Préparer son corps à répondre aux exigences de la vie : Comment travailler sa mobilité - Benoît Jacquiau • 23
Caroline : J’ai lancé l’enregistrement Benoit.
Benoît : Parfait. Super.
Caroline : Donc, on est parti.
Benoît : On est parti. Let’s go.
Caroline : Alors, est-ce que tu peux te présenter s’il te plaît ?
Benoît : OK. Donc, je suis Benoît. Je me présente sur les réseaux comme coach mobilité. C’était pour un petit peu faire une petite spécificité. Mais donc je suis éducateur sportif depuis 2004, c’est ça. Donc j’ai fait licence STAPS à la fac d’abord et après je… quand j’étais un peu perdu à la fac, je trouvais que ça ne menait à rien donc quand j’ai commencé à faire ma maîtrise, je suis revenu en arrière, j’ai fait un DEUST métiers de la forme. Et là, ça a été découvert, parce que c’était vraiment concret, on travaille directement dans les métiers de la forme. Et donc au bout d’un trimestre j’ai arrêté ma maîtrise et je suis parti, je n’ai fait que mon DEUST. Donc c’est ça, j’ai passé mon DEUST et mon brevet d’État métier de la forme alors… Donc c’est ça, donc depuis 2004, dans le secteur des métiers de la forme. Donc ça a pas mal évolué. J’étais très, on va dire, coach fitness souvent, c’est ça. J’ai appris à faire du step, à faire du renforcement musculaire dans les salles de fitness basique, et donc c’est ça. Et après je trouve que j’ai pas mal évolué. C’est vrai que pendant une grosse partie, ma carrière c’était… J’étais toujours balancé entre mon métier de coach, et j’étais danseur ; donc danseur même pro, parce j’ai travaillé pour ça. Donc c’était vraiment ma grosse passion là pendant vingt ans. Donc ça a toujours un peu axé aussi ma pratique. C’est-à-dire c’est peut-être pour ça que je n’étais pas dans la musculation pure et dure. J’ai toujours eu cette vision un peu holistique, un petit peu du corps. Et donc par exemple pour moi, en tant que danseur, beaucoup de danseurs, danseurs hip-hop, donc j’ai fait beaucoup de danse hip-hop, mais je ne pouvais pas avoir un corps fort et pas souple, par exemple. Donc c’est pour ça qu’il y a certains, là ils découvrent la mobilité, mais moi, si je pouvais ce n’était… pas possible
Caroline : Bah oui oui c’était évident. C’était normal pour toi.
Benoît : C’est vraiment basique. Donc ça a pas mal joué sur mon évolution. Et après, plusieurs évolutions donc moi je viens de Strasbourg, je suis un Alsacien. Enfin, je viens de Mulhouse, mais j’ai fait mes études à Strasbourg. Donc première évolution. Moi, je suis arrivé à Lyon en 2004. Donc là aussi, le côté danse, a vraiment évolué, évolué parce que là, j’ai commencé à connaître des compagnies professionnelles, des choses comme ça, donc ça a pas mal évolué. Et au niveau de ma pratique, encore dans la remise en forme, j’étais encore très très fitness. Mais au bout d’un moment, je voulais arrêter ça parce que ça ne me parlait plus trop, donner des cours de step, donner des choses comme ça.
Donc j’ai eu l’opportunité de pouvoir partir en Espagne une année. Et donc j’ai dit je plaque un peu ce monde, j’ai du mal à gérer l’entraînement de danse, travail fitness, et il y avait quelque chose qui n’allait pas là-dedans. Donc je suis parti vraiment pour me lancer. Là j’ai profité de faire une année où je n’ai fait que de la danse en Espagne, et pleins de petits boulots pour survivre, mais ça va, et j’ai fait ça. Et, les rencontres ont fait qu’après l’Espagne, je suis parti à Montréal, pour suivre quelqu’un. Et là à Montréal, c’est carrément le contraire. C’est que j’ai vu une autre partie, une autre définition du fitness, pour les États-Unis, ils sont toujours un peu en avance. Et là, j’ai…
Caroline : Et c’était quoi cette autre définition ?
Benoît : Là j’ai rencontré beaucoup de coachs. Eux, ils étaient déjà le… le CrossFit était déjà plus développé, donc le cross training, on va dire, le cross training était déjà plus développé. J’ai rencontré… donc j’étais dans un, ça s’appelle le Midtown Sanctuaire, dans une grande salle où il y avait beaucoup de coachs personnels en même temps. Donc c’est ça moi j’ai pu développer mon coaching perso. Et ce qui était super intéressant c’est que, il y avait trente coachs qui travaillaient avec moi. Donc il y en a un qui était très fort peut-être avec, peut-être pour du cross training, mais il y en a qui étaient très forts en réhabilitation, des choses comme ça. Donc un de mes mentors, ou c’était pour moi le coach idéal, il était trop fort en réhabilitation. Donc la réhabilitation c’est « Ah oui, tu as un problème ? OK. On va venir regarder comment on peut aider grâce aux étirements, grâce au renforcement musculaire ».
Caroline : Oui j’allais te dire, tu appelles quoi par réhabilitation ?
Benoît : Réhabilitation c’est ça. C’est un peu le terme un peu des coachs, tu vois ? C’est à dire, on pourrait dire un peu de la kiné un peu, c’est un peu les mêmes exercices, parce que des fois, là sur les réseaux les gens me disent « Ah, mais tu fais les mêmes exercices que le kiné », bah oui c’est ça. C’est en fait, on fait du renforcement musculaire progressif, ou on fait par des exercices de mobilité, c’est un peu ça. C’est le côté un peu plus coaching, parce que par rapport à un kiné, on n’a pas le côté bilan, on n’a pas le côté, d’autres types de soins que peuvent faire un kiné, de la manipulation, de l’électrothérapie, et plein de choses comme ça. Mais c’est ce côté-là qui se rejoint. Et moi, il y a un de mes, un des coachs qui m’a vraiment marqué là-bas, donc moi…
Caroline : Vous pouvez me dire qui c’est ?
Benoît : Richard, il s’appelle Richard. C’est un anglophone. C’est ça qui était super intéressant. Il y avait des anglophones, des francophones, parce que Montréal on se dit « Ah bah c’est le Québec », mais Montréal c’est très spécifique. L’Est de Montréal, c’est très francophone et l’ouest c’est très anglophone, donc c’était super intéressant pour moi. Là moi j’étais dans l’ouest et donc j’ai rencontré plein de coachs. Et il y a plein de choses que j’ai gardées de Richard. Il faisait toujours « The last one » et je, ça m’a tellement marqué. C’est vraiment une personne qui m’a vraiment marqué. Et donc c’était un peu, je disais, mon mentor. Et quand je suis revenu en France, donc je suis resté à peu près trois ans à Montréal, je ne suis plus reparti dans le fitness. Donc j’ai dit OK, je vais monter mon… j’ai monté ma salle, donc en même temps, moi j’ai monté un studio où il y avait de la danse, parce que c’était, j’étais encore, il y a vingt ans, j’étais à fond, à fond, à fond dans la danse. Mais vraiment, quand je te dis à fond, c’était à fond. Et donc c’est ça. Et direct… les cours de remise en forme que je mettais, je mettais un peu du Pilate parce que ça, c’est un peu plus connu de tout le monde, mais je suis arrivé directement et j’ai mis un cours « Functional training ». Sauf que les gens, il y a, maintenant on dit « Functional training », c’est normal. En 2011, personne n’appelait ça…
Caroline : C’est ça, vous vous placez dans le contexte à l’époque quoi.
Benoît : Exactement. Les gens faisaient du C.A.F., Cuisses-Abdos-Fessiers, on faisait des choses comme ça. Et moi c’était impossible, je ne pouvais plus redonner, je ne pouvais plus remettre les pieds dans le fitness parce que j’avais une autre vision, toujours cette vision holistique. C’est-à-dire voilà, on prépare le corps à mieux vivre, à mieux bouger, des choses comme ça, donc…
Caroline : J’allais te demander. Est-ce que tu peux un petit peu rentrer dans cette définition de la vision holistique que tu as toi, en tout cas pour toi, ou même quand tu es rentré à cette époque-là du corps ?
Benoît : OK. Cette vision holistique c’est dans le sens que… OK, on a toujours aussi la vision esthétique en général, dans le fitness, ce n’est pas tout le temps, c’est des gros clichés, mais en général, le fitness c’est voilà, esthétique. On fait soit, je dis des clichés, mais soit on fait de la musculation pour améliorer son corps, avoir de plus gros biceps, de plus gros pecs, des abdos, soit pour perdre du poids, vraiment cette vision là-dedans. Et là qu’on n’avait pas avant en France, maintenant qu’on a beaucoup plus avec par exemple le CrossFit, des choses comme ça, là on est plus sur de la performance, ou préparer le corps à dire… Moi, j’étais plus dans comment préparer le corps à faire face à toutes les demandes de la vie. Alors souvent on se dit il n’y a pas grand-chose, mais si un jour, tu n’as pas l’habitude, tu vas faire un trekking, tu vas aller en montagne, que tu vas faire… que tu veux aller jouer avec tes… moi je dis souvent ça, jouer avec les enfants, va jouer avec des enfants de deux à cinq ans, il faut être assez en forme quand même, les prendre, les porter, se rouler par terre. Donc moi je voudrais, c’est ça, quand je dis un corps qui est en forme, c’est, on n’est pas limité, on ne va pas se sentir limité, soit en mobilité, soit en force, par rapport à tout ce qui peut être dans la vie de tous les jours. Après bien sûr, dans la vie de tous les jours, des fois quand on est très sédentaire, on est un petit peu plus restreint. Mais moi je suis vraiment, alors là je suis un petit peu pas sage, un peu plus dans le futur, là j’ai quarante-trois ans, et je suis super content que ma fille, elle a six ans, elle fait de la gym, et bah je vais faire des équilibres avec elle, on fait des roues ensemble dans le parc.
Caroline : J’ai vu ta dernière vidéo où tu disais qu’elle va te battre…
Benoît : Oui, bientôt là, parce que là elle a commencé à en faire beaucoup. Elle va bientôt me battre. Mais, quand j’étais, quand il y avait le covid, on jouait avec tous les enfants sur la place là. Et moi, j’étais le papa qui allait prendre les enfants, les jeter en l’air, les choses comme ça, et les autres papas, ils étaient plutôt assis, prendre les photos, les choses comme ça, et c’est ça. Moi, j’ai toujours voulu être, à me dire « Ah non ce n’est pas parce que je suis âgé que je… ». Donc voilà, pour moi, faire du « Functional training », comme je dis, c’est un terme un peu pour, très large, mais dans mes entraînements, et surtout plus je prends de l’âge, plus, je ne fais pas les mêmes entraînements qu’il y a dix ans, on doit continuer à évoluer. Avant, j’étais vraiment à dire « Ah oui, il faut un peu aller leur faire mal. Il faut qu’ils sortent, qu’ils soient contents d’avoir travaillé. On va travailler les cuisses, les ci… ». Maintenant je suis beaucoup plus dans « Quel mouvement je peux préparer ? OK. Ou quelle chaîne musculaire on va travailler ? ». Il ne suffit pas juste de « OK, maintenant renforcez les biceps. Ah maintenant renforce les fessiers ».
Voilà, c’est, je vais… dans ma tête, alors je ne leur dis pas toujours, mais je dis « OK, les gens sont beaucoup assis. OK, je vais faire une extension de hanche, on va travailler l’extension de hanche. On va faire du gainage ici, un peu de la torsion », les préparer à plein de choses. Donc c’est pour ça que mes cours… il y a beaucoup plus de mobilité qui est rentrée dans mes cours, des choses, des fois des petits challenges, ça arrivait, avant, je n’aurais jamais fait ça. Mais dire, pas tout le temps parce qu’il faut préparer les gens, dire « OK, on va essayer de faire des roues aujourd’hui ». Pourquoi pas ?
Caroline : Oui, pourquoi pas ? Oui, oui.
Benoît : C’est ce qu’ils font, c’est ce que j’aime bien dans le CrossFit. Le problème souvent dans le CrossFit c’est qu’il y a toujours un peu ce côté soit un peu compétition, où les gens qui sont attirés, des fois, ça ne peut pas… Alors, ça doit être fait pour tout le monde, mais des fois, ce n’est pas toujours fait pour tout le monde. Et moi, par exemple, dans mon studio, j’ai vraiment des petites mesdames peut-être, qu’ils ne vont jamais faire du CrossFit jamais parce qu’elles se disent « OK, j’arrive dans une boxe. Pourquoi tout le monde est torse nu ? ».
Caroline : Non en fait, on oublie à la base que le CrossFit c’était un entraînement qui était fait pour les militaires. Et puis ça a été créé, enfin, c’était issu d’un entraînement militaire, et créé pour aider les gens au quotidien, exactement ce qui est dit en fait…
Benoît :Exactement. Cette définition, la définition de CrossFit, c’est exactement ça. Sauf qu’après dans le, tous les jours ou dans les boxes, parce que ça dépend des boxes, ça dépend des coachs, et ce n’est pas toujours évident. Moi j’étais, j’ai en effet il y a… quand je suis arrivé sur Lyon en 2011, super box, mais après direct ils ont vu « Ah ouais, tu ne te débrouilles pas mal en gym. Tu veux faire de la compétition ? ». Non, moi, je m’en fiche.
Caroline : Laissez-moi quoi.
Benoît : Donc, donc c’est ça. Et c’est le problème, c’est que moi j’essaie un peu dans ma salle de dire « OK, ce n’est pas du fitness fitness, ce n’est pas du CrossFit, mais pour les gens tous les jours, ceux qui en ont besoin là et… moi j’ai quand même, on va dire, je n’ai pas des petits jeunes, on va dire des gens entre trente et cinquante plutôt, ça, c’est ça, et dire « Bah voilà, il ne faut pas se dire c’est la vieillerie, je ne peux plus faire ça ». Ça, c’est vraiment le…
Caroline : L’excuse facile ou ?
Benoît : Non, ce n’est pas une excuse facile, mais c’est souvent, on rentre un peu dans le moule « Ah OK, ». Moi, ma phrase préférée, c’est « Use it or lose it ». OK ? C’est vraiment le basique et c’est vraiment la base de la mobilité. C’est, si un mouvement que tu ne fais plus tous les jours, quotidiennement, au bout d’un moment ton corps, et là, il y a plein de choses au niveau biologique l’explique ça, c’est qu’on a, je te fais juste un petit aparté…
Caroline : Vas-y.
Benoît :OK. On a plein de récepteurs dans le corps, OK ? Des récepteurs sensoriels, sur la peau, l’étirement dans les muscles, c’est ce qu’on appelle les mécanorécepteurs ; les mécanorécepteurs ce sont les récepteurs qui sont sensibles à la tension, et ça on en a plein, surtout au niveau de capsules. La capsule c’est quoi ? C’est la partie la plus profonde d’une articulation. C’est comme une enveloppe fibreuse, et là on a plein de récepteurs. Et à quoi ils servent ces récepteurs ? En fait, à savoir où est notre corps dans l’espace. Ça, on ne le sait pas parce que quand on parle de proprioception, souvent en images chez le kiné sur un ballon mou, et on fait ça, « Ah, je fais de la proprioception ». Ce n’est pas vraiment ça la proprioception ; la proprioception c’est de savoir où est son corps dans l’espace. Et, donc savoir que sa main va derrière le dos, se gratter les omoplates, c’est de la proprioception, parce qu’on ne la voit pas et il faut savoir où elle est. Et ça, c’est beaucoup grâce aux mécanorécepteurs. Le problème, c’est que c’est vraiment « Use it or lose it » : si on ne va pas dans une certaine amplitude, au bout d’un moment, on la perd. Et les gens vont dire « Oui, mais c’est parce que je vieillis », des choses comme ça. Il y a des choses, il y a de la dégénérescence à certains de ces tissus, mais en fait, c’est plutôt parce qu’on ne l’utilise pas ; parce qu’on a tous vu l’exemple le journal de 13 heures : « oui, c’est Germaine, Benoît7 ans, toujours capables de faire le grand écart ». Pourquoi ? Parce que Germaine, elle fait le grand écart tous les matins. Non c’est vrai, elle le fait tous les matins et pour elle, c’est naturel. Donc si on prend, par exemple si je prenais ma fille, qui a six ans, elle, ça m’énerve, elle fait de grands écarts à froid. Mais moi je dois m’échauffer, je suis là comme ça, et elle, elle a froid. Si elle continue de le faire tous les jours, toute la semaine, tout le temps, quand elle aura trente ans, quarante ans, elle ne va pas le perdre. Elle ne va pas le perdre. Ce n’est pas, il n’y a pas assez de changement au niveau du corps pour que ça change. Ce qui change, c’est qu’on l’utilise plus. Et le meilleur exemple, c’est souvent ce qu’on appelle le « Full squat », moi j’aime bien appeler ça le petit bonhomme, ou il y en a qui appelle ça le squat asiatique, c’est-à-dire, je suis accroupi, avec les talons au sol, avec les fesses le plus bas près du sol. Tu es accroupi, comme tous les enfants le font. OK, c’est plus facile pour les enfants par rapport à leur morphologie, mais tous les enfants le font. Sauf que le problème, dès qu’on commence à passer à l’école, on passe huit heures assis avec des hanches à Benoît : Et après les gens ils disent « Ah, mais c’est bizarre. Pourquoi je n’arrive plus à faire cette position ? ».
Caroline : Oui, parce qu’on ne l’utilise plus.
Benoît :On ne l’utilise plus parce que… OK, alors il y a toujours des débats, des oui, des morphologies, parce que, par exemple, dans certaines cultures en Asie, même en Afrique, ils le font plus naturellement. Et dire oui, mais la morphologie fait que… on peut dire qu’il y a une partie de morphologie, mais c’est surtout que nous, on ne pratique plus. Donc si on pratiquait, après bien sûr, ça prend longtemps. Si pendant quarante ans, parce qu’on va parler après, je pense qu’on va parler des pieds, c’est le même principe.
Caroline : J’allais te le dire. Tu es en train de me faire un pont royal pour aller sur le sujet de la journée.
