Transcription - Episode 21

Transcription

Françoise LLorca - La kinésiologie, ou comment nos muscles gardent en eux la mémoire de nos émotions - #21

Caroline : Super, c’est génial. Françoise, je vais vous laisser vous présenter.

Françoise : Alors, je m’appelle Françoise Llorca et je suis kinésiologue, c’est le nom qu’on donne à cette technique, depuis environ vingt-cinq ans. Et j’ai découvert cette technique parce que lorsque j’étais formatrice dans de grosses sociétés et, j’avais besoin d’outils pour que les personnes que je formais puissent accéder un peu plus vite à la compréhension. C’était de l’informatique, donc c’est parfois un peu ardu. Et je me suis tournée vers la faculté, vers les sciences de l’éducation, et cetera. Et c’est là que j’ai découvert qu’il y avait de la sophro, beaucoup beaucoup de techniques, et que j’ai entendu parler du Brain gym ; alors le Brain Gym, c’était vraiment ce qu’on appelle la gymnastique du cerveau, avec des exercices pour pouvoir se concentrer mieux, apprendre mieux, être plus disponible, avoir moins de parasites dans la tête, voilà. Donc ça m’a beaucoup intéressé pour mes stages et donc je me suis lancée dans cette formation.

Caroline : D’accord.

Françoise : Donc, dans l’ensemble de cette formation, ce que j’ai découvert, c’est qu’il y avait d’autres choses encore plus passionnantes. Donc je ne me suis pas arrêtée au Brain gym pour faire mes cours et mes formations. J’ai continué tout le cursus, et là un jour, je me suis dit « Voilà, je vais maintenant pratiquer aussi en cabinet » et j’ai commencé à pratiquer en cabinet. Voilà. Donc j’ai découvert un ensemble de techniques qui sont passionnantes et qui aident l’individu à se rééquilibrer. C’était vraiment ce que je cherchais depuis toujours, c’est-à-dire qu’on n’est pas sur guérir, on est sur rechercher les sources, on va dire du bien être. Qu’est-ce qui fait qu’un jour cela s’est déséquilibré et comment remettre de l’équilibre afin que la personne elle retrouve un bien-être ? Que ce soit un bien-être intellectuel pour qu’elle puisse s’adapter à ce qu’elle fait dans sa vie professionnelle ou courante, ou un bien-être émotionnel aussi, énergétique, on est sur toutes ces zones-là. Alors donc, j’ai fait mon cursus et puis je me suis installée, et je suis devenue kinésiologue. Et très rapidement j’ai donné des cours aussi, puisque mes premières professions, c’étaient quand même d’être formatrice et donner des cours. Donc j’ai continué à donner des cours. Et en 2008, j’ai reçu une dame qui avait un petit bébé qui ne dormait pas depuis très très longtemps. Enfin, depuis qu’il était né pratiquement, et il avait vingt quelques mois. Cette dame, elle est revenue après, elle m’a proposé, puisqu’elle était directeur d’une collection de livres. Donc c’est à la suite, j’ai écrit un livre en 2009, suite à cette demande en fait, voilà.

Caroline : D’accord. Et est-ce que vous avez une définition de la kinésiologie ?

Françoise : Alors, la définition c’est… alors, kinésiologie parce que ça s’intéresse aux muscles et parce qu’on a le fameux test musculaire. C’est pour ça qu’il existe aussi une kinésiologie qui est chez les sportifs et qui ne s’intéresse qu’à la mécanique du muscle. Là, on a donné ce nom-là parce qu’effectivement, pour chercher où est la problématique et pour trouver comment équilibrer cette problématique, et comment, entre guillemets, faire pour qu’elle s’équilibre, on va tester un muscle, et c’est pour ça que ça s’appelle kinésiologie en fait, voilà, c’est lié à ça. C’est des techniques qui viennent des États-Unis et qui ne s’appellent pas forcément « kinésiologie » aux États-Unis. Voilà. C’est le nom en Europe qu’on a donné.

Caroline : Ça s’appelle comment de toute façon ?

