puissance, on sait que OK sur dans la montée de la course, je dois être à tels watts pendant les trois premiers kilomètres. Ensuite, une montée en fonction de la course ou de l'entraînement, on le sait, mais ce n'est pas pour ça qu'on le fait. Et l'idée, ce n’est pas pour ça qu'on arrive à le faire, en tout cas. L'idée, c'est de se rapprocher au maximum de ce qu'on veut faire, de ce qu'on doit faire. Et c'est exactement pareil avec le taux de glucose. L'idée, c'est de se rapprocher un maximum de cette zone-là, cette zone qu'on sait être la meilleure pour nous.

Caroline : Est-ce que l'objectif, ça va d’être toute la journée dans sa zone de performance ?

Quentin : Non, non, non. La zone de performance optimale, c'est vraiment une zone pendant le sport. Après, il y a une deuxième zone qu'on va déterminer. Cette zone-là, c'est la zone quand on est au repos pour pouvoir récupérer de manière optimale, mais également avoir une gestion du poids optimale, etc.

Caroline : Est-ce qu'on peut parler un peu de ces données là parce qu’au final, c'est la majeure partie de notre temps ? Du coup, on a cette zone qui est dite optimale, donc à un certain taux de milligramme par décilitre de sang. Donc ça, c'est quand on est, quand on cherche à atteindre notre niveau de performance optimal. OK, mais quand je suis au repos, on va dire à la maison, je dois atteindre une autre zone qui n'est pas ma zone de performance, mais qui doit elle aussi être lisse. En gros, c'est ça ?

Quentin : Tout à fait. C'est exactement ça

Caroline : En fait, c'est juste qu'on a plusieurs zones, mais l'idée derrière d'avoir un capteur de taux de glucose, c'est de lisser ces différentes zones en fonction de sa journée ?

Quentin : c'est exactement ça.

Caroline : Et donc, pourquoi ces pics ne sont pas bons ?

Quentin : en tant que diabétique, moi, j'utilise les capteurs de glucose Abbott freestyle libre. Donc ça, c'est les capteurs du glucose pour diabétiques à usage médical. Parfois, j'utilise les biocapteurs Abbott Libre Sense, mais jamais sans utiliser le freestyle libre. Parce que vraiment, j'ai besoin de mon suivi médical à côté. Quand j'utilise le capteur freestyle, le capteur Abbott Libre Sense, c'est donc pour la performance et pour les athlètes, qui fait partie de l'écosystème Supersapiens, on peut voir ici qu'il y a plusieurs onglets en haut de l'application. Tu vas voir un premier onglet sur lequel tu vas arriver directement, c'est l'onglet Récupération et là, tu as une zone qui va être établie par défaut. Cette zone-là est matérialisée en bleu et donc c'est la zone où tu dois être pendant les périodes de repos. Pendant les périodes d'activité physique, c'était une zone qui s'appelle réalisation, c'est ici qui va être en rouge. Pareille, elle est à individualiser. C'est ce que je te disais tout à l'heure la zone rouge, de par défaut, elle est très large. L'idée, c'est de l’affiner au maximum.

Caroline : Et c'est ce que j'avais demandé, par exemple, moi demain, je me mets un biocapteur, comment vous allez déterminer ? Elle est où ma zone de récupération, où ma zone de performances ? En plus, sachant que j'ai plutôt pour habitude de manger très faible avec un régime low carb, voire cétogène, comment en êtes-vous arrivé à le matérialiser ? Ça me fascine

Quentin : Alors je t'invite à cliquer sur Réapprendre en bas. C'est le guide dont je parlais tout à l'heure et tu as toutes les étapes à passer les unes après les autres

Caroline : Donc il y a un genre d'initialisation de l'appareil ? On va dire pour s'adapter à la personne ?