Benoît :Ça va être la même chose. S’il y a des choses qui pendant quarante ans qu’on ne fait pas, et quand je vais donner après mon exemple, mais ça ne va pas changer en quelques semaines, en quelques mois ou même en quelques années et que… donc c’est sûr que si on a perdu de la mobilité de cheville, des fois ça prend, il y a des structures qui mettent un peu plus longtemps à changer donc. Donc c’est ça. Vraiment une des choses que moi je trouve qui est très important c’est « Use it or lose it ». Et c’est mon leitmotiv. Là, j’ai envie de vieillir, même plus en forme, de garder… là je fais des choses, on va dire, moi j’étais danseur ; j’étais souple, quand même plus souple que certaines moyennes, mais j’étais… et j’ai commencé tard moi la danse parce que, pareil, j’ai voulu commencer à faire du breakdance sauf que, il y a, dans l’histoire du hip-hop, il y a eu un gros creux. Il y a eu dans les années Caroline0 et après il y a eu un creux dans les années Benoît0, plus personne ne voulait faire ça et puis plus rien. Moi, j’ai décidé à un moment où je voulais en faire. Mais chez moi, il n’y avait personne qui faisait ça. Et ça a recommencé vers 1BenoîtBenoîtBenoît. Là, il y a eu un, 1BenoîtBenoîtCaroline il y a une grande compétition, des Français ont gagné là, « battle of the year », et c’est revenu un peu plus à la mode, c’est revenu. Donc moi j’ai commencé, j’avais vingt ans. Donc les gens ils disent « Ah oui, mais… », et je n’étais vraiment pas très souple. Donc, un peu plus souple que certains, mais pas très souple. Et là, quand je vois les écarts que j’ai maintenant, depuis que j’ai travaillé par rapport à quand j’étais plus jeune, si j’avais eu cette souplesse quand j’ai dansé, ça aurait été vraiment plus facile pour plein de choses. Donc j’ai un meilleur écart à 43 qu’à 23.
Caroline : OK.
Benoît : Donc, il ne faut pas se dire…
Caroline : C’est de la pratique, c’est de la…
Benoît : C’est de la pratique. Après, il y a aussi des techniques qui sont mieux. Il y en a ils disent « Ah bah oui, je ne progresse pas. Je m’étire tous les jours », parce qu’il y a différentes pratiques. C’est pour ça qu’il y a certains qui sont coach mobilité, qui peuvent donner des clés comme ça, mais c’est ça. Donc c’est, bien sûr, c’est la pratique. Et donc moi, c’est vraiment un de mes leitmotive. Je continue à me dire « Bah ouais, ce n’est pas mon âge, ce n’est pas parce que j’ai 43 ans que là j’ai recommencé à faire des acrobaties », parce que j’adorais toujours faire des acrobaties quand je faisais de la danse. J’ai arrêté quelques années depuis que j’ai mes enfants et j’étais un peu, j’avais un petit… c’est ça, l’année dernière, par exemple, désolé de faire plein de…
Caroline : Ne t’inquiète pas. Vas-y.
Benoît : L’année dernière, j’avais eu mon petit problème d’épaule, mais en même temps, j’étais avec mes enfants, j’étais à la plage, j’ai essayé de faire un peu d’acrobaties, là j’ai senti un peu un coup de vieux tu vois parce que… Pourquoi un coup de vieux ? Parce que c’est normal, je ne pratiquais plus mes saltos tout le temps, donc tu as un peu plus peur, tu les fais moins, tu es moins fort, mais tu ne les fais plus, donc j’étais un peu déçu. Et là finalement cette année, là, j’ai repris un peu plus sérieusement depuis septembre, j’ai réussi à mettre ça dans mon agenda, et là, je refais des choses que je ne faisais pas, même des… plus de choses que je faisais avant déjà.
Caroline : OK.
Benoît :Pour l’égo, pour plein de choses, je me sens mieux, parce que vraiment l’année dernière, j’ai eu un petit coup de vieux, parce que j’ai réessayé de faire des choses, mais comme ça faisait longtemps. Tu sais, c’est le syndrome du sportif de haut niveau, tu sais que tu veux refaire, on dit vas-y tranquille, mais tu imagines que tu as les mêmes performances qu’avant, donc…
Caroline : Parce que ça se perd vite, mais ça met du temps à…
Benoît :… à la pratique. C’est sûr qu’il faut prendre quand même conscience, je ne veux pas dire l’âge, mais quand même. Et donc là, je me sens nouveau, plus en forme, plus, par rapport à ces petits détails, tu vois.
Caroline : Oui, oui.
Benoît : Au niveau de la souplesse, c’est pareil, du renforcement, je fais le même renforcement. Mais je me dis OK, je suis capable de nouveau de faire des acrobaties, de faire ci, de faire ça donc, ça c’est un truc très motivant. Et c’est ce que j’essaie, de pousser les gens… à chacun son niveau, parce qu’il y a des gens qui sont tellement sédentaires, qui ne sont vraiment plus capables de bouger du tout, et des fois, juste avec mes routines de mobilité, aller faire ça et, les gens ils ressentent un bien-être quoi. Parce que comme je dis, moi je ne suis pas magicien, je ne suis pas kiné, mais des fois il y a plein de gens, parce qu’ils vont faire un de mes programmes de gainage, parce qu’ils vont faire un programme de mobilité, n’importe lequel qui l’a fait bouger, « Oh je n’ai plus mal au dos », « Oh je n’ai plus mal aux hanches », « Oh ça fait du bien ! ». Et ça, c’est la base quand même. On a des douleurs, je sais que moi j’ai déjà eu des douleurs, et c’est vraiment…
Caroline : Oui c’est handicapant.
Benoît : Handicapant, oui oui vraiment. Donc ça, et ça me fait plaisir de dire mon job, tu sais souvent les gens ils veulent dire, les startups, on veut aider le monde, je sais que j’aide beaucoup de gens tu vois, et ça me fait plaisir tu vois. C’est vraiment, pour l’égo, pour plein de choses, c’est de dire waouh, c’est que…
Caroline : Non mais tu vois aussi ton impact en fait. Tu as…
Benoît :Un impact positif.
Caroline : Ta réalité, elle est au quotidien avec toi. Des personnes qui viennent te voir et cetera donc…
Benoît :Donc ouais. Et c’est ça, grâce… les réseaux, je trouve que c’est vraiment bien, parce que tu sais, au studio, il y a plein de gens qui… tu touches, voilà, une centaine de personnes, mais là, via les réseaux sociaux, maintenant tu peux toucher plein de gens. Et là tu vois, j’ai fait un challenge de mobilité.
Caroline : De mobilité. Je l’ai vu passé.
Benoît : J’’ai tellement d’inscription. Après, tout le monde n’a pas réussi, les problèmes des e-mails, des choses comme ça,
Caroline : Oui, bien sûr.
Benoît : Mais j’ai eu, au départ, plus de 2500 inscriptions.
Caroline : Oui, quand même, énorme, ouais carrément.
Benoît : Si tu dis même quotidiennement je regarde un peu un taux d’ouverture, 700 — Caroline00 personnes qui…
Caroline : De quotidiennement, vraiment suivre les…
Benoît :… ouvrent les mails tu vois et font cinq minutes. Mais pour certaines personnes, cinq minutes c’est leur journée…
Caroline : Vraiment. Et puis ça change, ça peut changer vraiment leur quotidien.
Benoît :Moi je suis un fan de l’effet cumulé. Tu sais, le terme en développement personnel, il travaille beaucoup sur l’effet cumulé, et c’est ce que j’essaie vraiment de pousser. C’est dire OK, vous faites que… plein de gens vont dire « Mais ça sert à quoi de faire deux minutes ? ». Mais si on fait deux minutes par jour, à la fin de la semaine, on a déjà fait quinze minutes, à la fin du mois on a fait une heure, et si tu dis une heure de mobilité en comparaison de zéro, c’est beaucoup.
Caroline : Oui, c’est ça.
Benoît : Donc avec deux, ce n’est pas trop, mais si tu te dis tiens on commence à faire cinq minutes ou des choses comme ça. Donc c’est ce que j’essaie parce que j’ai remarqué avec les années, au début, j’étais très motivé à dire, à essayer de faire le truc parfait, allez, j’ai envie de faire ci, ça. J’ai vraiment évolué sur pas mal de… bah c’est normal, heureusement qu’on évolue. Mais le coach, avant j’étais très coach comme ça : « Ah non il faut faire ça », « Pas d’excuse », « no excuse ». Tu vois, les choses comme ça, très un peu, des fois un peu trop dans le jugement « Il faut faire ci, il faut faire ça ». Et maintenant j’essaie plutôt de dire « OK, on part, même si on part de zéro, on va essayer de faire chaque fois un peu au mieux et…
Caroline : Et au moins c’est…
Benoît :… je te dis fais mieux que parfait », tu vois, au lieu d’attendre de faire la routine parfaite.
Caroline : J’ai une amie qui dit ça aussi, beaucoup. Pour les entrepreneurs oui, ça marche aussi.
Benoît :Pour le challenge là, j’ai fait, c’était tout mon leitmotiv. J’ai dit « OK, ça ne va être que deux minutes, on ne va faire que les hanches aujourd’hui, ce n’est pas grave, mais fait mieux que parfait ». Parce que si on attend d’avoir la routine parfaite, d’avoir les vingt minutes, pas les enfants qui nous embêtent, pas ci.
Caroline : Tu as une application qui est GOWOD, que tu connais probablement. Et j’ai reçu d’ailleurs un des cofondateurs sur le podcast. Et c’est vrai que c’est pareil. Eux leur objectif, c’est de dire, en huit minutes par jour minimum, donc tu as deux, deux c’est encore vraiment moins, mais c’est de dire voilà, vous avez des options, vous avez huit minutes, je crois dix minutes-quinze minutes par jour, et vous allez voir les progrès. Et en fait, ils te permettent même de mesurer ton progrès, parce que en fonction du moment où tu débutes, tu enregistres ta mobilité. Et puis à la fin, tu repasses de mêmes tests pour voir si tu as progressé en effet, sur les zones où tu voulais progresser.
Benoît : Oui oui, carrément.
Caroline : Et c’est extrêmement bien fait. Et c’est vrai que tu te rends compte que, allez deux minutes, cinq minutes, ce n’est pas grand-chose, mais que l’impact par contre que ça assure sur ta mobilité et sur ton quotidien, il est dingue.
Benoît : Et c’est ça qui est intéressant. Parce qu’après, on ne règle pas tous les bobos, tous les problèmes avec la mobilité, mais c’est vraiment, moi je le mets en base de ma pyramide de la remise en forme, voilà. La vraie base, normalement, c’est… enfin la vraie base, ce n’est pas le sport, c’est d’abord nutrition, bien dormir, alimentation, les choses comme ça.
Caroline : Hygiène de vie.
Benoît : Hygiène de vie exactement, parce qu’on ne peut pas avoir une… on ne peut pas être en forme physiquement si on ne dort pas bien, si on ne mange pas bien, des choses comme ça. Mais après, moi j’ai mis, c’est… je le présente tout le temps comme ça, même dans mes formations, je dis OK, mobilité, parce que même si par exemple, on reprend l’exemple CrossFit ; OK, on veut faire du CrossFit, squat overhead, c’est-à-dire faire descendre ses fesses vers le sol avec une barre au-dessus de sa tête. Si on n’arrive déjà pas à le faire sans la barre, c’est-à-dire qu’il faut se battre contre son corps, et après il faut se battre contre son corps plus le poids qu’il y a au-dessus. Donc c’est vraiment un basique de retrouver. Et, le fait qu’on est sédentaire, on ne va pas se le cacher, on est sédentaire dès qu’on passe plus de huit heures, soit six fois en position couchée sans dormir, OK ? Même pour des gens qui sont pas mal… c’est pour ça qu’il y a des gens qui sont actifs, c’est-à-dire qui sont sportifs, et qui sont facilement sédentaires parce que huit heures, ça passe très rapidement. Comme ça, entre les transports, le bureau, manger…
Caroline : Je pense que très sincèrement, oui, tu vois, au vu de la définition que tu viens de donner, la journée…
Benoît : Oui, c’est la définition de l’OMS.
Caroline : Ah oui !?
Benoît : Donc c’est ça. La définition c’est ça. Et l’OMS, sa définition d’être actif, c’est ça, moi j’en parle beaucoup dans mes formations, j’essaie vraiment que les gens ils essaient de comprendre c’est quoi être sédentaire et c’est quoi d’être actif. Parce que des fois ils disent « Oh, moi tu sais, je cours trois fois dans la semaine ». OK. Trois fois dans la semaine, c’est actif, parce que, pour l’OMS, il faudrait faire plus de, entre cent cinquante à trois cents minutes d’activité physique.
Caroline : Oui, c’est le nombre de pas et cetera en fait. Après c’est pour ça qu’ils en sont arrivés à il faut que tu fasses 10 000 pas par jour.
Benoît : Oui. Et, qui dit… petit aparté, normalement ils disent il n’y a pas plus d’effet à… si jusqu’à 7 500 pas tu vois vraiment une augmentation des constantes de santé, et après il y a un petit plateau, donc après on aime bien toujours avoir 10 000 pas, 10 000 heures, il y a des chiffres comme ça. Mais donc, on peut être actif, donc faire du sport, mais être sédentaire. C’est ce que j’explique. Dire ce n’est pas grave, ça arrive, on a un job, tu travailles à un bureau, mais il faut en avoir conscience. Donc si tu es sédentaire, il faut que tu fasses des choses : bouger plus régulièrement dans ta journée, les trucs tout bêtes de se lever très régulièrement, de faire, moi ce que je dis souvent, faire des pauses actives, de bouger, et obliger de travailler un peu de cette mobilité ou des exercices un peu correctifs, parce que le corps n’est pas fait pour être assis.
Caroline : Non.
Benoît : Donc, ce n’est pas mauvais d’être assis, mais, ce n’est pas bon d’être assis huit heures. Ce n’est pas bon. Donc on est obligé un peu de, c’est notre obligation pour s’entretenir et, une des autres images, j’aime bien donner des images, c’est dire : Pourquoi vous prenez cinq minutes pour votre hygiène bucco-dentaire ? Et pourquoi vous prenez par jour ? Et pourquoi vous ne prenez pas ces cinq minutes pour vos articulations ?
Caroline : Oui.
Benoît :Parce que vos articulations, si vous ne les utilisez pas, vous les perdez. Donc…
Caroline : Oui. J’aime bien cette image. Elle est sympa.
Benoît :Et c’est vrai, parce que souvent, souvent en fait je fais des, dans mes formations je fais des, donc j’interviens en entreprise un peu pour les formations gestes et postures. J’essaie un peu de dépoussiérer ça, pour au lieu de dire, c’est souvent avant, dans les formations gestes et postures, on dit « Ne faites pas de torsion, parce que c’est mauvais pour le dos », « Ne vous penchez pas en avant, parce que c’est mauvais pour le dos ». Que des interdictions, au lieu de dire qu’est-ce qu’on peut faire pour qu’on ait encore plus résilient. Donc. Et donc souvent, j’ai toujours cette phrase d’accroche de dire « Mais, tu te brosses les dents ? ». Alors les gens, même s’ils ne le font pas, ils sont obligés parce qu’il y a la pression sociale. « Oui, je me brosse trois fois ». Donc OK. Donc. Et après, je dis « Mais tu fais la mobilité ? ». « Non » il fait. Alors je dis « Pourquoi ? Tes dents c’est plus important que tes articulations ? ». Moi je dis une dent, ce n’est pas mieux qu’un genou déjà.
Caroline : Oui, oui. Surtout que quand on aura autant besoin en étant plus âgé donc.
Benoît : Exactement. Et ce… Simon Sinek il est, c’est un, on va dire un infl… je ne sais pas, c’est une personnalité publique qui fait pas mal… qui influence pas mal avec des… sur la motivation, on va dire, très motivation. Et il donne toujours cet exemple : Tu vas chez le dentiste une fois par an. Est-ce que ça suffit ? Bah non. Si tu as une carie oui, mais tu te brosses tous les jours pour entretenir, pour ne pas aller chez le dentiste plus, des choses comme ça. Et la mobilité, c’est pareil. C’est bien beau de dire « Je vais faire une heure de mobilité le samedi après mon jogging », mais c’est beaucoup plus intéressant de dire « OK, tous les jours si je prends cinq minutes, je fais un peu de mouvement ». Et même si ce n’est pas le même, même si c’est un peu ça, pour entretenir. Parce que imagine quand même, une semaine où ton corps, il ne bouge pas trop et ça arrive à pleins de gens.
Caroline : Tu le sens tout de suite. Enfin, moi en tout cas, je le sens tout de suite.
Benoît : Mais le problème c’est que, dès que les gens, les gens qui sont dans du mouvement, dès que tu bouges plus trop, après quelques jours, dans du mouvement je dis d’essayer de travailler la mobilité, des choses comme ça, dès que tu le travailles pas, tu le ressens. Mais des gens qui sont dans leur petit confort, ils…
Caroline : Ils n’ont pas idée en fait.
Benoît : Parce que le corps aussi s’adapte un peu, tu vois. Et il s’adapte aux demandes. C’est ça, c’est un des principes, c’est que tous les tissus musculaires, tous les tissus du corps s’adaptent à la demande. OK ? Donc, un os va devenir plus dur s’il y a de la contrainte, un tendon devient plus fort si il y a de la contrainte, des disques intervertébraux. Mais s’il n’y a pas de contraintes, le corps s’adapte, il ne fait rien. Et les gens, quand je leur fais bouger ils me disent « Ah, mais ça fait du bien ! ». Mais ils sont déconnectés de leur corps, c’est fou.
Caroline : Oui
Benoît : Et c’est pour ça que j’ai beaucoup plus de… tu sais dans les formations que je fais, je travaille soit avec des techniciens, là j’ai du mal à accrocher parce que eux ils ont l’impression d’être actifs, de bouger beaucoup, même si ils devraient préparer leur corps par rapport à cette activité. Mais les gens très sédentaire, qui ça fait des vingt ans qu’ils sont assis, des choses comme ça, dès que je leur fais faire deux, trois mouvements un peu d’ouverture de cage thoracique, comme ça, ils disent « Ah, c’est merveilleux », j’ai l’impression de, tu vois, tu te dis bah « Ils font quoi dans leur vie ? ». Donc, donc c’est ça. Donc essayez de bouger au maximum le corps. Et regarde, je vais te faire la petite transition si tu veux. Et je te demande, parce qu’après on sait que, les gens qui nous écoutent, on sait qu’on va parler des pieds. On est d’accord ? Est-ce que les pieds c’est plus important ? Et souvent moi je donne l’exemple. Pour moi les pieds, ce n’est plus important qu’une autre partie du corps, pour le renforcement. Enfin, ça pourrait être, mais, on ne les travaille pas. Dans l’industrie du fitness on dit OK, super entraînement pour votre dos, super entraînement pour les abdos, oh les hanches, toi-même dans la réhab et tout. Et jamais on ne dit ah OK, renforcez vos pieds.