Françoise : Voilà, ça s’appelle du « Brain gym » ; c’est Paul Dennison qui a trouvé ça. Ça s’appelle le « Touch for Health » ; c’était John Thie qui avait créé le Touch For Health. Et il y a eu « Three in One Concept » ; ça c’était d’autres formateurs qui avaient trouvé ça à la suite, voilà. C’est les trois grands courants qui font qu’un kinésiologue en France, normalement il est aguerri à ces trois grands courants. Et on regroupe ça sous le nom de kinésiologie.

Caroline : Vous avez dit donc du coup, c’est un ensemble de techniques qui aide l’individu à se rééquilibrer, on peut aborder certaines de ces techniques ?

Françoise : Oui.

Caroline : Quelles sont-elles ?

Françoise : Alors, les techniques qu’il y a… déjà, par exemple, je travaille beaucoup avec des enfants qui ont des stress de naissance, qui sont déjà allés, par exemple, l’ostéo a déjà fait son travail, et puis ils ont quand même des séquelles parce que la naissance par exemple, c’est notre premier grand changement. Donc que ce soit un enfant ou un adulte qui appréhende le changement, souvent, je vais travailler sur « Qu’est-ce qu’il s’est passé à la naissance ? » parce que ce grand changement d’état, notre corps l’enregistre, et même quand on veut un changement en tant qu’adulte, on le veut ce changement, mais on va stresser, on ne va pas pouvoir y accéder ; parce qu’il y a des traumatismes ancrés profondément sur par exemple cette période de la vie, qui est la période la plus importante. Et donc je vais aller réparer les traumatismes là-dessus. Donc ces traumatismes, on les répare en équilibrant par exemple énergétiquement tout ce qui est os du crâne, mais là ça va être par les processus énergétiques, donc des points d’acupuncture. Et puis on va aussi regarder lorsqu’un enfant naît, il a des réflexes de la vie intra-utérine qui doivent s’inhiber, et d’autres qui doivent se mettre en route pour pouvoir vivre maintenant à l’air, et cetera, et souvent quand la naissance est un petit peu difficile, ça ne se passe pas. Donc il y a tous ces rééquilibres à faire, voilà. Et même chez un adulte, quand on est adulte, quel que soit son âge, s’il y a une problématique là, dans ma pratique, je vais retourner là pour qu’il puisse par exemple aborder le changement sereinement. Ça va être un objectif par exemple, puisque les gens qui viennent me voir, ils ont des objectifs en fait. Est-ce que ça répond à votre question ?

Caroline : Oui, oui, complètement. Et est-ce que vous avez eu des exemples d’adultes qui sont venus vous voir, qui vous ont je ne sais pas, qui viennent voir avec un objectif du coup, et vous vous rendez compte qu’il y a eu des blocages à la naissance, vous arrivez à débloquer, à retrouver ces blocages-là ?

Françoise : Oui, oui. J’ai un exemple d’une jeune femme qui avait une trentaine d’années, qui était vraiment bloqué, et elle avait un sentiment dépressif depuis toujours, avec pas d’envie, beaucoup de lassitude, et cetera, et puis elle ne trouvait pas de voie, et cetera. Donc elle est venue me voir pour ça. Et donc moi, ce que j’ai identifié, c’est qu’elle avait eu une naissance difficile. Donc je lui ai demandé si sa maman lui en avait parlé. Apparemment elle lui dit que non, que ça s’était bien passé. Par contre, moi, dans tous les tests que je faisais, puisque les tests, c’est avec un testant par exemple des muscles particuliers. J’appuie aussi sur des points d’acupuncture. Ça me donnait effectivement des traumatismes à la naissance et donc j’ai quand même rééquilibré ces traumatismes. Et lorsqu’elle est partie chez elle m’a envoyé un petit SMS en disant « j’ai très, très, très, très mal aux yeux, comme si on m’a arraché les yeux », elle me dit « je ne sais pas ce que j’ai ». Alors je lui dis « c’est juste une petite remontée pendant la séance, ça va passer », je dis, mais « Demandez à votre maman qu’est-ce qu’il s’est passé ». Et là, sa maman lui a dit, quand elle a dit à sa mère « Mais j’ai mal aux yeux, maintenant qu’on m’a fait un petit équilibrage », ça a duré en gros trente minutes ce mal, mais c’était intéressant, et sa maman lui dit « Ah bah oui, mais tu es née avec les sourcils qui étaient plantés dans les yeux et on a dû les retourner ». Donc cette douleur de naissance, ça faisait qu’elle s’était inscrite sur cette personne. Et quelque temps après, elle m’a appelé en me disant « Ça y est, c’est fini. J’ai la joie de vivre, je me sens beaucoup mieux, je me sens à l’aise et je me sens capable de faire des choses, d’entreprendre », et cetera.