Quentin : Tout à fait. Et ça me permet également de parler d'une de nos problématiques aujourd'hui, en tant que startup, chez Supersapiens, c'est que si tu veux faire un comparatif avec le capteur de fréquence cardiaque pour une fois à changer, le capteur de fréquence cardiaque qui vient du médical à la base également. Lui, il a mis un peu plus de 10 ans pour arriver sur le marché du grand public. Effet médical, sport de très haut niveau, sport de haut niveau et aujourd'hui, il est dans le grand public avec les montres, sans citer de nom. Tout le monde l'a à son poignet et c'est top, je trouve, mais ça a mis vraiment longtemps. Donc l'éducation s'est faite avec le temps. Même si aujourd'hui encore, parfois, on a des données et on ne sait pas trop exactement quoi en faire.

Caroline : C'est un peu le sujet

Quentin : et en fait, c'est vraiment là-dessus aujourd'hui, chez Supersapiens qu'on insiste : l'Éducation. Comment est-ce qu'on peut accompagner les utilisateurs vers l'analyse et l'interprétation des données ? Parce qu'il y a les données, mais après, qu'est-ce qu'on en fait ? Alors on a le guide, l'onglet à apprendre en bas de l'application. On a également des tutos. On a aussi des « education Call », qu'on met en place deux fois par semaine, donc tout le monde peut s'y joindre, les personnes qui n'utilisent pas le biocapteur Abbott libre sense et les personnes qui l'utilisent. Tout le monde peut poser les questions. Tout le monde peut poser ses questions. On a les scientifiques qui sont là également pour pouvoir répondre. Donc moi, je vais répondre aux questions techniques et les scientifiques aux réponses aux questions un peu scientifiques.

Caroline : Daccord, ça me perturbe puisque j'étais sur le pic d’énergie et au final, donc, on a regardé dans l'application où trouver sa zone optimale. Mais est-ce que du coup, je peux quand même revenir sur ma petite question qui est : pourquoi, au final, dans ces deux zones, peu importe qu'on soit dans la zone de performance ou dans notre zone de repos, pourquoi est-ce qu'il faut absolument éviter ces pics ? Et pourquoi est-ce qu'on cherche absolument à lisser cette courbe ? Parce que si on cherche de l'énergie, je veux dire pour aller dans le fond vraiment de ce que j'ai en tête, tu me dis le taux de glucose, c'est l'énergie. Je synthétise, mais en fait, quand je suis au repos, j'ai quand même envie d'avoir de l'énergie. Donc, pourquoi est-ce que j'aurais bien cherché plus de pics ? Et pourquoi est-ce que je cherche à lisser ce pic ?

Quentin : Parce qu'il y a une association entre la variabilité du taux de glucose et le système cardio vasculaire dans un premier temps. Dans un deuxième temps, comme tu as pu le voir, la zone de repos, ce n’est pas être en hypoglycémie, ce n'est pas manquer de glucose. Bien au contraire. Quand j'ai évoqué la zone de repos, j'ai d'abord dit que c'est être dans la zone où on va récupérer de manière optimale. Donc, on devait avoir des ressources de glucose également.

Caroline: Et donc ça, ça me faire bondir. Je suis désolée sur un autre sujet,

Quentin : J'adore ça. Vas y!

Caroline : Mais pour en revenir, par exemple au régime cétogène. Quand tu es au régime cétogène, je vais récupérer du glucose autrement, donc via mes graisses, que par le fait de m'alimenter avec des glucides. Donc, je ne suis pas en hypoglycémie, je pourrais être en hypoglycémie ou du coup, il y a quand même un taux de glucose. Ma question, au fond, c'est quand je suis en régime cétogène, mon taux de glucose, en fait, il est pas à zéro, il est tout à fait normal comme une personne qui mange des glucides

Quentin : pas forcément, il va quand même y avoir quelques différences. Je n’ai vraiment pas envie de me prononcer parce que j'ai peur de dire trop de bêtises, mais il y a quand même une certaine différence avec justement des utilisateurs qui sont venus vers moi avec : « Quentin, je ne comprends pas trop pourquoi mon mari, il a cela et moi ça, je suis sous le régime cétogène, est-ce qu’il peut y avoir un lien ?... Forcément !