Caroline : Non. Jamais.
Benoît : Jamais.
Caroline : Mais c’est ça qui m’intéresse.
Benoît : Et « est pour ça. C’est pour ça que, un déjà de dire… parce que déjà, si on partait que ce serait plus important, si on partait ah non, bah OK, même importance que le reste. Mais pourquoi tu ne travailles pas tes pieds ? Sachant qu’il y a une vingtaine de muscles, des centaines de ligaments, plein de récepteurs. C’est vraiment, il y a un quart des, si on prend les deux pieds, il y a un quart de nos os du corps humain qui est dans les pieds.
Caroline : OK.
Benoît : Donc tu te dis, bah voilà, c’est quand même intéressant.
Caroline : Une petite fonction, probablement.
Benoît :Oui, c’est clair. Et quand tu te dis, je crois que c’est 7 200, je ne sais pas comment ils peuvent compter, des récepteurs, mais ils disent 7 200 récepteurs sensoriels sous les pieds. Parce que ça sert à plein de choses les pieds. Donc tu te dis, voilà, c’est super important. Et le problème c’est que, on switch, on n’en parle pas, à part si on a mal aux pieds.
Caroline : C’est ça. Mais alors, comment tu t’y es intéressé ? Qu’est ce qui fait qu’aujourd’hui tu t’es intéressé ? Donc, tu pratiques aussi la mobilité des pieds, c’est bien évidemment ce qui nous intéresse, et ce vers quoi on va aller. Mais comment tu… Voilà. Comment tu es parti sur, entre guillemets, cet intérêt pour la mobilité des pieds ? Qu’est-ce qui… est-ce qu’il y a eu un déclencheur ? Est-ce que…
Benoît :Le premier déclencheur, c’est basique. J’ai fais comme tout le monde. Je ne m’intéressais pas. Moi j’étais plutôt, en plus j’ai toujours eu, je ne sais pas pourquoi, cette image de ne pas avoir trop de grands pieds. Donc je crois que de toujours dans ma jeunesse ou enfin dans toute ma vie, au lieu d’avoir des chaussures un peu plus grandes, et maintenant je ne les prenais pas trop grandes tu vois. Pour moi, avoir du 43, j’avais l’impression d’avoir des bateaux, des choses comme ça. Donc déjà, ça ne devait pas être terrible. Et c’est arrivé que souvent j’avais mal aux pieds parce que moi, maintenant, j’ai développé un hallux valgus. OK ? Et moi, quand j’ai dansé, alors je t’ai dit j’ai fait pas mal de danse. Donc j’ai fait du break, c’est assez demandant, mais à la fin, j’ai fait plutôt ma danse préférée de la vie, c’est ce qu’on appelle la « House dance ».
Caroline : OK.
Benoît :C’est danser sur la « House music ». Et c’est quelque chose de très sautillant. OK ? C’est très, tu es toujours en train de sauter comme ça, comme si tu faisais de la corde à sauter. Mais ça, c’est super demandant aussi pour les pieds, des choses comme ça. Et mes pieds étaient…
Caroline : Ruinés.
Benoît :Ruinés. Exactement. Tu vois, pas comme une danseuse classique, mais… Et je n’avais pas des pieds résilients. Je ne pouvais pas. Des fois on rigolait quand il y a des potes qui faisaient du break pieds nus ou des choses comme ça, et moi impossible. J’avais les pieds trop sensibles. Je n’étais pas bien. J’ai mal aux pieds. Et j’ai commencé à m’intéresser un petit peu plus là-dessus. Et après j’ai vu, j’ai commencé à voir sur le… je parle avec mes mains, même sous la table.
Caroline : Mais non. Je regardais en fait si tu avais des chaussures aujourd’hui qui étaient…
Benoît :Alors, je vais vous raconter un peu mon histoire. Mais oui, alors regarde, regarde. Les gens, vous ne pouvez pas voir ça, mais moi c’est la totale. Ah non moi quand je suis à fond dedans, je suis à fond dedans.
Caroline : Alors donc, Benoît vient d’enlever ses chaussures, qui sont des chaussures minimalistes, et il est avec des chaussettes qui sont des chaussettes à orteils, voilà cinq doigts. Où donc il a chacun de ses orteils qui sont séparés, plus un écarteur de doigts de pieds. Donc il est vraiment à fond.
Benoît :Et pourquoi ? Parce que, vraiment, un des problèmes, on va partir de plein de choses des pieds, c’est que, il y a deux problèmes pour nos pieds, dans notre génération, dans notre société. C’est que nos chaussures ne sont pas adaptées, elles n’ont pas une forme de pied. On va en reparler ça après. Et deuxième chose, même si on avait des chaussures c’est que, on marche que sur du sol plat. C’est bien de marcher pieds nus, mais si on marche à la maison, si on marche dans la rue, c’est du sol plat. On ne marche pas trop dans la nature. Donc, c’est deux choses qui ne sont pas naturelles par rapport au pied.
Caroline : OK.
Benoît :Donc, la première des choses, donc les chaussures. En général, donc là c’est un peu plus difficile en audio, mais, si on prend un pied normal, chacun a sa forme de pied, un pied un peu comme une main, c’est un peu, si vous prenez votre main, vous écartez votre main, elle est un peu évasée, et un pied c’est, à la base c’est comme ça.
Caroline : Quand on prend d’ailleurs, c’est pour ça que je disais tout à l’heure, c’était intéressant l’exemple que tu tenais avec ta fille. Quand on prend les pieds des enfants par exemple, et notamment des jeunes enfants, pas les nourrissons, mais des enfants, on a dit ta fille, aller peut-être deux ans, jusqu’à leurs deux ans, ils ne portent pas trop de chaussures. En fait quand on regarde leurs pieds, ils ont des pieds qui sont très écartés, qui sont en capacité d’agripper le sol vraiment.
Benoît :Ils ont une capacité avec leur gros orteil. Donc c’est leur abducteur qui va vers l’intérieur, c’est vraiment super intéressant. Donc c’est ça. C’est que, donc les chaussures n’ont vraiment pas une forme de pied, parce que les chaussures en général sont plutôt pointues vers le milieu, parce que pour le design.
Caroline : Nos pieds sont très serrés comme quand nos mains sont dans un moufle en fait.
Benoît :Exactement. C’est ça l’exemple. Ça, on donne souvent l’exemple, quand les gens disent « Oui, mais je ne sais pas », moi je dis mets ta main dans un gant un peu trop serré, et garde-la toute la journée comme ça, tu verras que tu vas perdre de la dextérité, de la mobilité, de la force. Et c’est la même chose, c’est un extrême, mais quand on met un plâtre, on perd de la mobilité, de la force, et là c’est ça donc. Les pieds donc, la première des choses, les chaussures c’est ça, quand on parle des chaussures minimalistes, c’est des chaussures où elles ont un bout un petit peu plus large pour que les doigts de pied reprennent un peu leur espace.
Caroline : Qu’on appelle « Toe box ».
Benoît :« Toe box », voilà. « Toe box » donc, « Wide toe box » en anglais, on n’a pas pied large, mais en général, même les marques françaises parlent de « Wide toe box ».
Caroline : Oui.
Benoît : Et deuxième chose, c’est que les, c’est pour ça que je vais parler avec mes enfants aussi près, c’est que les chaussures elles sont dures, les semelles sont super dures. C’est ce que, les gens vont dire « Ah oui, mais moi je porte des baskets ». Mais en fait, si on prend des Nike, des Adidas, elles ont la même forme. Ça évolue, ces dernières années, c’est un peu mieux. Mais elles ont la même forme. Moi, j’ai toujours porté des chaussures larges. Je n’ai pas des talons hauts, des escarpins pointus, mais finalement la pointe est plus serrée. Donc ce n’est pas du tout naturel et surtout quand tu fais du sport dedans, tu te dis, mais le… tu ne peux pas prendre tes appuis, ce n’est pas la même chose.
Caroline : Oui, et donc la semelle épaisse, donc on ne sent pas exactement ce sur quoi on marche.
Benoît :Et donc c’est ça. Donc c’est ça. La semelle est rigide. Deuxième chose, si on prend l’exemple des baskets, mais on prend n’importe quoi comme Nike, il y en a un talon beaucoup plus haut. Si on a le talon plus haut, ça fait qu’on a plus de poids du corps sur l’avant. Donc pareil, la statique déjà du corps, déjà est changée. Et c’est pour ça que j’aime bien prendre l’exemple des baskets, puisque que le talon tout le monde dit « Oui, OK, tout le monde sait qu’un talon, ce n’est pas bon pour le pied ». N’importe quelle personne qui met un talon quelques heures dit « OK, je sais que ce n’est pas bon pour mes pieds, mais on le met quand même pour l’esthétique ». Mais avec des baskets normales, on a aussi ce problème. Donc c’est dur. Et dernière chose, ça c’est un peu plus de subtil, ce n’est pas le point le plus important, mais comme on a des semelles très épaisses, voilà, on n’a plus de contact avec le sol. Moi j’adore avec mes, là mes chaussures minimalistes, donc les semelles sont très fines. Tu sais quand tu marches dans le sol, je ressens les cailloux, mais tu sais, juste avant les passages piétons, tu vois pour les aveugles
Caroline : Les petits points.
Benoît :Les petits points. C’est super bien de marcher dessus. Moi j’adore marcher là-dessus parce que tu ressens, tu vois.
Caroline : Moi aussi j’aime bien, c’est pour ça que je rigole. Mais c’est parce qu’en fait l’exemple est vraiment bon. Parce que oui, quand on marche avec des chaussures minimalistes, on a vraiment une sensation de tout ressentir au niveau du sol, de la route et cetera. Et un des bons exemples, quand on est en ville, c’est en effet c’est qu’on ressent ces petits picots-là qui sont au niveau du passage piéton pour prévenir les non-voyants, avec leur canne. Mais en fait, c’est aussi un signal quand on ne fait pas trop attention et qu’on marche pieds nus de « Oui tiens, c’est vrai, je vais arriver là aussi sur un passage piéton ».
Benoît :Et pareil, si on marche sur des pavés, des choses comme ça, tu te dis « Waouh, ». Donc c’est assez important. Donc ça, c’est la première des choses, c’est que les chaussures, elles ne sont pas vraiment faites, et c’est pour ça que je dis, quand je donne des exercices de mobilité, des exercices de renforcement pour le pied, c’est juste déjà pour restaurer une fonction normale. Tu vois les gens dire « Mais ah, mais tu es à fond sur les pieds, un peu au fétichisme ». Maintenant c’est que, on perd la fonction de nos pieds. OK ? C’est que si on perd et là…
Caroline : Excuse-moi je te coupe.
Benoît :Non, mais vas-y.
Caroline : Ça a quel impact justement de, tu vois, de perdre la fonction sur les pieds ? C’est que pourquoi pas, à la limite, sur la démonstration que tu viens de nous faire, c’est tout aussi important que le reste. C’est quelque chose qui se tient. Mais quel est vraiment l’impact du pied sur le reste du corps en fait ? Est-ce que ça on peut rentrer un petit peu plus.
Benoît : Oui, carrément parce que… alors, en plus, il y a plein de courants. Il y en a qui vont dire « Voilà le pied, c’est la base de toute la posture horlogerie », des choses comme ça. Après, on peut débattre plus ou moins. Mais déjà, c’est sûr, c’est qu’il y a vraiment des connexions entre ton arche du pied, par exemple, je donne juste un exemple, c’est flagrant un peu, l’arche du pied et le périnée. Déjà, c’est connecté le corps parce qu’en fait il y a plusieurs arches qui se connectent. L’arche du pied et déjà le périnée. Donc le bassin, il y a beaucoup, beaucoup de connexions entre les problèmes de pieds et de bassin. Déjà si on, on ne va même pas remonter jusqu’en haut, mais, déjà toujours entre pied et, si le pied ne fonctionne pas bien, la cheville ne fonctionne pas bien donc, chevilles et genoux, c’est toujours connecté, mais souvent pieds et hanche aussi. Donc il y a, je ne veux pas dire qu’on peut régler tous les problèmes, mais il y a plein de choses des fois, quand les gens je leur dit « OK, on peut regarder un peu comment ça fonctionne au niveau de ton pied », et souvent un des problèmes, on dit oui les pieds comme ils deviennent un peu faibles, on veut remettre du support par exemple. « OK, je n’ai plus de muscles dans mes pieds, je n’ai plus d’arche au niveau du pied, je vais mettre des supports ». Donc c’est comme si on mettait une béquille, mais on ne va pas résoudre le problème. Je ne suis pas en train de faire le débat sur les podologues, est-ce qu’il faut des pare-semelles. Le problème souvent, avec des gens qui vont juste donner des semelles sans aller plus loin, c’est-dire « Bah OK, on met une béquille ». Mais c’est comme si je te disais « Tiens, je te donne une béquille comme ça tu auras moins mal, mais tu gardes toute ta vie la béquille ». Donc, c’est que oui, ça peut aider carrément de ne plus avoir de douleur sur le moment, mais est-ce que ça règle vraiment notre problème de « je n’ai plus des pieds fonctionnels » ? Vraiment, un des problèmes, si je reviens, c’est nos chaussures. Nos chaussures, c’est vraiment la base. C’est pour ça que moi, j’ai, à quarante ans on m’a offert mes chaussures minimalistes, mes premières chaussures, il y a trois ans, OK ? Et j’ai commencé à en mettre. Et depuis, je ne mets plus que ça. Mais vraiment, je ne mets plus que ça. J’essayais de, quand je faisais des entraînements en extérieur, de remettre mes vieilles ASICS, qui étaient super bien et tout. Impossible.
Caroline : Tu cours aussi avec des chaussures minimalistes ?
Benoît : Je ne suis pas très fan de courir.
Caroline : OK.
Benoît :Alors quand je cours c’est, pour courir dans la vie, cinq-dix minutes C’est quelque chose qui m’ennuie un peu. Et donc je sais que, c’est pour ça que même ce que je veux dire, c’est qu’il faut aller crescendo. Les premières fois par exemple, j’ai couru juste parce que j’étais en retard, j’ai couru dix minutes sur du béton avec les chaussures. Le lendemain, des courbatures au mollet, mais vraiment phénoménal.
Caroline : Oui. Il faut faire très attention quand on commence avec des chaussures minimalistes. À vraiment y aller très, très, très progressivement, parce qu’en fait, nos pieds ne sont pas habitués du tout. Et, voire même là-dessus, j’ai enregistré un épisode avec Sylvain Guillaume, c’est l’épisode deux du podcast, qui est extrêmement intéressant où lui il marche pieds nus. Et il explique qu’en fait, à la limite, il vaut mieux passer par un stade pieds nus, avant même de mettre une chaussure minimaliste, pour réhabituer complètement son pied, avant de mettre des chaussures minimalistes. Quand on marche pieds nus, on ne peut pas marcher pieds nus trop longtemps quand on n’est pas habitué, et donc on va faire deux minutes, trois minutes, cinq minutes, et puis on va augmenter progressivement avant en fait de pouvoir utiliser les chaussures minimalistes.
Benoît : Ouais, c’est clair. Et après, c’est pour ça que c’est un autre débat pour ceux qui veulent aller courir, il y a plein de magasins qui maintenant qui sont spécialistes là-dedans, qui vont dire voilà, quel indice de minimalisme tu veux, comme ça. Mais après c’est toujours du bon sens. Si tu es toujours maximaliste, il ne faut pas dire « oui, c’est très bon pour moi le minimaliste, je vais m’y mettre ». Donc, et juste pour te dire c’est qu’au début, moi j’ai, ça m’est arrivé de tu vois, d’avoir un peu plus mal aux pieds, des choses comme ça. C’est comme quand j’ai mes écarteurs au début. Après, on va parler des écarteurs, mais au début, quand j’ai mis, je devais les enlever parce que je suis allé directement trop vite, trop fort tu vois, donc. Ça c’est la petite phrase que je dis. Chaque fois qu’on se blesse, en général, c’est qu’on a voulu aller trop vite, trop fort, trop longtemps, après avoir fait trop longtemps, rien, trop peu. C’est-à-dire c’est qu’il faut y aller progressivement. Et là pour dire c’est que des fois, mes pieds, ils ne sont pas revenus comme mes enfants, je dis, mais les enfants, ils ont des pieds parfaits.
Caroline : C’est vrai.
Benoît :Et je fais très attention à eux. Je me bats avec les grands-mères, les choses comme ça. Je dis non non, les chaussures, c’est moi qui les achète. Je ne leur achète que des chaussures, après ils sont tout petit, c’est plus facile, parce qu’on arrive souvent à trouver des chaussures souples. Mais voilà, pareil, je préfère mettre plus d’argent là d’acheter des bonnes chaussures, parce que c’est tellement important, leurs pieds ils sont tellement bien et surtout, je leur ai donné l’habitude de marcher pieds nus. Et souvent les gens quand on va en vacances, direct on arrive, on sort de la voiture, on est pieds nus comme ça, ils ne pensaient pas…
Caroline : Il y a des petits cailloux.
Benoît :… parce qu’ils ont toujours eux-mêmes, il peut y avoir un bout de verre, des choses comme ça, on marche tout le temps pieds nus nous, c’est arrivé qu’une fois qu’on se coupe, mais voilà, il n’y a pas des clous, des clous rouillés avec du tétanos au milieu de la route. Non, ils ont toujours peur…
Caroline : En plus, c’est ce parce que, enfin, on me pose aussi souvent la question, parce que je marche pieds nus. Et en fait, c’est que on développe des capacités de proprioception, je ne sais pas, mais de réception de capteurs au niveau des pieds, certains comme pour les mains en fait. Nos pieds deviennent beaucoup plus habitués à éviter les obstacles que quand ils sont dans des chaussures quand ils sont pieds nus. Donc en fait, plus on pratique, moins on va aller, de manière inconsciente en fait, notre pied va éviter l’obstacle qui est sur lui et donc on va marcher au bon endroit. Et au final, même s’il y avait potentiellement quelque chose de dangereux, c’est comme notre main, on ne va pas aller prendre un truc quand on sent de la chaleur vraiment très proches. C’est très rare qu’on aille se brûler sur quelque chose parce qu’on sent la chaleur. Et c’est pareil pour le pied en fait. Plus on l’habitue, moins on va aller se faire mal.
Benoît : Il y a tellement de récepteurs. C’est pour ça que c’est les endroits qui a le plus de récepteurs avec les mains, quand on est bébé c’est les endroits où on va d’abord découvrir le monde, avec les pieds, avec les mains. C’est pour ça qu’il y a tellement de récepteurs. Et même l’exemple que tout le monde, tout le monde est en train de, quand on dort, et qu’on laisse sortir le pied, bah c’est ça. C’est parce qu’il y a tellement de récepteurs par rapport à la chaleur qui va gérer la… qui va faire des échanges. Il y a beaucoup d’échanges de chaleur, donc les pieds sont vraiment importants, une partie importante et donc on les met, c’est normal dans la société, dans le temps, on les met, on les enferme. Donc, et mes enfants, je trouve qu’ils ont les pieds parfait, ils ont gardé l’habitude. Nous ils nous voient toujours, ils rigolent, ils nous voyaient très règlement pieds nus, ou quand je dis viens on va descendre, je ne sais pas si le facteur arrive, on doit descendre, et on descend dans le couloir on est pieds nus, et ce n’est pas grave. On a les pieds sales. Donc moi je suis très connu sur Instagram, les gens rigolaient sur mes pieds sales, #lespiedssales.
Caroline : C’est vrai !?
Benoît :Ouais. Mais moi je rigole, enfin, je ne rigole pas trop avec les gens, mais je dis voilà, moi j’ai peut-être les pieds sales la journée, parce que je suis très, très, je suis dans mon studio, je marche tous les jours, je suis pieds nus. Donc oui. Quand je fais des vidéos, oui, j’ai les pieds noirs, ça arrive. Mais sauf que peut-être par rapport aux gens, je leur dis, mais moi, la seule chose que je lave tous les jours, c’est peut-être, c’est mes pieds. Parce que j’ai les pieds noirs avant de rentrer dans le lit, impossible que je puisse… Et donc…
Caroline : Mais ça, je ne sais pas toi, mais alors moi ça me l’a fait, c’était assez nette. Notamment j’ai fait une rando il n’y a pas très longtemps, pieds nus complètement.
Benoît : Donc moi je ne suis jamais allé à des niveaux comme ça, tu vois.
Caroline : Mais en fait c’était une rando où il y avait de la boue, c’était un peu en sous-bois, en forêt. Et est en fait, impossible de nettoyer mes pieds quoi. Enfin, je les ai laissés tremper pendant, je ne sais pas, trente minutes, mais c’était impossible à enlever. Oui c’est ça. Vraiment ça a teinté mon pied, à tel point que j’ai vu mes parents le lendemain. Et ils me voient, je ne sais pas sur le canapé, ou je n’en sais rien bref, ils voient mes pieds et là ma mère, mais vraiment, mais tu vois, hors d’elle « Mais Caroline, attention tes pieds ! », genre ils sont dégueulasses quoi. Mais en fait, non, pas du tout, ils étaient super propres.
Benoît : Oui oui. Non non, mais…
Caroline : Mais donc…
Benoît : A force, c’est vrai, moi l’hiver là maintenant moins, parce que je suis moins pieds nus. Mais c’est vrai que l’été t’as toujours…
Caroline : C’est ça. Tu as toujours l’impression qu’ils sont sales alors qu’en fait non, ils sont juste super propres et que, malheureusement oui…
Benoît : C’est ça. Et après c’est des visions de la société tu vois. Moi ça me choque plus des gens qui sont dans leur appartement avec des chaussures, tu vois, ou dans la salle de bain, ils rentrent dans la salle de bain avec des chaussures, moi ça me choque plus tu vois. Parce que moi, dès que je rentre chez moi, mais après, c’était même avant ça je…
Caroline : Et tiens, sur la vision de société, je trouve ça intéressant d’avoir ton exemple et ton vécu, sur le fait de porter des chaussures minimalistes. Alors après tu es un homme donc c’est peut-être un peu moins embêtant. Mais est ce que, même par rapport à tes enfants, enfin les enfants remarque de base aussi, ils ont peut-être des chaussures assez larges, mais est-ce que tu as ressenti toi en tout cas quelque chose de pression de société ? Tu vois par rapport à un certain look, par rapport à un certain esthétisme dont tu parlais, qui n’est… Alors, ça s’est arrangé depuis, surtout un an là, il y a eu un gros coup sur les chaussures minimalistes pour qu’elles ressemblent à des trucs un peu plus standard. Mais est-ce que tu as ressenti ça ou pas ?
Benoît : Mais, alors, c’est plutôt le côté féminin. Oui, c’est sûr que moi j’ai, quand j’en parle à des gens ils me disent « Ah non, mais c’est moche ! », je ne le trouve pas. Et pourtant maintenant, il y a plus que d’un an, j’aime bien « Anya’s Reviews », tu sais c’est…
Caroline : Oui. Oui.
Benoît : C’est une personne…
Caroline : Je mettrais les liens…
Benoît : Oui qui est… Et vraiment, son site internet, où on peut, en fait, elle référence plein de chaussures, et on peut vraiment…
Caroline : Ça fait partie d’un de mes objectifs prochainement là, de référencer les chaussures minimalistes.
Benoît : Oui, mais ça, c’est… C’est pour ça, après je te parlerai aussi pourquoi je ne parle pas tout le temps des pieds, parce que bah oui je fais plein de choses en même temps et tout. Mais oui, moi, un site comme ça, ce serait merveilleux tu vois en français, parce que des fois…
Caroline : Oui c’est ça. C’est…
Benoît : Moi, je renvoie, dans toutes mes vidéos je renvoie souvent vers elle, alors des marques françaises aussi, il y a plein de, il y a des sites super bien français, mais souvent pour les enfants. Donc « Petit pas de géant », des petites choses comme ça, super bien, mais pour les adultes, c’est un peu plus difficile. Donc, eh oui, et en fait, il y a plein de chaussures minimalistes de toutes les sortes. Là, moi à Noël, je me suis fait faire offertes, il y a des chaussures qui ressemblent un peu, on va dire, à des Timberland, tu vois les Timberland.
Caroline : Oui. Je les vois bien. Moi aussi je les veux celles-là.
Benoît : Bah tu vois. Il y a des minimalistes… Après, bien sûr, il faut s’équiper. Par exemple, tu vois là j’ai eu froid un peu, hop j’ai mis des semelles, pour ne pas avoir froid, parce que c’est normal, quand tu es à deux millimètres du sol, tu sens plus.
Caroline : Et, bien que, pareil, petite aparté sur le froid parce que c’est une question qu’on me pose beaucoup, et d’en parler avec toi, je trouve ça aussi intéressant. C’est comme dans des moufles en fait, quand on a nos mains dans des moufles, nos mains ne bougent plus, elles ont froid, mais c’est instantané, c’est assez vite. Et moi on me pose souvent la question « Mais tu n’as pas froid aux pieds ? ». Et en fait, les pieds dans les chaussures minimalistes ont beaucoup plus d’espace, bougent beaucoup plus et ne sont pas mobiles. Donc en réalité…
Benoît : Oh là moi regarde j’ai des petites, c’est des petites chaussures, il faut juste, j’ai juste… parce qu’il n’y avait vraiment pas de semelles. J’ai juste mis une semelle d’une autre chaussure que j’ai parce que celles-là, je les avais achetées sans semelle. Et là carrément c’est bien. Mais c’est vrai que quand tu es à… parce que des fois c’est, OK ça bouge, mais si tu es, j’étais à deux millimètres du sol et, vraiment tu sens le sol froid…
Caroline : Même quand il pleut ou quoi.
Benoît : Et après ça dépend. Oui, par exemple, celles-là, plus que les Vivobarefoot elles sont vraiment beaucoup plus fines. Donc voilà, on s’habitue comme tout, on s’habitue. Moi l’hiver, je ne mets pas trop de grosses vestes, je ne mets pas trop de… On gère, on gère comme on peut. Donc pour revenir, voilà. Et juste pour dire par rapport à ça, l’exemple c’est que même si mes pieds ne sont pas parfaits, tu te dis ah oui, mais tu mets des écarteurs, tu mets des chaussures, mais c’est normal, mon corps pendant quarante ans, une quarantaine d’années, voilà, j’ai mis des chaussures pas très adaptées à… donc je ne m’attendais pas qu’en quelques voilà, je suis toujours sur mon chemin d’avoir des pieds plus forts. Mais je vois quand même des progrès. Par exemple, mon hallux valgus ne s’est pas super amélioré, à droite beaucoup mieux qu’à gauche, mais les douleurs sont presque parties. Des fois, ça arrive que quand je fais des acrobaties, je tombe dessus, c’est encore un peu plus sensible. Mais déjà ça, c’est la première des choses. Ah oui !
Caroline : Oui, tu n’as pas été opéré. Tu ne t’es pas fait opérer.
Benoît : Exactement.
Caroline : Tu n’as pas le réflexe que beaucoup de personnes ont : Hallux Valgus, Opération.
Benoît : Donc et surtout, de limiter la déviation, donc renforcer les pieds. Et maintenant je trouve vraiment que j’ai des pieds plus résilients. C’est dans le sens que, je te disais « House dance », c’est des trucs sautillants. Ça m’arrive des fois, je suis au studio, je peux danser pieds nus, ça ne me dérange pas. J’ai moins cette sensibilité de pieds, je me sens plus fort, plus d’équilibre aussi, parce que ça c’est important. Je, après on va revenir sur les écarteurs, mais les écarteurs, je conseille vraiment des gens, quand on s’entraîne pieds nus, on est beaucoup plus équilibré. Et donc pour te dire entraîner pieds nus. Moi dans mon studio de forme, les cours de Pilate, de yoga, tout le monde fait ça pieds nus, c’est normal. Mais le « Functional training », 99 % des gens, il y en a des fois ils viennent avec des chaussures on dit OK, on parle pourquoi ils veulent des chaussures, parce que des fois il y a souvent le côté je n’ai pas envie de mettre mes pieds sales, par terre. Voilà. Chacun ses petites phobies et ses petites choses, ça je ne juge pas. Mais tout le monde s’entraîne pieds nus maintenant, ils ont pris l’habitude. Et ça, c’est fou parce que je me dis voilà, les gens à force de s’entraîner, on ne dirait pas, même si on ne fait pas du renforcement spécifique pour les pieds, je suis en train de leur renforcer les pieds. Et des fois on fait juste OK, hop on fait quelques petits aller-retour de course, OK c’est un petit studio, mais voilà, ils font cinq-six aller-retour de course, ils sont en train de courir pieds nus. Donc ils ne vont pas attaquer avec le talon, ils vont renforcer les pieds, de faire du squat, du soulevé de terre, n’importe quoi pieds nus, ils travaillent plus leurs pieds. Donc déjà, c’est la base. Quand les gens me disent « Comment je peux faire renforcer ? », déjà, marche déjà plus pieds nus, entraîne-toi aussi pieds nus. Et après, ce n’est pas toujours facile, si tu es dans un basic fit, tu es dans des choses comme ça, des fois il y a des règles où tu ne peux pas tu vois.
Caroline : Des fois c’est très compliqué. Oui, oui. C’est très embêtant.
Benoît : Mais si tu t’entraînes à la maison, il n’y a rien à voir. Des exercices d’équilibre, maintenant sur les pieds, je me sens beaucoup plus… Pourquoi ? Parce que j’ai un splay, un étalement, ce qu’on dit, beaucoup mieux. Maintenant, activement, j’arrive mieux à faire ça, tu vois.
Caroline : C’est, est-ce que justement tu peux revenir un petit peu sur, qu’est-ce que ça va développer aussi sur le pied ? Donc, comme tu viens de dire, l’écartement du pied est meilleur donc, ça influe sur quoi ? Sur ton équilibre ? Sur ta posture ?
Benoît : Alors souvent, c’est souvent ça, c’est que, le problème, on… plusieurs choses. Quand on a les pieds qui sont tout serrés, OK, comme, tout serrés. La première des choses c’est que la circulation est moins bonne. Alors ça, il y a Correctos, c’est une marque d’écarteur aux États-Unis qui ont lancé, ils ont vraiment un blog vraiment intéressant.
Caroline : Très bien fourni, oui.
Benoît : Et donc, il faut juste lire un peu de l’anglais, mais ils ont montré des études. Il y a quand même quelques petites études là-dessus. Ils ont montré des IRM entre des pieds, des pieds qui sont sans écarteurs, et des pieds avec écarteurs. Alors pourquoi des pieds avec écarteurs ? Puisque c’est des pieds qui n’étaient pas très fonctionnels, avec un petit peu léger Hallux Valgus, les doigts de pieds ensemble, les orteils qui sont serrés ensemble, et on voit au niveau de la circulation que ça ne circule pas bien le sang. La lymphe, le sang. Hop on met les écarteurs, et, il y a une meilleure circulation. Donc c’est logique. On se dit le corps, il est plus aligné, ça circule mieux. C’est comme si tu étais avec ton bras dans le dos, toujours en train d’être étiré. Tu dis c’est normal, ça ne passe pas très bien ici. Ou, c’est ce qu’on dit avec les épaules, quand on dit ah, on a les épaules en avant, des fois ça bloque au niveau circulation, des fois les nerfs ça se coince. Donc, c’est un peu le même principe. Donc déjà ça c’est bien. Donc de travailler pieds nus et de restaurer le pied. Alors, restaurer le pied, il y a plein de manières : de faire de l’automassage, de faire des exercices de mobilité, de renforcement musculaire. Ça va être important parce que le pied normalement, il y a trois types d’arches. OK ? Il y a trois arches. OK ? Il y a les arches, on a la grosse arche qu’on voit si on a le pied pas au pas, de ce côté, de l’autre côté, mais aussi une arche, normalement un pied il est un peu concave. Concave ou convexe dans ce sens ? OK, comme un peu… concave. Plutôt un petit peu concave. Et sauf, c’est ça qu’on perd à force de marcher sur du sol plat. OK ? Donc même si on marche pieds nus c’est, donc de se réentraîner pieds nus. Déjà on va essayer de renforcer ses muscles pour essayer de retrouver un peu cette arche, et avoir cette arche active. Parce que souvent les gens ils sont beaucoup à parler « Est-ce que j’ai le pied en pronation, en supination ?, des choses comme ça. Mais en fait, un pied, c’est ça qui est intéressant, c’est que c’est quelque chose de souple, c’est qu’il va passer par toutes ces phases. Quand il va se déposer, il va venir s’affaisser, parce que si on ne s’affaisse pas, l’arche, on ne peut pas, la cheville ne peut pas avancer, donc le tibia ne peut pas avancer par rapport à la cheville. Et après ça va revenir créer cette arche. Le pied, c’est vraiment une machinerie. J’ai commencé à faire une, je n’ai pas eu le temps de la finir parce que j’ai commencé en septembre, faire une formation sur, on avait parlé ensemble, « My Foot Function », pour devenir instructeur pied, et c’est super intéressant. Sauf que je suis parti dans plusieurs projets en même temps. L’écriture de livre, des choses comme ça. Donc j’ai dit OK, pour l’instant, la formation le faire après. Mais les pieds, c’est vraiment une, c’est une machinerie formidable. Le corps c’est une machine formidable, mais vraiment entre comme c’est bien fait, le fait de l’absorption, d’avoir de la force pour repousser. Et le problème, c’est qu’on perd, même si on perd un peu de muscle, on perd du muscle, de la mobilité, donc on perd des fonctions basiques du corps. Donc la base déjà de travailler pieds nus. C’est pour ça que souvent, il y aurait plein de choses à faire sur les pieds, mais moi je dis, les gens, OK, vous passez à la maison, chez vous, vous n’êtes pas au travail, vous ne pouvez pas être pieds nus. OK. Ça arrive. Après il y en a ils arrivent à prendre, moi j’ai une clientèle elle me dit bah non, elle est comptable. Pourtant elle est comptable. Elle est au bureau « ils savent, je suis pieds nus, je suis avec mes écarteurs, point barre. Je ne reçois pas de clients. S’il y a un client je mets mes chaussures, mais ils savent, c’est comme ça ». Après, on a chacun nos batailles.
Caroline : C’est génial. C’est génial.
Benoît : On a chacun nos batailles, on a chacun nos choses. Mais des fois, on pourrait se dire ah dans le bureau, pour toi, c’est facile, tu es dans un studio, tu es toute la journée pieds nus. C’est vrai que pour moi c’est plus facile. Mais après on a chacun nos combats, nos choses à travailler. Mais première des choses, si on a passé toute la journée dans des chaussures, c’est de dire bah OK, le soir, je peux prendre cinq minutes quand j’arrive à la maison, masser mes pieds, redonner un peu de mobilité, et faire, et travailler, et venir commencer à travailler pieds nus. Et pieds nus, peut-être soit avec des chaussettes orteils. Parce que c’est vrai qu’on ne dirait pas, mais les chaussettes, c’est un peu comme les chaussures. Si elles ne sont pas faites, à part si on prend des Toe…
Caroline : Des Wide Toe box.
Benoît : Oui, c’est ça. Ou des chaussettes pour, faites pour les gens qui ont du diabète, qui sont un peu plus larges, donc juste comme ça. Mais les chaussettes, ça serre aussi un petit peu, ça ne redonne pas le bon mouvement. Et pourquoi les écarteurs pourraient être intéressants ? Parce que c’est déjà bien de travailler pieds nus, mais si on a des pieds, qui sont plus… pardon je touche toujours la table.
Caroline : Non non. Ce n’est pas par rapport à ça. C’’est qu’en fait je voulais, du coup, parce que depuis tout à l’heure je me dis mince on a parlé des écarteurs, on n’a pas expliqué forcément ce qu’était un écarteur. Donc tu sais quoi ? On va partir de la base. On va expliquer qu’est-ce qu’un écarteur. Et ensuite…
Benoît : Et pourquoi c’est intéressant ?
Caroline : Parce que tu étais en train de partir sur pourquoi c’est intéressant d’en mettre donc, redis-nous peut-être, c’est quoi un écarteur.