Caroline : Donc, vous savez quand même que la courbe est adaptée et la zone de performance est adaptée en fonction de l'alimentation. Et donc, du fait de manger cétogène, si moi demain, je suis Supersapiens, que je suis en pleine cétose, je vais rentrer dans l’appli, dire je m'alimente de manière cétogène. Mais si jamais, je ne suis pas tout le temps en cétose, tu vois ?

Quentin : Oui, alors pour le coup, c'est Supersapiens, c'est son écosystème. Ce n’est pas un outil magique. Il n'est pas un outil qui va dire : tu dois manger cela à tel moment pour récupérer de manière optimale, pour performer de manière optimale. C'est aussi vraiment à toi d'aller faire l'effort d'ajouter les événements. Qu'est-ce que j'appelle un événement : quand tu vas t'entraîner, quand tu vas manger, quand tu as stressé, etc. De l'ajouter dans ton application pour que tu puisses derrière faire un comparatif et aussi derrière de pouvoir utiliser l'onglet Apprendre pour pouvoir voir et déterminer justement les zones qui te correspondent à toi. Quand je dis : qui te correspond à toi, ça va être le fait que parfois tu vas être en cétose, parfois non, etc

Caroline : Donc c'est vraiment lisser cette courbe. Et je suis désolée, je reviens là-dessus, mais j'ai vraiment du mal à le conceptualiser. Donc j'aimerai réussir à te faire dire. Quand on a ces deux zones, peu importe performance ou repos : pourquoi absolument on cherche à lisser, est-ce que ça vient de recherches scientifiques ? Comment est-on arrivé au point de se dire il faut réussir à lisser cette courbe et éviter les pics, en fait ? Pourquoi ?

Quentin : Alors tu vas réussir à me le faire dire. Je l'ai évoqué, je suis diabétique depuis l'âge de 6 ans, ça fait 1ç ans. Je repasse un peu sur le diabète pour le coup, puisque beaucoup d'études ont été réalisés sur ce sujet-là et déjà depuis que je suis tout petit, on m’a dit : « Quentin, il ne faut pas que tu sois trop en glucose, mais surtout avoir une bonne glycémie pour le coup. Mais surtout, il faut éviter d'avoir de la variabilité ». Vraiment, parce qu'il y a derrière, il y a une association avec beaucoup de choses et trop de variabilité. J'ai vraiment peur de dire des bêtises, mais en fait, qu'est ce qui se passe quand on a de la variabilité ? On va stresser, on va manger, on va avoir une haute intensité d'exercice, donc on va avoir un taux de glucose qui monte à partir de ce moment-là, le pancréas, il envoie de l'insuline, c’est ce que j'ai expliqué tout à l’heure. Et donc le taux de glucose, il va redescendre et quand il va redescendre, par exemple, qu'est ce qui se passe concrètement quand il redescend ? C'est ce que je disais tout à l'heure, le glucose présent dans le sang ou dans le fluide interstitiel pour le coup, il va être stocké. Stocké et utilisé si on fait de l'activité physique, mais stocké ou pas utilisé. Et donc, dans ces cas-là, c'est là qu’on prend du poids simplement lorsqu'on ne fait pas d'activité physique ou en tout cas pas assez. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, vu notre alimentation, on consomme beaucoup plus de glucose que ce qu'on utilise derrière. Ça, c'est vraiment un premier point. Et du coup, une fois qu'il va être stocké, c'est là que ça va être problématique pour tous ces points : système cardio vasculaire, etc.

Caroline : Très bien, c’est bien compris. Donc en gros, quand j'ai ma journée normale, je vais manger, j’ingère, bref, je mange, moi, j'ai potentiellement ma courbe de mon taux de glucose dans le sang qui va augmenter. Au vu de ce que j'ai mangé plus ou moins fortement, cette courbe, plus elle augmente, plus mon pancréas envoie de l'insuline, qui explique à mon corps : important, il va y avoir besoin d'énergie. Mes muscles vont avoir besoin de cette énergie, donc, il faut qu'on l’utilise. Comme l'insuline a envoyé ce signal, il faut utiliser cette énergie. Si derrière, au moment de la redescente de cette augmentation du taux de glucose, au final, on n'a pas besoin de cette énergie et qu'on ne l'utilise pas. C'est là, par exemple, qu'on va stocker ce qui a été développé, entre guillemets, on utilise toujours-là des termes qui ne sont pas du tout bien pour le corps médical, mais pour bien comprendre, pour nous, individus qui ne sommes pas forcément de secteur-là, ça redescend. Mais au final, j’aurais sécréter de l'énergie qui ne va pas être utilisée, qui va donc être stockée par mon corps, par exemple, et c’est donc à cause de ça que je grossis ?

Quentin : Grosso modo, c'est ça et je m'excuse auprès du corps médical, si c'est pas ça.

Caroline : On s’excuse tous les deux, mais en gros, c'est ça. On le dit peut être mal, mais au top. Super, hyper clair. Et dans les prochains objectifs que vous avez avec Supersapiens. Est-ce que tu peux me parler un peu des objectifs que vous avez? Donc là, on a regardé un peu performances, etc. Donc vous avez pour objectif, j'imagine, d'accompagner. Donc là, vous êtes très dans le cyclisme que vous avez d'autres objectifs. Est-ce que tu peux me parler un peu de cette roadmap super géniale que vous faites ? Je trouve votre objectif vraiment énorme. Quand j'ai vu que ça ne faisait même pas un an, vous étiez lancé, j'étais bluffée et vraiment, j'aimerais que tu me parles un peu.

Quentin : Oui, on est dans l'air, on est dans le cyclisme, mais on est aussi dans beaucoup de sports tels qu'au tout début, quand on s'est lancé, on était bien évidemment sur le cyclisme, comme tu l'as dit, mais sur la course à pied, dans l'endurance et le triathlon, on pensait vraiment que c'était les trois sports principaux qui allaient être intéressés par l'écosystème. On s'est rendu compte très rapidement qu'il y avait des demandes, mais vraiment de tous les sports. Très rapidement, le sport qui est venu concurrencer ses trois premiers sports, c'est le crossfit.

Caroline : OK, mais normal,

Quentin : le CrossFit est arrivé, s'est placé là. On ne s'attendait pas du tout et finalement, c'est hallucinant. Même les effets que ça peut avoir et l'intérêt qu'on peut retrouver derrière. Il y a également les trois sports. Les trois premiers sports c’est aérobic. Puis tout à l’heure, j’ai parlé aussi des sports aérobies et anaérobies, on va voir le football, mais aussi le rugby ou des sports comme la course d'orientation. Voilà toutes ces choses-là, c'est important pendant l'activité physique, mais aussi très important en dehors de l'activité physique et un sportif de haut niveau, c'est un sportif qui a besoin d'avoir toutes ces jauges utilisées de manière optimale, mais tout le temps, à longueur de journée, pendant l'activité physique et en dehors de l'activité physique. Et c'est pour ça que c'est important et intéressant, voire passionnant pour tous les sports. Après, pour revenir vraiment à la roadmap, on est vraiment aujourd'hui sur les intégrations. Donc, quand je parle d'intégration, c'est pouvoir avoir ces données là sur différents appareils. Aujourd'hui, on a intégré sur Garmin, sur les sur les montres Garmin, sur les compteurs du vélo Garmin, on va voir son taux de glucose également en direct à côté de sa vitesse, à côté de toutes les autres données qu'on va avoir et le but, c'est vraiment de s'intégrer à d'autres, que ce soit outil de lecture du glucose, mais aussi des plateformes d'entraînement ou des plateformes d'entraînement en ligne où toutes ces choses-là.