Benoît : Par exemple, moi, par rapport à, avant de connaître les écarteurs, au début, quand j’avais l’Hallux valgus, je prenais toujours des trucs que tu vois dans les pubs Instagram, le truc qui te redresse la nuit, tu dors avec, et dans la pub ils disent « Oh, c’est magique ! ». Sauf que le problème, c’est passif. Donc dès qu’on l’enlève, ça ne bouge pas. Et moi, mes pieds, ils ont vraiment évolué, surtout de manière active, parce que la forme est toujours un petit peu pareille, ils sont moins serrés, mais maintenant vraiment actifs. Quand je prends mes appuis au sol, quand je marche, j’ai les doigts plus écartés. Côté actif c’est bien. Les écarteurs, c’est ça qui est intéressant, c’est que un écarteur, c’est des petits bouts de silicone qu’on place entre les orteils, et qui vont essayer de retrouver ce splay, cet étalement. Je dis le terme anglais, parce que si on retrouve souvent dans les contenus, on va plutôt trouver ce terme « Splay ». Donc cet étalement, on va retrouver cet étalement un peu plus naturel. Et ce qui est intéressant, c’est que ce n’est pas juste passif, parce qu’on dirait c’est passif. Si on les met le soir en train de regarder la télé, ça ne sert à rien. Ça sert quand même mieux que rien mettre parce que ça détend un peu, ça écarte un peu passivement. Mais ce qui va être vraiment intéressant, c’est dire OK, est ce que je peux remettre mes orteils dans l’alignement, pour avoir une meilleure mécanique. Donc meilleure mécanique, donc meilleur renforcement, donc je vais améliorer. C’est pour ça que les gens me disent « Mais, ce n’est pas comme les T-shirts posturales ». Un T-shirt posturale, pareil, c’est passif. C’est exactement la même chose que l’orthèse qu’on met la nuit, et quand on enlève, ça relâche. OK ? Si par exemple j’avais mis, bah les écarteurs c’est un peu ça, les écarteurs… Alors je suis en audio. On va essayer de se dire que les écarteurs c’est un peu comme si on allait faire, non, je vais partir sur le T-shirt postural. Le T-shirt postural, c’est comme si on fait l’orthèse de la nuit. On est d’accord ? C’est passif, ça ne fait rien. Les écarteurs c’est comme si je voulais faire redresser mon dos, et qu’est-ce que je vais faire ? Pour redresser mon dos, je vais me plaquer contre un mur, la tête, les omoplates, je vais coller mes coudes et mes mains, et je vais essayer de guider, de monter et descendre mes bras. OK ? L’écarteur c’est un peu le guide. C’est le mur. On va dire ça me guide dans le mouvement, et après je vais essayer de renforcer plus dans l’axe. Et donc ça va m’aider. C’est un peu poussé, mais c’est un peu ça. C’est que l’écarteur passivement il ne va rien faire, mais activement il va te retrouver une meilleure fonction. Donc déjà, ça c’est intéressant, par rapport à la circulation. Donc si on a un peu mal aux pieds, une mauvaise circulation, ça nous aide à avoir une meilleure circulation. Ça peut nous aider même pour des syndromes. Je ne sais pas si tu connais « Syndrome de Morton », des choses comme ça. Tous ces syndromes, c’est un peu, c’est quoi ? C’est des petits nerfs qui sont entre les os, on va dire des articulations de, qui se pincent. Et ça, le basique, c’est aussi, il y a plein de choses qu’on pourrait avoir, mais le basique, c’est parce que nos pieds sont trop serrés dans les chaussures. Dès qu’on leur donne de l’espace, c’est pour ça que des petites choses, souvent, dès que c’est un peu médicale, je suis un peu petit dans les réseaux, je ne parle pas trop, mais moi j’ai des clientes qui avaient des syndromes comme ça. Je leur dis OK, tu peux mettre des écarteurs. Elles mettaient que ça le soir et tout. Et je leur ai fait changer de chaussures. Elles n’ont pas mis des minimalistes parce qu’elles n’avaient pas trop. On va revenir à elles, on était partis, mais des chaussures plus larges, hop elle me dit « Oh c’est parti, je n’ai plus mal ». Tu vois ?
Caroline : J’ai une douleur à la cheville qui ne partait pas, en fait, qui restait. Moi, à chaque fois que je partais en rando ou quoi je, une fois je rentrais de rando, je parle de grosses rando, on était sur…
Benoît : Grosses rando pieds nus ?
Caroline : Non, non, avec des chaussures. Tu vois, je partais pour quatre-cinq heures. Et puis j’ai toujours eu une instabilité de la cheville parce que, bref, assez hyperlaxe. Et en fait, depuis que je marche pieds nus, je n’ai pas plus ce, c’est une espèce de petit point vraiment au niveau de la cheville, et à chaque fois, le kiné ou quoi, me remettait le truc et bref ça repartait. Mais ça a disparu complètement ce… je ne sais pas ce qui se passait au niveau de ma cheville, mais ça ne se déclenchait que quand je marchais trois à quatre heures de rando, fort. Et là vraiment je n’ai plus rien, plus rien du tout.
Benoît : Oui, c’est fou. Donc c’est pour dire que, déjà de, ces écarteurs, donc l’alignement une meilleure circulation, moins de compression au niveau des pieds. Et par exemple si on prend, même si on n’a pas un Hallux valgus, en général, si on va avoir un pied déjà qui fonctionne bien, on devrait avoir l’alignement du gros orteil avec le talon. C’est-à-dire que si on prend, si on une trace une ligne de son gros orteil jusqu’à son talon, c’est vraiment une ligne droite. Ça c’est… et c’est là où il y a la meilleure fonction parce que l’articulation du gros orteil est vraiment importante.
Caroline : Comme le pouce quoi.
Benoît : Oui. Mais elle est importante pour toute la, encore plus importante que le pouce. Si tu n’as pas de pouce, ça ne va pas gérer sur ta statique quand tu marches, mais ça va gérer sur plein de choses parce que, dès que cette circulation se met en place, ça va durcir la voûte plantaire, pour qu’il y ait de la propulsion, ça va entraîner sur toute ton articulation de la jambe, du genou, de la hanche, dans l’axe. Donc c’est vraiment super important. Et nous, dès que cette articulation passe un peu en dedans, eh bien ça change plein de choses. Dès que son orteil passe en dedans, peut-être que tu vas ouvrir un peu plus ton pied, peut-être, tu sais quand les gens disent on marche en canard comme ça, ça travaille sur la hanche, donc ça a vraiment plein d’applications. Là donc les écarteurs vont aider un petit peu déjà à redresser, donc on a une meilleure dynamique de notre marche. Donc ça, c’est la base. Et ça va aider un peu à renforcer parce que, par exemple, on parle souvent du pied plat, qui peut être plat ou pas, ça dépend, parce qu’il faut regarder ça, surtout sur la dynamique tu vois, puisque tu peux avoir, il y a des cultures qui ont des pieds plats, mais ils ont un pied très fonctionnel. Donc souvent on était très focus sur ah, il faut que je mette un support, un support, un support. Mais ce qui est important, c’est que ton pied fonctionne bien. Et donc d’avoir le pied plus dans l’axe, déjà, notre Hallux longus, le muscle qui est en dessous-là, qui va nous faire fléchir ce gros orteil, s’il se renforce mieux, il va avoir un meilleur support de notre voûte plantaire aussi. Donc on a des pieds plus forts. Donc, ce n’est pas magique, ce n’est pas comme faire du renforcement musculaire, mais ça nous entraîne déjà à avoir un pied beaucoup plus fonctionnel. Donc les écarteurs sont vraiment super intéressant. Avec, toujours, c’est cette notion de progressivité. Que je t’ai dit mon exemple, moi des fois au début, je mettais les écarteurs, après je les enlevais parce que mon pied il me disait, non, arrête, ils étaient trop écartés, ça faisait trop mal ou des choses comme ça. Donc moi là, moi je les utilise vraiment beaucoup, et je sens vraiment ce confort par rapport à mon Hallux Valgus, donc avec cet oignon. Quand je les ai, je me sens beaucoup mieux. Quand je ne les ai pas, je ressens le pied qui va un peu en dedans, je me sens moins, tu sais comme je parle beaucoup de pieds nus, quand je monte des exercices moins stables, c’est un exercice sur une jambe et tout, donc c’est vraiment un confort, et je sens que ça fait vraiment du bien au pied.
Caroline : Oui. En plus d’être quelque chose qui t’aide activement à récupérer tes, enfin, tes, comment dire, tes pleines capacités de ta voûte plantaire et de tes pieds, c’est quelque chose qui en plus te soulages pour ton Hallux Valgus.
Benoît : Oui, ça soulage parce que, qu’est ce qui fait mal en général ? C’est le fait que le gros orteil part vers l’intérieur et donc son articulation, un peu, part vers l’extérieur. Donc ça peut produire un peu de l’inflammation, des choses comme ça. Et donc la stabilité. Et ça, d’avoir l’orteil dans l’axe, ça va être vraiment, moi c’était à la base que je l’ai mis. C’est pour ça que je l’ai gardé. Après, c’est d’abord, c’est tout ce qu’on cherche d’abord, limiter les douleurs, et après on va regarder oui, est-ce que mon pied se renforce, des choses comme ça. Et ça aide beaucoup. Moi j’ai, alors l’Hallux Valgus, c’est toujours un peu le truc touchy, parce que c’est la chose qui met un peu plus longtemps à… Et ce n’est pas flagrant, tu n’as pas des résultats. Mais par exemple, moi j’ai des clients qui ont des orteils en marteau, des choses comme ça. Ça aussi c’est un petit peu les chaussures qui jouent, et après il y a un déséquilibre entre les muscles du dessus et du dessous, tu vois qu’il y en a qui sont un peu plus tendus que d’autres. Et là, parce que c’est une pathologie moins grave que, on va dire, l’Hallus valgus…
Caroline : C’est quand le bout des pieds est un petit peu crocheté.
Benoît : Oui exactement, crocheté. On dit en marteau ou en crochet, ça dépend, quelle articulation est touchée. Et juste avec des écarteurs, et quelques petits exercices de massage, des petites choses de deux ou trois minutes par jour, là super, leurs pieds ont changé vraiment, ils me disent « Ah oui, c’est sûr ». Mais bien sûr, chaque fois que je montre à des gens des exercices, d’abord je leur dis « OK, tu mets quoi comme type de chaussures ? ». Et après, il ne faut pas se dire OK, on va faire venir pour les femmes les côtés…
Caroline : Les talons.
Benoît : Les talons, les choses comme ça. Moi je dis, je ne suis pas… moi je ne mets que des chaussures minimalistes. Je comprends bien que tout le monde ne peut pas mettre ça tous les jours aussi. Des fois on va avoir des pressions sociales au bureau.
Caroline : C’est pour ça que je parle parce que c’est une réalité.
Benoît : C’est une pression sociale qui est… par exemple, si par exemple, il y des gens qui ont des chaussures de sécurité ou des choses… chaussures de sécurité, ce n’est pas le pire, pour le « Wide Toe box » c’est bien, le pire, c’est qu’elles ne sont pas souples du tout. Ça ce n’est pas bien du tout. Mais…
Caroline : A la limite vaut mieux, je pense, une chaussure avec « Wide Toe box »…
Benoît : Carrément.
Caroline :… qui n’est pas souple du tout, que une chaussure, OK peut-être un peu souple, mais vraiment avec l’avant en pointe.
Benoît : Exactement. Et, mais sauf que maintenant, après se dire, est-ce que, ça c’est à chacun son débat, de dire « Oui, mais chez moi, tu sais, c’est un cabinet d’avocats, il faut un style de chaussures ». Mais est-ce que la santé passe après la pression sociale ? Donc chacun à se remettre, mais voilà, chacun ses combats. Mais, ce n’est pas parce que socialement on a dit, c’est comme, j’ai une de mes clientes comme ça où elle travaille dans la banque, ils lui mettaient la pression, il y avait toujours le truc un peu machiste un peu, comment elle s’habille, ah oui, si elle mettait un pantalon, pas de jupe, et voilà. On est en 2022, maintenant je pense qu’il faut faire du travail là-dessus. Donc je pense que pour les chaussures c’est un peu la même chose.
Caroline : Oui, c’est mon avis aussi, et je pense que…
Benoît : Ne pas se laisser… Ce n’est pas parce que la société nous dit c’est comme ça ou ma mère mettait ça, ma grand-mère mettait ça. Donc c’est ça. Mais si on doit par exemple dire, je dois pour mon travail ou parce que pour la soirée, moi je trouve ça aussi joli, comme les talons.
Caroline : C’est ce que j’allais dire. C’est que l’on peut trouver ça joli, juste, et vouloir.
Benoît : C’est le même principe qu’avec la nutrition. Je dis, que tu saches, alors avec le coca c’est facile, que tu saches qu’il y a du sucre dans le coca, au moins tu le sais. OK, je vais dire, ou par exemple, dans un dessert, dire ah oui on, là ce n’est pas super healthy, ce n’est pas grave, mais au moins tu sais que tu en as conscience. C’est pour ça que souvent, quand je faisais des points sur la nutrition, ce n’était pas pour dire ne mange pas ou mange ça, mais dire est-ce que tu sais que ça c’est un peu moins healthy que ça. Et après on a conscience, voilà. Quand on a un coca, tout le monde sait qu’il y a du sucre dedans. Ce n’est pas grave. On ne va pas se…
Caroline : Si tu en as envie, prends-le.
Benoît : Voilà. C’est ça. Mais, qu’est-ce que tu vas faire après ? Pour les chaussures, c’est un peu la même chose. OK. Tu vas faire une soirée, tu as une super tenue, tu as envie que ça aille avec tes super talons. Tu te dis il faut que je compense. C’est comme le sédentaire. Le sédentaire, on est obligé de compenser pour bouger notre corps. Eh bien qu’est-ce que tu peux faire après ta séance ? Eh bien ça tombe bien la semaine pro… enfin, la semaine prochaine, par rapport à là, avec Jana de Santé Pied, j’en parle beaucoup, on va en reparler pour les écarteurs. Je vais, on a fait une vidéo exactement comme ça. De se dire « Ah, j’ai mal aux talons, j’ai mal aux pieds. Qu’est-ce que je peux faire ? ». Bah voilà. Parce que je ne veux pas rentrer dans le manichéisme « Ah oui, soit tu as de mauvaises chaussures, soit tu as de bonnes chaussures ». Voilà. Et puis tu as mis tes talons, travailler un peu de mobilité, travailler un peu de massage, faire des choses, on va dire restaurer un peu les pieds, et ça peut être déjà intéressant.
Caroline : Et puis après, enfin tu vois, pour le vivre moi, j’ai des chaussures que je n’arrive plus à mettre.
Benoît : Après, c’est dur.
Caroline : J’ai, il y a des chaussures dans lesquelles je ne rentre plus. Ce n’est pas quelque chose…
Benoît : Oui parce que le pied s’élargit. Parce que tu sais, on a toujours cette image du pied, alors chacun a cette morphologie, mais il y a des pieds super fins, mais le pied c’est vaste donc s’élargit. Donc après, tu ne vas plus sentir cette différence parce que si pendant des années, tu avais de plus en plus serré, le pied était compressé, tu ne sentais pas la différence. Une fois que tu reprends et que tu t’élargis parce que tu remuscles aussi, on ne dirait pas tu sais tu ne vas pas avoir des biscotos dessus, mais…
Caroline : Si j’ai vu, j’ai, justement je trouvais que mes pieds dernièrement, ils me paraissaient un peu plus gros.
Benoît : Alors, et alors c’est ça le truc c’est que, tu sais dans plein de choses, il y avait des avant/après, et j’étais tellement, dommage que je n’ai pas de photo de, alors tu vois sur certains réseaux sociaux que je suis, qui sont beaucoup sur la rééducation du pied, réhabilitation, ils ont leur, mais tu vois ce n’est pas des photos en trois semaines comme la perte de poids, c’est des photos 2019-2022, et tu vois des changements de pied. Donc il faut prendre un peu plus le temps. Et moi j’étais vraiment déçu de dire ah mince je n’ai pas pris de photos de mes pieds pour montrer, parce que les pieds se remusclent, et c’est ça. Et donc pour venir aux filles, donc on peut faire, je dis aux filles parce que souvent… Pourquoi j’ai dit les filles ? Parce que quand je proposais des chaussures minimalistes, les hommes ils disent « Ah c’est un peu plus large », ça leur va, c’est des baskets, ça ne change pas trop. Pour les femmes, elles disent « Oh, il n’y a pas trop de chaussures », mais je trouve que maintenant, il y a vraiment un grand grand choix.
Caroline : Oui, il y a eu un gros gros, et c’est pour ça…
Benoît : Moi j’ai offert des baskets à une copine qui était minimalistes. On ne voit pas trop la différence. Hop, c’est des baskets un peu fancy, roses, mais, c’étaient des Vivobarefoot, c’étaient très bien. Et après on a l’habitude. Sauf que, c’est des images, on a, OK, il y a une forme.
Caroline : C’est ça.
Benoît : Et, en parlant de mode, là le pire de la mode, tu sais maintenant, ça fait deux ans que toutes les chaussures ressortent, mais avec des chaussures super compensées tu vois, avec des talons de… tellement moi ça me fait mal au cœur parce que, pour tout ce qu’on a parlé parce que c’est beaucoup moins souple. C’’est… alors là pour la connexion avec le sol, mais laisse tomber, zéro connexion. Donc j’espère que ça va bientôt passer cette mode. Mais moi, ça me rend fou de voir des choses comme ça tu vois.
Caroline : Après c’est ce que tu disais. C’est au final où tu mets ta priorité, toi, à titre personnel. Moi tu vois, j’aime porter des talons Maintenant, c’est vrai que ça ne fait pas un an, un an que je marche pieds nus et avec des chaussures minimalistes. Enfin, j’ai commencé la marche pieds nus puis les chaussures minimalistes. Et en fait, comme je disais, je ne rentre plus dans certaines chaussures, donc déjà c’est très simple. Et après, au final, ça me fait tellement du bien au quotidien que tu n’as plus envie. Donc…
Benoît : Alors, après, tu vois par rapport aux talons, je comprends que c’est des gens, que ce ne sont pas des podologues qui créent des chaussures, c’est des artistes. Donc, eux ils font « Ah cette forme pointue, ça va très bien ». Souvent, il y a des mèmes, sur les pieds où tu vois comment imagine, un créateur de chaussures les pieds tu sais avec, comme une main, tu vois avec le doigt de pied du milieu super long. Mais tu vois par exemple, et je crois que ça a évolué, j’ai commencé à voir des Nike ou des choses comme ça qui commencent à être un peu plus larges, mais tu sais quand c’est des chaussures un peu sportives, tu sais normalement, il y a quand même une petite science derrière. Ils essaient qu’elles soient au maximum pour le pied. Je dis, mais ça, ils n’ont jamais pensé que ça n’avait pas la forme d’un pied ? Parce que les gens s’ils sont chez eux là, et s’ils veulent faire, en général, le test qu’on fait, c’est qu’on met son pied par terre au sol, et on dessine avec un stylo le contour du pied. OK déjà, on essaie d’avoir des pieds bien, des doigts de pieds bien ouverts. Et après on va mettre au-dessus la chaussure, sur le dessin. Et on va faire pareil, la forme du pied de la chaussure. Et en fait, on voit généralement que, il manque un peu de place pour le gros orteil, il manque un peu de place pour le petit orteil, qui dépassent, donc qui ne sont pas naturels. Donc, donc ça, moi, ça m’a toujours choqué sur des choses, sur des marques comme ça de sport. Ils n’ont pas regardé juste leurs pieds, comment étaient fait leurs pieds ou ? Donc voilà. Mais je pense que ça va évoluer petit à petit, et ça va démocratiser.