Caroline : Donc, c'est vraiment à destination des athlètes. Vous vous intéressez beaucoup aux athlètes et aux sportifs. Et très peu, ou en tout cas pas encore aujourd'hui, sur une personne ,entre guillemets, qui n'était pas un sportif de haut niveau ou un athlète à proprement parler ou qui ne se considère pas comme un athlète, qui est juste un coureur du dimanche et qui, par contre, serait intéressé potentiellement, et c'est ce que je te disais tout à l'heure, de voir l'impact de ce taux de glucose sur ses performances au boulot, en fait.

Quentin : Oui, je parlais depuis tout à l’heure de mes idoles, mais la plupart du temps, moi, mes journées, c'est vraiment d'être dans l'accompagnement des utilisateurs qui ne sont pas forcément des sportifs dits de haut niveau, qui sont des athlètes, des sportifs, mais qui ne se considèrent pas tel quel parfois, en effet. Mais justement, l'idée, c'est de les accompagner ces utilisateurs, utiliser l'expérience des sportifs de haut niveau pour accompagner au mieux ces sportifs-là.

Caroline : Ce que tu vois, ce qui m'intéresserait, c'est dans une journée de boulot de savoir : OK, c'est quand que j'attends ma performance optimale au boulot et pas forcément dans ma pratique sportive. Bien évidemment, ça m'intéresse, j'aime la compétition, j'adore ça. Donc on ne va pas se cacher, si je peux être un peu plus performante quand je fais une petite compétition, c'est cool, mais dans mon quotidien, c'est vraiment au boulot. Et de me dire OK, là, je sais que pam je suis, je suis au taquet-là dans mes futures tâches parce que je suis bien dans ma bonne période.

Quentin : Mais c'est exactement comme une activité physique. Quand je parle de performance, d'objectifs, c'est bien évidemment des objectifs sportifs, mais c'est une performance dans sa globalité. Par exemple, une personne qui est en charge de la sécurité d'un site, cette personne-là ne peut pas avoir de taux de glucose qui descend parce que s'il se passe un truc pendant le moment où le taux de glucose descend, eh bien il va être beaucoup moins alerte, tout comme un gardien de but va potentiellement moins arrêter de but si jamais il a le taux de glucose bas. C'est exactement la même chose et c'est là le parallèle qu'on peut faire. C'est de la performance.

Caroline : Et donc, par exemple, pour reprendre un autre exemple, je passe un entretien et j'ai envie d'attendre ce seuil de performance optimale en utilisant ce biocapteur, en fait, ça me parait assez dans une situation très bien vu où je voulais en venir. Mais en utilisant ce biocapteur, en connaissant un peu, en ayant connaissance de moi, on va pouvoir se dire je vais me mettre dans un état qui va être optimal.

Quentin : Tout à fait. Et il y a des études qui sont en train d'être réalisées, justement sur des étudiants qui sont sportifs pour le coup et qui vont avoir des entraînements le matin, des partiels l'après-midi et savoir à quel taux je dois me trouver, est-ce que mon taux de performance optimale, ça va être le même pendant l'entraînement que pendant le partiel l'après-midi ? C’est là, on est en train de se rendre compte que oui. Donc, l'idée, c'est vraiment de voir OK pendant l'entraînement, mon taux de glucose, il descend, si je fais un effort intensif, il va monter. Pendant le partiel, est-ce que c'est la même chose. A côté de ça, on peut se dire aussi pendant l'entraînement quand je suis à ce taux de glucose-là, ma motivation va être multipliée ou alors va être diffusé pendant le partiel. Est-ce que justement ce taux de glucose peut affecter ma psychologie ? Ce n’est juste pas sûr.

Caroline : Oui, c’est surtout ça, je trouve ça fascinant de se dire on va pouvoir, on a les moyens en fait. Ce que vous proposez, c'est de donner les moyens aux personnes d'atteindre leur seuil de performance optimal quand ils ont en envie ?

Quentin : mais tout à fait ça,

Caroline : c'est hallucinant. Je trouve ça hallucinant ! Est-ce que vous avez mis des protocoles en place pour permettre aux personnes que vous suiviez, un petit protocole pour essayer de tester eux-mêmes et voir comment ça marche. Par exemple, je disais ça peut être on a un partiel, l'exemple qu'on vient de prendre, je sais que mon seuil de performance optimale, c'est celui-là, c'est celui que j'ai envie d'atteindre. Donc j'ai envie pour cette épreuve de partiel d'être au top. Et donc, je sais qu’il va falloir que je mange une demi banane, en fait,

Quentin : c'est tout à fait ça.

Caroline : Vous permettez à des personnes de vraiment prendre contrôle sur leur alimentation, ce qu'elles mangent et pas que, parce que c'est passionnant dans ce que tu me disais au début et dont je n'avais pas conscience non plus. C'est qu'en fait, ça va être impacté par potentiellement la petite marche qu'on va aller faire dehors, par nos émotions aussi. Et ça, je trouve ça fantastique. Mais je trouve ça vraiment fantastique de se dire qu'en fonction de cela, ça fait sens parce qu’on le sait déjà pour le stress. Mais est-ce que si je ressens de l'amour, est-ce que si je ressens de la colère, est-ce que si je ressens tout ça, ça va impacter mon taux de glucose ? Je trouve ça génial.

Quentin : Alors il y a des choses que j'ai envie de dire pour rebondir sur ce que tu viens de dire. Le premier c’est un exemple concret d'un ami à moi qui partait en stage avec son équipe, qui a failli louper son train et le taux de glucose a monté en flèche. Et juste, il a pris le train, il a eu son train et arrivé sur place, il est parti directement s'entraîner. Il a eu un taux de glucose qui a monté en flèche due au stress et il a commencé l'entrainement et donc le pancréas, qui avait envoyé de l'insuline plus l'entraînement, il est tombé en hypo réactionnelle. On appelle ça une hypo réactionnelle, c'est à dire que suite à ce pic de glucose, l'insuline plus le sport va faire descendre très bas le taux de glucose et c'est là qu'on va arriver en fringales, etc. Et il me dit : Quentin, je ne comprends pas pourquoi j’ai monté comme cela, j’étais dans le train, j'ai failli le louper. Ah ben voilà, tu viens de le dire. Et tous ces facteurs vont faire varier le taux de glucose. Pour lui, ça a fonctionné comme ça, mais ça se trouve que pour un de ses collègues, ça fonctionne complètement différemment et c'est ça qui est vraiment intéressant. L’éducation ne va pas être la même pour tout le monde puisqu'on est tous différents puisqu'on a des besoins différents. Et tout à l’heure, j'ai parlé d'un terme qui s'appelle le Gluco-type. Les variabilités du taux de glucose vont être différentes en fonction du glucotype, en fonction de notre réaction par rapport aux glucoses qu'on va ingérer ou non, par rapport aux différents facteurs qui vont faire varier notre taux de glucose. Donc, il est important de connaître notre gluco-type, de connaître notre réaction par rapport au glucose et c'est ça qui va être important de mettre en place.

Caroline : Vous permettez aussi à une personne de découvrir son gluco-type quelque part ?

Quentin : C’est ça, tout à fait.

Caroline : Est-ce qu'on peut, autrement qu'en testant connaître son glucotype?

Quentin : Absolument pas. Non, à ma connaissance. Je ne sais pas selon le corps médical, mais je ne pense pas.

Caroline : Ok, écoute, pour moi, c'était vraiment très, très clair. Je trouve ça passionnant ce que vous êtes en train de mettre en place et ce que vous faites. Votre objectif, c'est vraiment de permettre aux gens de manière globale, de mieux se connaître et vous avez mis en place un outil pour apporter ça.