Caroline : J’espère.
Benoît : Et le deuxième problème des chaussures minimalistes, c’est tout le monde dit, les gens ils disent le tarif « Ah oui, mais c’est cher ». Mais après, c’est cher comme des Nike, c’est cher comme des choses. Moi j’avais acheté, on m’a offert mes Vivobarefoot en, il y a trois ans là. Et voilà, deux ans et demi, trois ans, je les ai mises, elles commencent à déchirer un peu derrière. Encore, je les mettais, pour pas avoir… moi je m’en fichais, j’étais bien dedans, c’est pour pas que, avec les gens avec qui je suis, qu’ils n’aient pas honte de moi, des choses comme ça. Mais tu vois, je viens juste de changer il y a deux mois tu vois.
Caroline : Oui et puis, Vivobarefoot en plus ont derrière une vraie culture de récup et de recyclage des chaussures et, il y a un vrai système pour aller plus loin même.
Benoît : Et moi, ça ne me dérange pas sur des choses comme ça. Et pourtant, moi je suis très, tu vois, à chacun son truc, mais moi les habits, je suis très de seconde main tu vois, parce que je ne valorise pas du tout, un pull, un jean, c’est tout. Et donc moi j’aime bien sur Vinted, j’achète des secondes mains. Mais les chaussures, tu vois là, je n’ai pas peur d’investir là-dedans parce que je dis c’est tellement, pour moi, c’est tellement important parce que tu vois on marche tout le temps. Ça joue beaucoup plus sur notre posture, sur des choses comme ça, qu’un pull ou qu’un jeans. Donc s’il y a des choses à investir, moi j’investirais plus dans les chaussures, c’est sûr.
Caroline : Et sur les écarteurs du coup, je connais la réponse, mais je vais quand même te poser la question. Si on devait, si certains auditeurs étaient intéressés pour se procurer des écarteurs.
Benoît : Alors voilà, et pareil, c’est toujours des rencontres parce que donc moi j’étais un peu dans les écarteurs, et pareil, j’achetais sur Amazon, j’achetais plein d’écarteurs, tu tombais toujours avec, c’est ça ta chance tu vois, des trucs plus ou moins, j’ai essayé toutes les formes, tu vois. Et j’ai rencontré, alors, je ne sais plus comment on s’est rencontré, une personne qui venait de lancer son blog Santé Pieds là, Jana, et elle, elle était déjà un peu plus dans, sur son site internet, elle fournissait déjà des choses par rapport aux pieds, mais elle partait un peu dans tous les sens et tout. Mais j’ai dit, moi si tu peux me fournir des choses, ça peut être super intéressant. Et donc, ce qu’on a fait c’est que elle, elle a commencé à commander des choses. J’ai testé. Différentes. On a viré ce qui n’était pas très bien. Et on a sélectionné juste deux modèles qui étaient super bien. Voilà. Et, il y a un que c’est un modèle comme Correctos, la marque leader, et un autre modèle un peu plus souple. Et c’est parfait parce que, moi, tu vois j’aime, aux gens, leur conseiller des choses, mais en fait je n’avais pas tout ce côté… tu sais je fais déjà assez de choses, là, de ne pas m’occuper tu vois. Parce que moi, comme je t’ai dit, un site sur les chaussures, en français comme Anya elle fait, ce serait top. Mais je dis non, non, je laisse toujours ça de côté. Et là, quand elle m’a proposé ça, j’ai dit je peux en parler aux gens, mais sans avoir besoin de faire la gestion tu vois. Voilà, j’ai fait mon petit promo code d’influenceurs et tout. Et c’est vraiment cool parce que je sais que, aussi la qualité était là.
Caroline : C’est ça. La qualité est là oui.
Benoît : Et là, et donc surtout les souples tu sais, c’est de la silicone, mais c’est une silicone un peu, je ne sais pas, alors, je ne connais pas les différences, mais il était vraiment agréable, quand tu l’ouvres il ne sent pas le…
Caroline : Plastique.
Benoît : Tu vois des fois, il y a des trucs qui sentent le plastique pendant trois semaines et tout. Donc c’était vraiment bien. Il y a la version, donc moi je mets les deux, la version souple qui est bien pour commencer c’est mieux parce que l’écarteur, ça écarte tous les doigts de pieds de la même épaisseur. Pour l’Hallux valgus, moins intéressant, mais au moins ils tiennent bien. OK ? Donc… et pareil, au début on va peut-être les mettre quinze minutes, vingt minutes, c’est pas mal. Et j’utilise aussi les autres, dans les chaussures là, ceux que tu as vus. Ceux-là, le seul problème c’est qu’ils sont très résistants ; donc ils ne se cassent pas. Et on peut les régler. Donc par exemple, si tu veux que ton, si tu as un Hallux Valgus, tu veux écarter un peu plus tu peux, tu peux gérer. Le seul problème c’est que quand tu marches pieds nus, ils partent souvent, ils partent un peu plus.
Caroline : OK.
Benoît : Ils tiennent moins bien aux pieds, donc dans les chaussures c’est parfait. Donc ça me fait le bon combo. Et parfait, c’est une lyonnaise qui fait ça. Elle démarre et comme ça là, j’ai vu, parce que alors moi je parlais que des écarteurs, mais chaque fois, elle me demande un peu les conseils un peu et elle me dit « Ça c’est bien comme produit. Ça, ce n’est pas bien ». Parce qu’avant elle avait un peu les trucs, elle avait aussi des orthèses de nuit, des choses comme ça, des trucs comme ça. Je disais alors, alors j’essaie de dire ça, c’est pas un téléphone portable. Et donc là, par exemple, on va essayer et, ses prochains projets, c’est que, moi j’essaie toujours de dire voilà les gens, prenez soin de vos pieds, toujours avec la méthode des petits pas, de faire un petit peu. Et souvent je dis on peut masser un peu. Donc là, elle va fournir juste un peu de matériel pour… je vais demander, tu peux essayer de trouver une balle de massage, un élastique et… qu’est-ce que je lui ai demandé ? Les écarteurs il y avait, mais, des petites choses comme ça pour, donc on va essayer de faire un petit combo, un pack. Donc comme ça, moi je donne mes exercices, et les gens, ils ont déjà leur petit matériel. Après on peut toujours le faire, mais les gens disent « Ah, mais je n’ai pas de balles de tennis, je n’ai pas ci ». Donc là, on va vendre un pack.
Caroline : Un kit.
Benoît : Et c’est ça un peu. C’est une première parce que, comme je dis, en France, toi et moi, je pense qu’on doit se dire « Il n’y a que des gens qui parlent de chaussures mi….
Caroline : Oui on en avait discuté. On a l’impression que nos réseaux sont inondés, qu’on en parle beaucoup.
Benoît : La bonne chose d’Instagram, tu vois, c’est que tu…
Caroline : On te pousse du contenu que tu consommes. Oui.
Benoît : Donc, moi je ne vois que des… Tu vois, si par exemple les gens qui écoutent, les vraiment… Le truc c’est de… c’est comment ? De « Foot collective ». C’est vraiment la base, où il y a… ils mettent plein de contenus sur les pieds. Après moi, je suis plein de trucs, mais c’est vraiment… Eux ils ont un peu un côté en plus, encore plus holistique. Je ne sais pas moi comment dire, qui vont parler de la vie, du corps, de changement, de l’environnement, de plein de choses. C’est vraiment bien. Et, il y a « My foot function », « Gait Happens » que je regarde, il y a plein de choses. Il y a tellement de contenu sur les pieds. Moi je ne vois que je vois que ça.
Caroline : Oui oui moi aussi, mais donc…
Benoît : Mais c’est vrai qu’en France, il n’y a pas trop, et encore, moi je me limite parce que, tu sais, moi je, je me suis un peu spécialisé dans la mobilité, aidé en fait, coach mobilité, mais mon truc, c’est aider les gens à être plus actifs. Voilà, c’est ma base.
Caroline : Ils sont plus actifs.
Benoît : Exactement. A être plus actifs, pour lutter contre la sédentarité. C’est vraiment la base de ce que je fais. Tout ce que je fais, c’est là-dessus. Donc moi, le pied, ça me parle bien. À chaque fois que j’en parle, les gens sont comme « Oh, mais je n’ai jamais entendu parler de ça » et tout. Mais je ne voulais pas faire trop de contenu parce que si je me lâchais, il y aurait du contenu presque toutes les semaines. Mais j’ai peur, peut-être, ou pas, ça serait bien ou pas, de saouler les gens. Donc c’est pour ça que des fois je faisais des contenus aussi pour Jana, comme je dis mets-le sur ton compte, ou des choses comme ça. Mais là, de vouloir faire un programme, pour prendre soin de ses pieds, avec un peu de matériel, je pense qu’il n’y a pas trop en France tu vois, donc. Et c’est petit à petit d’essayer d’amener des choses qu’on voit un petit peu partout, parce que, il y a plein d’athlètes, moi je vois tellement d’athlètes Nord-américains ou anglo-saxons on va dire ; que maintenant ils travaillent avec des écarteurs tu vois, ils sont tout le temps tu vois, il y a Squat université, c’est un compte Instagram, un des plus connus YouTube, il donne beaucoup de conseils pour faire un meilleur squat, mais c’est vraiment des gens qui portent lourd, des choses comme ça. Et lui, il est que sur les… il parle à fond des écarteurs, il dit « Vous voyez, on ne peut pas avoir de bons appuis pour notre squat ». Maintenant il conseille de faire du squat pieds nus, des choses comme ça. Donc moi je vois ça partout, et je ne vois pas des gens dans le fitness français qui utilisent ça.
Caroline : Non, il n’y en pas oui.
Benoît : Donc là Jana elle a réussi à envoyer ça à Lucile Woodward.
Caroline : Oui.
Benoît : Tu sais donc, qui est un peu plus connue. Donc elle va tester un peu ça, des choses comme ça. Mais moi c’est ça. Il y a cette dissonance cognitive de dire moi je ne vois que du contenu là-dessus sans écarteurs, mais comment les gens, ils comprennent ? C’est la première question que j’ai. C’est pour ça que des fois je réponds, dans mes DM, c’est la première question que j’ai le plus, c’est « Tu as quoi à tes pieds ? », « Qu’est-ce que tu mets à tes pieds ? », « C’est quoi ces trucs à tes pieds ? ». Et le pied, je ne sais pas pourquoi il y a ce côté…
Caroline : Il y a un truc oui.
Benoît :… entre les, comme je te disais les pieds sales, parce que tu vois par exemple, on dit OK, moi je marche pieds nus, j’ai les pieds sales et, j’avais ma coach, je faisais des contenus vidéo sur les chevilles, des choses comme ça. Et donc voilà, on met plutôt un gros plan sur ses pieds, et il y a des gens, et franchement ils n’étaient sales, elle devait avoir marché depuis cinq minutes par terre tu vois, et les gens qui disaient « Ah, mais je n’en peux plus », « c’est trop dégueulasse », « Je ne peux pas voir la vidéo, ça m’écœures », et les gens, là j’étais un peu moins bienveillant, j’ai dit attends, je suis en train de vous donner des conseils pour avoir moins de tendinite de chevilles, des trucs comme ça, et quel rapport avec ses pieds ? Il y a eu tellement de focus là-dessus et c’était vraiment, après, c’est le rôle, c’est le jeu des réseaux tu vois, d’avoir des haters et tout, mais…
Caroline : Oui oui, mais bon.
Benoît : C’est pour ça que des fois je faisais après les, private joke, c’est souvent maintenant les gens de ma communauté, souvent ils me font des petites blagues là-dessus, ils disent « Ah, mais au moins quand tu fais tes hanches, on ne voit pas tes pieds sales », ou des choses comme ça. Donc ils savent. Mais je ne sais pas pourquoi il y a, il y a un truc spécial avec les pieds.
Caroline : Oui oui.
Benoît : Tu sais, il y a soit de la phobie, soit, ou tous les gens qui ne veulent pas montrer leur pieds. Tu sais je dis « Ah oui, je voudrais faire du contenu sur les pieds. Est-ce que je peux filmer ? » tu sais, parce que moi, j’aime bien être dans la posture du coach, que d’avoir quelqu’un dire « Voilà, ah oui non, mais je ne peux pas voir mes pieds parce que ci parce que ça ». Les gens ont honte des pieds. Je ne sais pas si on a mis dans l’imaginaire collectif ou avoir de beaux pieds droits, c’est quoi des beaux pieds droits, ou d’avoir un pied évasé ce n’est pas joli, tu vois, ou…
Caroline : Je ne sais pas. Il y a, oui…
Benoît : Tu sais c’est poussé loin. Comme tu vois les ch… quand on dit, voilà, juste pour faire, je vais répondre à ces questions et en même temps faire un, ramener sur les pieds. On dit oui les pieds, est-ce que c’est vraiment ça, les chaussures qui jouent sur la forme de nos pieds, qui vont faire nos problèmes. On a tous l’exemple des pieds chinois où ils bandaient les pieds pour des petits. Le corps s’adapte aux contraintes. On avait des pieds tout petits parce qu’ils étaient tout resserrés. Alors à moindre mesure, dans les chaussures, c’est un peu la même chose.
Caroline : C’est vrai.
Benoît : Et je ne sais pas pourquoi on a ce petits pieds, c’est mignon, des grands pieds… tu vois, c’est…
Caroline : Oui, j’étais complexée moi plus jeune parce que je chausse du quarante voire quarante et un.
Benoît : Oui, bah oui, c’est ça. Tu vois ? Et pareil. Moi je te dis c’est, pour un garçon, c’est petit, mais je ne voulais pas trop mettre du quarante-trois parce que j’avais l’impression que ça faisait des grands pieds et tout. Je ne sais pas. Donc c’est ça. Mais pourtant, des pieds grands, évasés, ça donne de la…
Caroline : il dit ça avec un grand sourire en tout cas.
Benoît : Non, mais c’est ça. Avatar tu vois ils ont des pieds bien, et c’est ça quand tu vois des gens qui passent pieds nus beaucoup plus de temps, ils ont, dans le « Foot collective » souvent ils vont montrer des pieds de personnes qui, tu vois, d’africains qui n’ont jamais mis de chaussures, des choses comme ça tu vois, des pieds musclés, larges et tout, vraiment.
Caroline : Une vraie belle fonction qui serve bien le corps et ce pour quoi ils ont été fait à la base quoi.
Benoît : Exactement. Donc c’est ça. Et prendre soin de ses pieds ce n’est pas mauvais. Comme d’habitude, c’est si vous voulez, progressivement. C’est juste, s’il y a des gens qui écoutent ça et qui n’avaient jamais pensé à leurs pieds, dire OK, peut-être les chaussures, ce n’est pas très bon pour tes pieds, tu peux faire des choses pour compenser ou pour peut-être, quand tu rachète des chaussures, de dire, est-ce que je peux…
Caroline : Oui
Benoît : Parce qu’après, on n’est pas obligé d’être dans des marques minimalistes. Moi par exemple, et pour les enfants c’est plus facile, mes enfants, je fais le test, je prends les chaussures.
Caroline : Tu plies en deux.
Benoît : Je plie, OK. Je regarde, elles sont larges. Et par exemple, petite pub, Decathlon ils étaient vraiment bien pour ça, parce que, jusqu’à, là, j’ai encore acheté des, ils font des chaussures qui ressemblent à, comme les Stan Smith Adidas et tout. Mais tu les prends, elles sont souples, elles sont larges. Et sauf que pour quinze balles, au lieu d’acheter des chaussures minimalistes soixante balles, donc il y a, pour les enfants, c’est plus facile, mais je pense vraiment si les parents peuvent essayer de faire attention. Moi je vois ils, parce que c’est la mode dans la même classe, mon fils là il est en maternelle, l’année dernière en crèche aussi je voyais, ils avaient comme des, tu sais, un peu des imitations Doc Martens pour cet âge-là, mais je voyais les chaussures super larges, super épaisses, super dures, je dis les pauvres, les enfants. Tu vois quand ils marchent, ils courent, tu sais c’est à cet âge-là qu’ils ont besoin de courir, de marcher, que leurs pieds ont besoin de tout découvrir, et je dis c’est vraiment dommage.
Caroline : Dommage oui.
Benoît : Donc en tant que parents, on a déjà pas mal de responsabilité mais…
Caroline : Penser à leurs pieds.
Benoît :… je pense que, leurs pieds oui je pense que, sur tout le reste du corps, ça peut pas mal aider leur développement, et tu vois et là on n’est même pas encore parti sur des situ… Il y a des gens qui sont à fond dans la posture qui vont parler des réflexes archaïques ou des choses comme ça. Et c’est clair, le pied, ça rentre tellement là-dedans tu vois.
Caroline : Oui, bien sûr.
Benoît : Donc il y a, donc c’est important pour leur développement. Pour les enfants, c’est ça, je pense que c’est important. Moi, j’essaie, et c’est dur, en tant que parents, on a toujours envie de se poser de, moi j’essaie de les amener toujours à faire grimper, grimper avec eux, pour leur donner envie tu vois. Et je pense que c’est un peu l’exemple, moi, mes enfants ils me voyaient toujours en train de faire des équilibres, des choses comme ça. Voilà, ma fille, elle fait de la gym, et je pense que ce n’est pas pour rien tu vois, elle fait des roues, première des choses, mon petit aussi ils essaient de… et c’est leur donner, c’est un peu cette éducation « Teach by example » tu vois…
Caroline : C’est ça.
Benoît :… par rapport à ça. Et tant qu’on peut, et c’est ça qui est intéressant, moi je trouve que mes enfants me permettent de rester jeune un peu plus ou, tu vois, plus en forme. Tu vois j’ai envie d’être en forme…
Benoît : Pour eux. Oui je comprends.
Caroline :… pour eux tu vois. Bah voilà tu sais des fois tu es à quarante ans, tu dis oh, mais je ne suis pas trop à l’aise, mais tu vois, d’être avec eux, de les porter, de ci, de ça, moi ça m’a, c’est un truc ça m’a aidé pas mal.
Caroline : C’est un bon driver aussi quoi.