Quentin : Tout à fait. Et j'ai retrouvé ce que je voulais dire tout à l'heure. Quand j'étais coureur cycliste, encore une fois, j'avais un directeur sportif qui me disait toujours que j'avais tendance à beaucoup stresser et mon directeur sportif disait : « Ecoute Quentin ! la première étape c’est demain, qu'est-ce que tu peux faire ? Tu peux contrôler seulement ce que tu peux contrôler ». Et ça, c'est applicable pour le sport, mais pour tout dans la vie. Et jusqu'à maintenant, comme on n’avait pas forcément de visibilité, c'est vrai que c'était plus compliqué à contrôler. Aujourd'hui, on peut vraiment contrôler cette partie, la contrôler de manière mesurable, mais également de la contrôler en amont. Savoir comment est-ce qu'on va réagir justement avec une banane ? Comment est-ce qu'on va agir avec un jet, avec une barre ? Mais également, comment est-ce qu'on va réagir 10 km avant l'arrivée si jamais on est sprinter ? Si on demande un sprinteur, comment est-ce qu'on va réagir après l'entraînement, après la course ? C'est des choses vraiment aujourd'hui qu'on peut contrôler.

Caroline : Oui, parce que vraiment, tout l'intérêt, c'est qu'en fait, c'est un outil dont on va se servir pour apprendre à se connaître. Mais à terme, l'idée, c'est de se connaître et donc, au final, de ne pas nécessairement avoir besoin de cette mesure, mais juste de dire OK, je le sais à peu de chose près. Oui, moi, la banane, ça me permet d'être projeté dans ma zone de performance et donc j'ai besoin de mon demi bout de banane et tout ira bien en gros ?

Quentin : En gros, c'est à peu près ça. Après, ça dépend de notre niveau et aussi de notre vie. Encore une fois, on est tous différents. Mais parfois, on va avoir des changements de vie, par exemple, l'hiver, on va moins s'entraîner parce que j'en profite pour en parler, je suis Normand, je suis très fier de ma Normandie et en Normandie, on ne va pas se mentir, l'hiver, il fait un peu moins chaud que l'été, quoi. Et puis surtout, il y a de la pluie, donc on va avoir tendance un peu moins à s'entraîner. En tout cas, y aller un peu plus à reculons. Et donc, dans ces moments-là, notre résistance à l'insuline, tu me dis si c'est …

Caroline : non, en tout cas pour moi, c'est très clair. J'espère que pour les auditeurs, ça le sera, mais j’essaie même si je connais parfois les termes techniques de toujours remettre donc pas de problème, je te dis si jamais ça devient trop compliqué.

Quentin : OK, alors notre résistance à l'insuline va être différente des moments où on va être en plein entraînement, en pleine course ou très affuté, toutes ces choses-là, et donc c'est aussi important de pouvoir voir l'évolution et de pouvoir savoir comment est-ce qu'on va réagir, comment notre taux de glucose va réagir par exemple. On va comparer, si je bois un coca ou une bière pendant les périodes où on va moins s'entraîner ou on va un peu plus se relâcher, ou alors pouvoir comparer deux types de gel. Voilà donc c’est des choses et aussi avec l'âge, ça va différer, ça va varier. Donc, bien évidemment, il y a une base puisque pour rappel, je ne l'ai pas dit, le biocapteur quand on en a un, c'est pour 14 jours, donc grosso modo 2 semaines. Et l'idée, c'est justement de pouvoir voir sur plusieurs périodes, sur différentes périodes, comment est-ce que notre corps va réagir, avoir de la visibilité sur l'intérieur de notre corps. Il y a une phrase que j'ai vu sur le site Internet que je trouvais magnifique avec les biocapteurs, c'est un peu comme une fenêtre sur l'intérieur de notre corps et je trouve que c'est tout à fait ça et du coup, de pouvoir voir à travers cette fenêtre pendant les périodes où on va moins s'entraîner, pendant les périodes où on va s'entraîner à bloc, pendant les périodes où on va un peu moins s'entraîner ou pendant les grosses périodes de course, on va avoir de la visibilité.

Caroline : Ouais. Et du coup, pareil, parce que je fais toujours ce parallèle en moi qui m'intéresse énormément entre les athlètes dont tu parles et le quotidien d'une personne qui n'est pas forcément un athlète, mais juste sa vie de tous les jours. Est-ce que vous avez des études qui vous ont montré ou est-ce que c'est en cours ou même est ce que tu le sais peut-être tout simplement de se dire : là, c’est une période où je suis fatigué. Donc, c'est vrai que ma fenêtre de performance, elle est un peu plus réduite. Donc, il faudrait que j’atteigne peut-être ça.