Benoît : C’est ça. Donc, j’étais assez, pas super tard, mais tu vois, à quarante ans, non un peu avant, mon deuxième, mon dernier je l’ai eu à quarante ans, ce n’est pas super tard pour un homme, mais voilà, c’est un peu plus sur le tard et je trouve ça cool tu vois. Et j’ai envie d’être comme ça, et me dire, peut-être dans dix ans si on, du foot non parce que je ne voudrais pas qu’ils fassent du foot, mais, tu vois si j’ai envie de faire un truc avec eux, tu vois, je suis là tu vois.
Caroline : Tu peux, tu peux, tu peux, oui tu es là, c’est exactement ça, tu es là.
Benoît : Exactement. Donc c’est ça. Je pense que c’est un bon, un bon driver.
Caroline : Bougez, pensez à vos pieds.
Benoît : Oui, c’est ça. Actif et…
Caroline : Soyez actif.
Benoît : Soyez actif, mais vraiment, les deux phrases importantes : step by step et fait mieux que parfait. Quand je fais des programmes, là j’avais été contacté, c’est pour ça que Instagram c’est bien, j’ai été contacté par une maison d’édition. C’est pour ça que j’étais un peu plus dans le rush. Il faut que je rende un livre. Et mon livre c’est quoi ? C’est, déjà de mettre, faire un petit état des lieux. Donc parler de la sédentarité, des choses qu’on, tu sais, ce qu’on a un peu abordé aujourd’hui, des choses sur… On a encore un peu de temps ?
Caroline : Oui, on est large, on est large, on a autant de temps que tu veux.
Benoît : Il y a un sujet aussi que je parle beaucoup, et qui est qu’est ce qui empêche d’être actif, c’est aussi la kinésiophobie.
Caroline : OK.
Benoît : Ce n’est pas la peur des kinés, ne vous inquiétez pas, c’est la peur de bouger. La peur de bouger, souvent quand on a mal, quand on a des douleurs. Et c’est corrélé souvent avec l’effet nocebo. Est-ce que tu connais un peu l’effet nocebo ?
Caroline : Oui, on en a parlé beaucoup…
Benoît : Oui, c’est un truc…
Caroline : Je connais parce que je suis…
Benoît : J’ai découvert ça il y a peu, il y a quelques mois, quelques années, mais c’est vraiment quelque chose que je fais attention par rapport à un autre discours. Alors pareil aussi. J’en parle parce que voilà, dans nos réseaux…
Caroline : Redis peut-être ce qu’il veut dire.
Benoît : Je vais le définir. Mais oui, dans nos réseaux, je suis beaucoup avec des coachs, mais moi je suis beaucoup aussi des kinés, des coachs anglo-saxons, plus dans la réhabilitation, des choses comme ça. Donc c’est, le discours qu’on donne est très important dans tout ça, que soit un médecin, que ce soit un coach, que ce soit tous ceux qui travaillent sur le corps. Et donc, l’effet placebo tout le monde connaît. C’est tout ce qui est un peu, via la suggestion, faire que le corps se sente mieux. Je donne un exemple. Quand tu prends ton doliprane, quand tu le mets dans la bouche, en général, tu as déjà les effets, les effets sont déjà là même si ça doit prendre peut-être vingt à trente minutes pour que ça se diffuse dans le corps, parce que le cerveau il va « OK, Doliprane ! », il sait, il va commencer à faire des choses. La même chose avec le petit bisou quand un enfant tombe, on lui fait un bisou, ils ont montré qu’il y a des substances déjà antalgiques qui vont se créer, parce que tu lui fais un petit bisou, des choses comme ça. Donc l’effet placebo a été pas mal étudié, on connaît, c’est, ça fonctionne bien. Après, pour des côté éthiques, nocebo est un peu moins étudié, mais c’est exactement l’inverse. C’est tout ce qui peut suggérer qu’il va avoir, faire que le corps va être moins, moins bien, moins moins fort, moins moins guérir, moins moins bon état. Et ça, ça arrive dans la vie de tous les jours mais vraiment très fort. C’est-à-dire, moi, je te donne un exemple juste d’abord d’une étude et après je vais parler du discours. Une étude pour dire la puissance du cerveau. Si on te met une thermode, c’est quelque chose qui chauffe sur ta peau, ils ont fait ça cette étude, ils ont mis une thermode à un certain degré, je ne me rappelle plus exactement, on va dire n’importe quoi, 40 °C, un peu chaud quand même tu vois, 40-50 °C je ne sais pas. Sauf qu’ils ont mis une LED bleue au début, et après ils ont fait le même avec une LED rouge. La lumière change, la température est la même. Quand c’est le bleu, on se dit ah oui, ce n’est pas chaud ou c’est même un peu froid, il y a des gens qui ont dit froid ; et quand c’est rouge, ah oui, ça brûle. Donc ça, c’est un peu l’effet nocebo, c’est à dire que le cerveau s’attend à quelque chose, il va avoir une réaction par rapport. Donc là OK, il n’y avait pas de choses…
Caroline : Des réactions par anticipation, d’un effet plutôt négatif du coup.
Benoît : Exactement. Exactement. Tu as beaucoup mieux défini que moi. Et ça, ça peut jouer si par exemple, si on te dit « Attention, si tu prends cette pilule, tu vas avoir mal au ventre ». Ça OK. Mais maintenant si on ne sort pas du médicament, mais on part sur le corps. Si on te dit « Attention ! Quand tu te baisses en te penchant comme ça, pas avec un dos droit, tu vas te blesser », « Ah oui ah non cette position, c’est mauvais pour le dos », « Ah cette position c’est mauvais pour le dos ». Si on te dit comme ça, dans ton inconscient, ça joue aussi sur, ton dos il va se dire ah oui, attention ; il va se contracter, il va se faire… ça peut jouer. Si on te dit ah oui, tu as mal au dos parce que tu as une mauvaise posture ou des choses comme ça. Tout ça, c’est des choses négatives. Mais des fois, il y a des personnes, ça peut arriver très loin. Et on en parle beaucoup avec, avec certains des membres de la communauté d’Instagram. On essaie de mettre en avant parce que, si ton médecin il dit « Ah oui, Caroline, ah oui, mais tu as mal aux genoux, ah oui, mais tu cours ? Non non, mais courir, ça va détruire les genoux. Non, il faut que tu arrêtes de courir, va faire de la piscine ». Mais un, si toi, la course à pied, c’était ton truc favori qui te permet de libérer l’esprit, c’est ta passion. Mais là, tu ressors du rendez-vous, t’es mort.
Caroline : Tu es déprimée.
Benoît : Et si tu détestes mettre un bonnet de bain, encore pire, tu vois. Tu es déprimée, et en plus c’est faux. Parce que, par exemple, on a, pareil, toujours dans les études, on dit que, les études, tu sais que les personnes qui ont les meilleurs cartilages au niveau des genoux, c’est les coureurs de loisirs, enfin, coureurs de loisirs, tu cours un peu parce que, on avait dit que ton corps se renforce selon les contraintes demandées. Le pire au niveau de l’arthrose, c’est les sédentaires ou les sportifs de très haut niveau, parce que c’est les deux extrêmes. Su tu es sédentaire, tu n’utilises pas assez tes genoux, l’arthrose arrive ; ou des gens qui abusent de leurs articulations trop, pas assez de repos, pas assez de choses comme ça. Et le milieu, c’est parfait. Et ça, ça marche pareil, pour les disques intervertébraux, si on va dire les courses, ça va casser ton dos, tu vois. Et moi j’étais aussi pas mal dans le discours puisque j’avais toujours des gens qui venaient vers moi, ils étaient des coureurs, que tout cassait de partout. Mais il y a d’autres choses qui jouent. Et le fait d’avoir ce discours ou, je donne d’autres exemples, le fait d’avoir… tu fais une radio du dos, il y a quelqu’un qui dit « Ouuh ! », tu sais le radiologue il va dire « Ouuuh ! Il faudra vous ménager à votre âge », parce que tu sais, tu as une hernie, des choses comme ça, qui vont donner plein de choses qui vont engendrer…
Caroline : Oui, c’est tous les signaux qui vont…
Benoît : Ça va être d’ordre du catastrophisme. Tu vas avoir peur, tu vas peut-être moins bouger, tu vas avoir peur de bouger, on rentre dans la kinésiophobie Et moi, pourquoi je me bats beaucoup ? Parce que je me, je trouve qu’on est tellement dans un monde tellement sédentaire, on a tellement de mal à faire bouger les gens. Et si tu leur donnes toujours des petites pastilles de « Attention ! Ne bougez pas », « Attention comme ça », et par exemple les coachs, on a beaucoup à voir là-dedans, parce que tu sais, on était toujours pour vendre un peu notre coaching, notre ci ça, je vais te donner attention, il faut faire ça, il faut faire ça, quand vous faites ça, ce n’est pas bien, faire ça. Et vraiment, tu peux regarder sur mon fil ça changé. Avant je faisais toujours aussi les : « Ah, mauvaise posture », « croix rouge bonne posture », « verte quand tu fais ça ». Maintenant, mon discours a beaucoup changé. Quand je donne un exemple, je suis en cours de Pilate, on va faire un gainage bras tendus, comme si vous alliez faire une pompe, bras tendus. Si quelqu’un cambre le dos, je vais dire voilà, nous on va essayer de replacer, on va se mettre le dos droit, parce que c’est plus efficace, plus optimale sinon là tu n’es pas en train de travailler tes abdos. Mais c’est comme, et je leur dis, mais ce n’est pas mauvais pour le dos, parce que c’est bon eh bah…
Caroline : C’est mieux que parfait.
Benoît : Oui. Un, c’est fait mieux que parfait, mais deux aussi, par exemple dire, ça pourrait être intéressant pour d’autres, pour la mobilité, parce que si on fait un cobra, on a le dos tout cambré, c’est aussi bon. J’essaie toujours de faire un peu plus attention, de le rassurer, de dire voilà si, cambrer, ça parle à tout le monde, et ne cambre pas là, mais ce n’est pas mauvais de cambrer, mais là, ça ne va pas être intéressant pour ce qu’on veut faire, ça va pas, et…
Caroline : Ou alors il faut cambrer, mais il faut protéger en gainant, ou ce genre de choses.
Benoît : Oui. Et, mais surtout, j’essaie de ne plus donner des choses de « Attention » ou « Là tu peux te faire mal » ou des trucs comme ça.
Caroline : Ne pas être alarmiste en fait.
Benoît : Alarmiste. Parce que les gens ils ont tellement peur de bouger. Ça m’est arrivé tellement de fois, je dis « Tu as fait des exercices ? », elle dit « Non, je ne les ai pas fait. J’étais seule, j’avais peur de mal faire ».
Caroline : Mais c’est vrai. Il y a beaucoup beaucoup de personnes qui ne font pas parce qu’on a trop entendu tu vas être blessé, tu fais attention, tu vas te faire mal au dos, ça va avoir un impact.
Benoît : Et ça, et donc, pour ça, le conseil, si vous voulez être sûr de ne pas vous faire mal, vous y allez toujours progressivement et vous écouter. Ce n’est jamais, une blessure ça n’arrive jamais comme ça. Déjà, quand il y a quelqu’un qui se blesse, un kiné va venir il va dire « OK, qu’est-ce qui a changé ? ». Parce que tu sais, quand on va dire, on reprend l’exemple de la course, parce que quand tu cours ou des choses comme ça, qu’est-ce que ça change ? Tu as changé de chaussures ? Non. Tu as changé, tu t’entraînes un peu plus ? Parce que le corps en fait, si tu n’as rien changé, il n’y a pas de blessure, ou peut-être, ça peut être dans…
Caroline : Un vrai coup de pas de chance. tu tombes.
Benoît : Oui. Ou tomber. Moi, je me suis blessé mon épaule. Comment je suis tombé ? En faisant un jogging à trois à l’heure peut-être, avec une cliente, et parce que j’étais en train de la chronométrer, j’avais le téléphone dans la main, je n’ai pas voulu tomber sur le téléphone, j’ai roulé, boum ! Sur l’épaule, tu vois. Donc oui, ça peut arriver, un coup de pas de chance. Mais en général, ou soit parce que tu as mal dormi, des choses comme ça, Et c’est pour ça que c’est important, c’est que, si on s’écoute, quand les gens vont faire par exemple de la mobilité, qu’ils vont faire des choses, renforcement chez eux, si tu vas progressivement, si tu ne commences pas du jour au lendemain à faire trois heures de sport, ou si tu t’écoutes là le corps il dit « Hum, ça passe moins bien », et si tu ne continues pas, en général, ça, il n’y pas de blessure, il n’y a pas de problème. Puisque le corps, il t’envoie toujours des signaux. Sauf que le problème, souvent on ne les écoute pas. Tu sais, tu cours comme d’habitude, tu n’as pas fait de changement, sauf que ah, tu as un enfant en bas âge, tu dors un peu moins bien ou tu es dans le jus au niveau du travail, tu sais « Ah, je commence à avoir un peu mal, mais j’ai continué », les gens, c’est toujours les mêmes histoires, « J’ai un peu continué, mais ça n’a pas bien passer ». Boum ! Tu vois ? Au lieu de t’écouter de dire OK, « Non pour aujourd’hui, c’est bon ». Parce que c’est ça, c’est que, une douleur, dans mes formations, je le vois toujours comme ça fait, mal de dos, les gens tu sais ils disaient toujours « Parce que je me penche en avant », mais le mal de dos, ça prend, c’est multifactoriel. Est-ce que ça prend ton hygiène de vie ? Ça prend ton niveau de stress ? Est-ce que tu as des antécédents ? Est-ce que… tu vois ton corps est préparé à pleins de choses.
Caroline : Est-ce que tu marches pieds nus ?
Benoît : Oui. Et, mais alors tu sais, là je les ai enlevés les slides, mais, quand tu vas quand récupérer, il y a plein d’études là-dessus, quand tu vas récupérer quelque chose par terre, tu vas attraper ta chaussette, tout ce qui se passe pendant qu’il y a ce mouvement, il y a cette connexion entre l’œil et la main. OK ? Il y a, est-ce que, il n’y a pas eu comme je viens de le dire, est-ce que quand tu plies, il n’y a pas eu de message, d’anciennes blessures ? Parce que le corps se rappelle. Mais il y a aussi la connexion pied-main je crois aussi, parce que tout ce qui se passe au niveau des récepteurs du pied et de la main, au niveau de l’oreille interne, il y a plein de choses qui se passent. Et c’est pour ça que quand quelqu’un va me dire « Ah, mais c’est un mauvais mouvement » ça, tu vois, parce que tu t’es penché en avant, c’est vraiment biaisé tout le reste tu vois, au point où te dire donc, c’est très nocebo de dire « Vous ne penchez pas en avant pour porter quelque chose, vous allez vous faire mal au dos », « Ne faites pas de torsion ». Le médecin tout le temps, il va vous dire « Vous avez mal au dos, ne faites pas de torsion ». Les gens, ils viennent chez moi, ils arrivent et disent « Oui, mais mon médecin m’a dit pas de torsion ». Ça me rend, tu vois, ça monte comme ça.
Caroline : Et on n’est pas en train de, attention, en train de dire que ce n’est pas, qu’il ne faut pas écouter ce que son médecin…
Benoît : Non non.
Caroline :… dit hein, enfin…
Benoît : Oui bien sûr oui. C’est pour ça que dès qu’on parle de santé, c’est toujours… un exemple…
Caroline : Voilà. C’est pour ça que je précise. C’est juste qu’il ne faut pas être extrémiste dans les deux points. Ce n’est pas parce qu’on a mal au dos qu’il faut arrêter complètement de faire quelque chose. C’est peut-être juste que c’est, ce qu’on faisait, était mal fait ou qu’il y a une meilleure façon de faire.
Benoît :Ou que le mal de, non, c’est surtout, alors je vais revenir là-dessus. Si le médecin dit « OK, vous avez mal au dos, ça vient, vous avez fait des torsions, vous vous êtes penché en avant ». C’est faux parce qu’il n’est pas en train de regarder ce que la personne, comme je te dis, c’est le mal de dos, c’est multifactoriel. C’est pour ça que si on avait un facteur ça serait facile, « Ah tu ne te penches pas en avant », on ne se pencherait plus en avant, on n’aurait pu mal au dos, on ferait des extensions. Ça joue sur plein d’autres facteurs. Et de dire, ce mouvement est mauvais, c’est le pire, parce que moi, des fois dans mes trois exercices que je donne quand tu as mal au dos, un des trois exercices, rajouter de la rotation, de la torsion. Tu vois ? Parce que ce, ce qu’on va essayer…
Caroline : D’étendre, d’agrandir.
Benoît :Exactement parce que, le bon traitement, même la Sécurité sociale le dit, le bon traitement, c’est le mouvement. Progressivement. Quand quelqu’un a mal, même un lumbago, je lui donne un petit peu de mouvement, parce que le mouvement va arriver sur plein de choses. Par exemple, de bouger ton bassin quand tu as mal au dos, eh bien tu vas contracter les muscles au-dessus, quand tu contractes les muscles au-dessus, ça fait revenir de la circulation, circulation lymphatique, circulation sanguine, donc ça ramène aussi de bons nutriments. Donc il y a plein de choses. Ça va avoir le côté aussi de redonner confiance. C’est de dire ah oui, je peux faire des… tu as mal aux lombaires, tu fais de la rétroversion, de l’antéversion, tu sais c’est bouger ton bassin d’avant en arrière. Tu dis ah finalement, ah si j’arrive à le faire, de bouger, à le faire, ça te remet en confiance. Ça joue sur plein de choses. Donc interdire quelque chose, c’est tu vois, si par exemple, quelqu’un dit « Moi j’ai mal en faisant de la torsion ». Voilà, et progressivement qu’est-ce qu’on peut mettre en place pour, ou comme si tu cours tu as mal au genou, bien sûr, je veux dire peut-être que maintenant, courir ce n’est pas le mieux, c’est la réponse à l’effet, au discours nocebo de dire arrêter la course. Dire OK, non, ce n’est pas mieux, mais on va se renforcer, et on va faire que progressivement tu vas réussir à nouveau à courir, et peut-être qu’au début on va remettre marche-course, on va faire des choses comme ça. Mais c’est ça qu’il faut être, plutôt positif.
Caroline : Oui, ne pas interdire.
Benoît : Exactement. Il est souvent, on est dans interdit, faire peur. Et les gens, ils sont tellement déjà dans pas bouger, alors il y a plein de gens, ils ont peur de faire mal, et ce qui fait mal, c’est pas bouger, tu vois. Donc c’est un gros gros, ça change, mais il y a plein de choses qu’il y a, il y a une mentalité, un discours a changé entre au niveau des médecins, au niveau des kinés, des radiologues, des coachs, des personnes qui rentrent dans la santé. Parce que tu vois, moi, ça nous on n’est pas des personnels de santé, mais on touche au corps. Donc c’est pour ça que je me mets un peu dans le truc. On est pre… moi les gens quand ils ont mal au dos, je suis presque le premier. Souvent avant d’aller voir le médecin ils vont vous dire « Ah, je vais faire un peu de Pilate, j’ai un peu mal au dos, j’ai ci ». Donc on est obligé de…
Caroline : De connaître un petit peu.
Benoît : Donc là-dessus, donc c’est ça. Moi, j’essaie vraiment de lutter sur la kinésiophobie, l’effet nocebo, et dans le livre que je vais faire…
Caroline : Qui devrait paraître quand ?
Benoît :Septembre 2023 je pense.
Caroline : D’accord.
Benoît :Donc on a le temps. Mais c’est de faire, regarde, et je pars sur deux choses, mon truc, c’est de faire un programme pour aider les gens à mettre une routine quotidienne.
Caroline : Super.
Benoît : Et comme je sais qu’au début, faire dix minutes dans la journée, c’est super difficile. Moi je fais une progression en différentes étapes. Au début, ce sera que deux minutes, tu vois, c’est ce que je fais. Et si on arrive à augmenter les étapes, on va avoir à peu près une routine quotidienne de dix minutes, ce serait parfait. Mais peut-être qu’on n’y arrivera pas. Mais tout d’abord, ça c’est la deuxième partie, la première partie du livre c’est un peu expliquer tout ça : de l’effet nocebo, le traitement, le bon mouvement, comment réussir, tu sais pour dire OK, dans un bon mindset, un bon état d’esprit de dire OK, il faut bouger et c’est vraiment la clé. Après, c’est tout ce qu’on a un peu de dit. Il y aura le « Use it or lose it », il y aura « Fait mieux que parfait ». C’est un peu la base, mais c’est vraiment ça. Et je vois tellement de gens autour de moi qui ont peur de bouger, qui ont mal, et dès qu’ils viennent, ma voisine du dessus, elle a plein de problèmes et tout, et pourtant je lui reparlais et je lui ai expliqué tout ça, mais elle avait du mal, non, je ne vais pas trop revenir. Et en fait, dès qu’ils reviennent, ils ont bougé, ils disent « Ah oui, ça m’a fait du bien ». Tu vois ? Il n’y a presque jamais personne qui sort d’un cours qui me dit « Ah non, ça ne met dit pas de revenir ».
Caroline : Non, ce qui est difficile, c’est ce que tu dis, c’est la mise en place d’une routine, le fait de… on s’en rend tous compte que ça nous fait du bien tout de suite. Mais après, pris par nos responsabilités, pris par le quotidien, pris par plein de choses, on peut tomber facilement dans, on va mettre quelque chose de côté, et c’est la chose dont on a la moins l’habitude au final qui va être mise de côté, c’est une question en effet de routine et d’habitue.
Benoît : C’est, on a une société, une éducation où on a mis le corps de côté. Tu sais genre, c’était toujours, tu sais, ah oui tu as les intellectuels, et tu as le sportif, du genre le sportif, le gros footeux américain de base, tu vois, et je ne comprends pas pourquoi on… Pourtant…
Caroline : C’est en train de revenir quand même.
Benoît : Oui ça revient, mais c’est vraiment connecter. Un cerveau ne peut pas bien fonctionner si le corps ne fonctionne pas bien.
Caroline : Oui, ça c’est sûr.
Benoît : Le cerveau, c’est ça aussi un autre exemple que je donnais, c’est que les êtres qui n’ont pas besoin de se déplacer ont un tout petit cerveau. Si tu prends des mollusques, des je ne sais pas tu sais, des coquillages, plein de choses ils ont un petit cerveau. Le cerveau a été fait pour pouvoir se déplacer.
Caroline : OK.
Benoît :Donc, et donc c’est pour ça que tous les réflexes archaïques sont super importants, des choses comme ça, c’est que, il y a des choses, si par exemple tu passes des étapes de l’évolution d’enfant, tu sais quand tu veux passer trop vite de plat ventre, si tu ne passes pas par ton étape à quatre pattes et que tu vas marcher trop vite, et des fois on essaie de « Oh je suis fier, il marche très vite », et si tu loupes certaines étapes, ça va jouer aussi sur tes étapes d’apprentissage. Par exemple, si tu ne fais pas bien du quatre pattes, peut-être que tu as des problèmes un peu d’apprendre à écrire ou à lire, des choses comme ça. Donc c’est tellement connecté. Et faire du sport, ce n’est pas faire du sport, tu vois, aujourd’hui, je ne t’ai jamais parlé du mot sport.
Caroline : Oui c’est vrai.
Benoît : Moi le sport je m’en fiche. C’est tellement pas sportif, tu vois, hier, c’était la Demi-finale, on ne sait pas, on ne sait pas qui va gagner, c’est la Demi-finale, je n’ai pas regardé, tu vois. Les gens, ils ont tellement une image, de dire, je suis sportif, tu vois. Moi je m’en fiche. Vraiment, la définition du sport, tu sais c’est d’avoir le côté, je ne sais pas, soit sport collectif là, mais, d’avoir une compétition juste comme ça, moi je suis vraiment dans l’entretien.
Caroline : Tu es actif.
Benoît : Moi oui je suis actif. Je suis dans l’entretien du corps. J’aime bien m’entretenir. Je fais beaucoup de souplesse parce que mes activités, j’aime bien, j’aime bien faire ça, mais je fais de la mobilité, je fais du renforcement musculaire pour être en forme. Mais je n’ai pas ce côté très sportif tu vois, je ne suis pas très, tu vois. Je ne suis pas « Ah vas-y un ballon, un ballon », tu vois. Même tu vois, je ne suis pas du tout à regarder le sport à la télé, des choses comme ça. Et, je ne suis pas trop, mais, et c’est pour ça que j’essaie, dans, quand je présente aux gens, quand je vais en entreprise, quand je présente mon application aussi, j’ai une application pour aider les gens, les sédentaires à bouger plus tu vois. Avec des pauses actives, pareil, faire cinq minutes de mobilité par jour. J’essaie d’utiliser jamais le mot de sport parce que, il y a des gens, ils veulent tu vois…
Caroline : Oui. C’est comme tu disais, tout de suite, warning, attention.
Benoît : Ah oui ils ne sont pas sportifs, ils ont des images, les sportifs c’est n’importe quoi, des trucs comme ça donc, donc c’est ça. Et je trouve qu’on n’a pas besoin d’être sportif pour prendre soin de son corps tu vois. Et même au contraire, c’est la mission en tant qu’être humain, c’est de prendre son soin de son corps quotidiennement.
Caroline : Oui. Exactement.
Benoît : Par rapport à notre punchline, ça doit être ça que je disais, mais souvent à la fin des vidéos je dis bravo d’avoir rempli votre mission en tant qu’être humain, d’avoir pris soin de son corps tu vois, basique. Ça dépend, moi ça me parle un peu plus parce que voilà, je ne suis pas super vieux, mais quarante-trois, tu es en train de te dire bon est-ce que je vais commencer à, tu vois, comment ça se passerait plus tard et j’aimerais bien d’être dans vingt ans pareil tu vois. Etre aussi actif.
Caroline : Je te donne rendez-vous dans vingt ans on verra.
Benoît : Oui, c’est clair. J’ai une cliente qui avait 75 ans, et elle me dit « Oui, je voudrais bien que tu me montres un peu des mouvements ». Et déjà quand elle m’a dit sa routine, qu’elle faisait déjà dit bah, je me suis presque incliné j’ai dit tu es mon exemple parfait. J’aimerais être plus souple et actif que toi à ton âge, tu vois. Je lui ai montré du renforcement parce qu’elle manquait un peu de renforcement, mais elle faisait déjà sa petite routine ; et elle n’avait pas tu vois, pas des écarts des grands écarts, mais elle avait ses écarts, et tu dis Waouh, tu vois donc… donc c’est chacun, après c’est des choix de vie, mais je pense, une dernière chose avant, j’étais au début de ma carrière, j’étais très développement personnel, un peu quand j’ai commencé à être sur les réseaux, donc je lisais beaucoup de choses, j’’écoutais beaucoup de podcasts développement personnel. Il y avait un truc, ça m’est retenu, c’est souvent de dire, de parler à son futur soi, tu vois de dire OK, est-ce que ton futur toi de, en anglais ça sonne mieux futur soi, mais de de soixante ans, est-ce que tu vas dire, tu es en train de lui parler, de dire oui, mais tu sais à trente ans, je travaillais, tu es à fond dans le travail, je n’ai pas trop penser tu vois donc d’avoir un peu d’empathie vers cette personne, dire, si tu n’as pas envie qu’elle ait des douleurs articulaires, un corps tout cassé, qu’est-ce que tu fais aujourd’hui pour plus tard, tu vois. Donc et voilà, et sans trop se mettre la pression, et si on y va petit à petit, la remise en forme, c’est un marathon, ce n’est pas un sprint, donc…
Caroline : Oui ça c’est très très important de le rappeler parce que moi oui…
Benoît : Et moi je pense que c’est pour ça que, même si on peut, des fois je suis quand même passionné, et j’étais un peu à fond dedans, dans la danse des trucs comme ça. Mais les gens me disaient tu es super en forme, mais, oui, je n’ai jamais fait un truc à, sportivement je n’ai jamais fait un truc trop trop à fond, là-dedans, c’est quand même différent, parce que ce n’est pas, ce n’est pas un truc très répétitif, des choses comme ça sur une pratique très physique. Mais moi j’ai toujours bougé, pas mal, beaucoup, pris du temps un peu, mais tu vois, même si c’est des, une salle de sport, c’est plus facile. Mais tous les jours, si je n’ai rien faire, je fais un petit vingt minutes de ci, vingt minutes de ça. Mais tu vois, je n’ai jamais été trop à fond dans la muscu, trop à fond dans courir.
Caroline : C’est ce que tu disais. C’est l’effet cumulé au final.
Benoît : Oui. Et je crois que je suis assez en shape quand même pour tu vois, et pourtant je n’étais pas, il y a des coachs qui sont à fond à fond beaucoup plus, ou même des fois ça me fatiguait et de les voir comme ça. Et c’est ça aussi par exemple, quand j’étais coach, je n’étais jamais trop, j’ai toujours été coach plutôt à corriger les gens, donc je ne fais pas avec eux tu vois, je ne pratique pas. Il y a des coachs ils font, ils pratiquent, ils vont faire les, moi ça me fatiguait trop ça. Et c’est vrai qu’il y en a, voilà, ils ont quarante ans, j’ai des collègues qui sont un peu fatigués, parce qu’ils ont donné beaucoup de cours de zumba, beaucoup de cours de ci, de ça, et si tu fais ça 20 h dans la semaine, ça fatigue tu vois.
Caroline : Bah oui carrément.
Benoît : Ça fatigue le corps. Donc, le juste milieu, la voie du milieu est pas mal, pour la longévité je trouve.
Caroline : OK.
Benoît : Donc, donc c’est ça.
Caroline : Je pense qu’on a fait un bon tour.
Benoît : On a fait le tour. Je pensais qu’on allait, c’était bien parce que c’est vrai que en podcast, ce n’est pas évident tu sais quand on parle des pieds et des choses comme ça. Après, je fais un peu ma pub sur ma chaîne You tube qui s’appelle « Soyez actif ». J’ai fait une vidéo. J’étais assez fier quand même, tu sais quand que je te dis que, sur You tube, je ne suis pas assez productif par rapport à ce que j’aimerais faire tu vois. Genre je voulais faire une à deux vidéos par semaine, c’est plutôt une à deux vidéos tous les six mois. Mais j’ai une belle vidéo sur les pieds, qui t’explique tout… bah pourquoi c’est important, un peu c’est ce qu’on a dit, qui te montre un peu là ce qu’on a dit, les chaussures minimalistes, et qui parle un peu des écarteurs, et qui n’est pas mal du tout. Donc…
Caroline : Je mettrais le lien en commentaire.
Benoît : Ça peut être intéressant. Mais c’est clair que c’est un sujet qui me parle. Et comme je dis que là quand je suis, j’ai mon studio à faire vivre, j’ai développé mon application pour les entreprises, intervient en entreprise et ses postures, le livre qui est arrivé. Sinon j’aurais voulu faire d’autres choses. J’aimerais trop avoir un blog sur les pieds.
Caroline : Tous, tout le temps. On a tous pleins de, moi c’est pareil, il y a du contenu que je n’ai pas le temps de produire, et typiquement, oui c’est…
Benoît : Pour l’instant, c’est devenu facile pour moi Instagram, donc je reste dans ma facilité.
Caroline : Oui, mais bon.
Benoît :Et non non, mais c’est pour ça que, voilà, c’est mon canal, où ça ne prend pas trop de temps. Les gens me dire « Comment tu fais ? ». Voilà je, je me fais une ou deux journées de batching, c’est à dire on filme sur une après-midi tu vois, et tu peux faire plein, plein, plein de contenu, et donc c’est plus facile. Mais YouTube je n’y arrive pas encore parce qu’il faut scripter, il faut ci, il il faut ça, le montage. Donc, donc c’est ça. Mais petit à petit ça va venir.
Caroline : Merci beaucoup Benoît.
Benoît :Merci à toi, c’était top.
Caroline : Oui, j’ai adoré.
Benoît :Est-ce que tu as… tu n’as pas trop expliqué, les gens qui sont encore là, bravo à vous, mais, tu ne leur as pas dit qu’on est dans un petit van et tout.
Caroline : Non, je n’ai pas expliqué que c’est le premier enregistrement dans le studio mobile.
Benoît :Oui, c’est trop bien.
Caroline : Pour ceux qui ne savent pas, j’ai fait construire un studio pour pouvoir aller enregistrer un peu à droite, à gauche avec mes invités, notamment comme Benoît aujourd’hui où on enregistre à Lyon.
Benoît :Trop bien. Trop bien. Elle est venue me chercher. Tac ! Hop ! Pippip ! C’est parfait.
Caroline : Exactement.
Benoît :Merci Caro. J’espère qu’on se recroisera. On va…
Caroline : Moi aussi. Avec plaisir.
Benoît :De toute façon on va développer ça, les pieds c’est sûr, il faut faire…
Caroline : C’est sûr. Oui.
Benoît : Il faut qu’on fasse la french collection.
Caroline : Exactement.
Benoît :Donc. Donc, et si quelqu’un connaît, ça c’est un truc tu sais, en tant que influenceur, souvent influenceur, désolé de le dire, mais voilà les personnes sur les réseaux, souvent, moi, ça me fait plaisir. S’il y a un promo code, des choses comme ça, pour les écarteurs, j’ai pour les écarteurs, là j’ai pour les BIM aussi, je ne t’en ai pas parlé, c’est pour les, les BIM c’est une poutre.
Caroline : Oui, complètement.
Benoît :Pour travailler sur les pieds, ça j’ai réussi à trouver quelqu’un c’est des polonais.
Caroline : Tu me l’avais dit oui oui complètement.
Benoît : Mais je n’arrive pas encore, parce que moi j’aurais bien référé une marque minimaliste. Donc s’il y a quelqu’un qui connaît une marque, une marque minimaliste qui est là, je voudrais trop en faire la pub. J’ai contacté, Vivobarefoot, mais ils sont trop gros, des choses comme ça. Parce que, moi j’aimerais bien les gens tu sais, parce que, c’est toujours bien d’avoir, ce n’est même pas pour gagner de l’argent dessus, c’est que les gens sont toujours contents « Ah oui, tu as eu petit code alors »…
Caroline : Oui. On recommande. Oui oui bien sûr et puis…
Benoît :… ça va leur donner…
Caroline : J’avais moi contacté aussi, parce qu’il y a une paire de chaussures que j’aime beaucoup, c’est de la marque Undiz. Je les ai contactés pour voir en effet s’ils avaient. Mais la marque est jeune. Il y a beaucoup de jeunes nouvelles marques qui sont en train d’arriver, surtout en Allemagne. Il y a beaucoup de marques allemandes.
Benoît :Oui en Allemangne. Feelgroundsc’est ça, c’est allemand.
Caroline : Et donc je pense que ça va, ça va arriver.
Benoît :Ce que j’aimerais bien, j’aimerais bien un peu développer ce côté En France…
Caroline : Il y a Xero ! Xero tu peux avoir…
Benoît : Ah peut-être. C’est que enfant, non ?
Caroline : Non, non, non, c’est des adultes, mais elles sont vraiment moches.
Benoît :Ah oui. Désolé.
Caroline : Non, c’est vrai. C’est ce que j’ai aujourd’hui là. C’est des chaussures de randonnée, tu vois. Elles sont très, très bien, c’est des chaussures de randonnée, mais moi je suis plus…
Benoît :Par exemple, la dernière fois, j’ai pris des, c’est des Alya, mais c’est aussi dans les pays de l’Est, ils ne sont pas mal à développer.
Caroline : Aussi, ils en sont, oui, j’en ai vu pas mal.
Benoît : J’étais à un mariage et là, il n’y avait pas possibilité, je ne pouvais pas aller en chaussures pointues, donc j’en ai acheté, et c’était des, c’est Alya, c’est ça, ou quelque chose comme ça.
Caroline : Mais il y a oui en effet, dans les pays de l’Est et en Allemagne, beaucoup qui se développent, mais je te dirais si j’avais…
Benoît :Ça me dirait vraiment bien de développer tout ce côté-là pour que soit aussi plus faciles pour les gens.
Caroline : Bien sûr. Oui oui bien sûr.
Benoît :Et parce que nous, on n’a pas l’impression, on consomme pas mal le contenu en anglais et des fois, par exemple, là pour les choses pour le net, c’était ça, des balles de massage, un BIM ou un blackboard, un plateau, pour le pied, c’est vraiment moi, ça m’a changé ma mobilité de cheville, ça m’a changé. Tout ça, eh bah… sauf que le site est un peu en anglais, et ça, ça limite beaucoup les personnes.
Caroline : Ouais.
Benoît : Pourtant…
Caroline : OK. Tu vois je ne m’en rendais pas compte.
Benoît : Moi aussi, je ne me rends pas trop compte. Il y a juste un « purchase », acheter en général, c’est un peu la même chose, tu vois, mais des fois ça, ça limite pas mal. Donc c’est vrai que, que développer du contenu sur les pieds francophone, c’est un beau projet.
Caroline : C’est mon objectif.
Benoît : On va faire ça en 2023, promis.
Caroline : Super.
Benoît : Promis les gens.
Caroline : Merci Benoît.
Benoît : Merci à tous, merci d’avoir écouté, et à bientôt !
Caroline : A bientôt !