Quentin : C'est en cours. Je ne suis vraiment pas assez connaisseur sur ce sujet-là. Après, comme je le disais, il y a l'alimentation et l'activité physique qui vont affecter le taux de glucose. Mais il y a énormément d'autres choses à côté, tout ce qui est hormonal, etc. Et c'est vrai avec les différences de température, les différences de luminosité, etc. On va avoir des variations de toutes ces choses-là.

Caroline : OK, est ce que les études que vous faites, est ce qu’elles sont accessibles ? Ou est ce qu'elles vont l'être ? OK, elles sont en cours ou vous en êtes ? Quelles études vous avez déjà faites ? Et voilà. Est-ce que tu as pour les personnes qui voudraient en savoir un peu plus, est ce qu'on peut y accéder ?

Quentin : Actuellement, les études ne sont pas disponibles, elles sont en cours de réalisation. En revanche, sur le site internet et un blog et sur ce blog, on a plusieurs articles. Des articles qui sont en train d'être traduits dans toutes les langues disponibles chez Supersapiens donc en italien, anglais, allemand et français.

Caroline : Super, merci beaucoup et je pense que je mettrai les liens du coup, quand des études sortiront dans le descriptif du podcast, avec grand plaisir et juste par curiosité, vous êtes en train d'étudier quoi en ce moment ? Allez, quelques grandes études, tu nous as dit il y avait le sommeil, le cycle sur la femme et le rythme cardiaque. Mais s'il y en a d'autres qui sont en cours

Quentin : En fait, on a une grosse équipe scientifique. Je vous invite à lire sur le blog de Supersapiens pour regarder… Voilà, en fait, on a toutes les semaines des réunions pour qu’on puisse en parler, ça va durer une heure et ce serait top si ça pouvait être plus long parce qu’on y apprend tellement. Surtout en tant que diabétique, j’ai envie de dire. Et d’ailleurs, le responsable de l'équipe de l'équipe scientifique, c'est l'ancien entraîneur, le chef de la performance du Team Novo Nordisk et il connaît très bien le diabète aussi et voilà, on peut faire beaucoup de parallèles.

Caroline : Le chef de la performance, c'est magique.

Quentin : C'est responsable de la performance, il me semble. Je ne veux pas lui faire offense.

Caroline : Bon, il y a quand même quelqu'un chez vous qui est responsable de performance, c'est top. Je trouve ça génial. Merci beaucoup Quentin, on a fait un tour, je pense que c’est assez gros avec, j'espère, pour tout le monde, des choses qui vont être très claires. En tout cas si besoin, il y a aussi beaucoup d'informations disponibles sur votre site, sur le site de SuperSapiens, dont je mettrai les informations dans le descriptif. Et si on veut te contacter, si des personnes ont des questions, est ce qu'ils peuvent te joindre ? Est ce qu'il y a quelqu'un ? Je sais que moi, c'est comme ça que je t'ai contacté, via le site SuperSapiens. Et c'est toi la personne référente en France. Mais si jamais on a besoin d'informations, qu’ils souhaitent en savoir plus, est ce que je peux donner tes coordonnées ?

Quentin : Tout à fait, alors quand on se connecte sur le site Internet, on peut tout simplement réserver un créneau qui va être lié à mon calendrier, donc ça fait des créneaux, où je suis disponible et vous pouvez prendre rendez-vous avec moi et on peut discuter dessus après. Si vous voulez également savoir, si vous voulez également avoir plus d'informations ou des questions très précises ou écouter les questions des autres personnes, je vous invite également à aller sur les édication Call. On est en train de mettre en place des liens similaires à celui auquel tu t'es connecté sur le site Internet pour pouvoir avoir accès à ces fameuses Education call.

Caroline : Merci beaucoup Quentin et bonne journée.

Quentin : Merci à toi  ! Bonne journée !