Caroline : D’accord. Et de manière très concrète, quand vous dites que vous faites des tests ou vous rééquilibrez, comment ça se passe ? Qu’est-ce qui… quel est le mécanisme derrière tout ça ?

Françoise : Alors, le mécanisme, c’est un mécanisme énergétique qui… il y a un chiropracteur ostéopathe américain qui s’appelait Goodheart, qui a trouvé il y a maintenant presque cent ans ; il a travaillé avec des docteurs chinois et s’est aperçu qu’il y avait une correspondance entre les méridiens d’acupuncture et les muscles ; c’est-à-dire qu’un muscle peut être en très bonne santé, mais ne pas avoir de tonicité. Et donc, en travaillant avec ces spécialistes de la médecine chinoise, ils se sont aperçus qu’effectivement il y avait des méridiens, et que si ces méridiens avaient des barrages, ça, c’est le terme un peu, voilà, c’est-à-dire comme une rivière qui est barrée, la circulation ne se faisait pas très bien et si cette circulation ne se fait pas, eh bien qu’est-ce qu’il va se passer ? Le muscle ne va pas pouvoir exercer sa tonicité à cent pour cent comme il devrait l’exercer. Donc dès qu’il y a un stress, qu’il soit émotionnel, qu’il soit mental, nutritionnel même, métabolique, structurel, on donne un petit coup. Une partie de notre musculature ne va pas avoir la tonicité requise. Et c’est comme ça que je vais m’en apercevoir. Donc par exemple, je vais prendre un muscle du bras, qui est le deltoïde, qui est un muscle plus facile ; en général ce test, tout le monde l’a vu, c’est à dire qu’on met son bras à quatre-vingt-dix devant soi et puis c’est ce muscle qui est en haut de l’épaule qui va effectivement tenir. Et normalement, ce muscle, il est fort si on appuie dessus. Sans qu’on… il va générer une force naturelle. Et si on le stresse, en faisant une chiquenaude sur le dessus, en général il s’abaisse, parce que c’est la chiquenaude qui a fait ça en fait, voilà. D’accord ? Ça fait une sédation de l’énergie, donc c’est un principe énergétique. Voilà. Et donc, beaucoup de… c’est vraiment aux États-Unis qu’ils ont découvert ça. Ils travaillent avec des enfants qui étaient handicapés, ils se sont aperçus, ils ont fait le testing, c’est-à-dire que des muscles qui étaient en pleine forme ne marchaient pas, parce qu’il y avait d’autres problématiques chez l’enfant, etc., qui était handicapé, donc voilà. Et c’est comme ça qu’on est arrivé à ce test musculaire qui est vraiment la base de la kinésiologie, qui est ce avec quoi on peut aller pertinemment rechercher quel est le déséquilibre. Donc en kinésiologie, on teste jusqu’à plus de quarante muscles dans le corps, qui sont tous reliés à des endroits différents, à des organes différents et à des stress différents.

Caroline : D’accord. Et comment vous arrivez dans ce cas-là à savoir que ça remonte à la naissance ? C’est parce que c’est un muscle en spécifique ou c’est…

Françoise : Non… Alors, j’arrive à savoir que c’est à la naissance parce qu’en fait notre corps, c’est à dire quand je dis corps c’est vraiment tout notre ensemble, j’appelle ça dans mon bouquin ensemble corps, c’est-à-dire c’est tout ce qui nous constitue, a une trace des âges. Même si nous, on ne le sait pas, il y a une trace des âges en kinésiologie. On peut remonter dans cette trace des âges et même sur la ligne des générations. C’est-à-dire qu’on sait que la première ligne des générations, il y a une problématique parce qu’il y a des points d’acupuncture sur lequel on va mettre nos doigts, et ces points sont déséquilibrés, ça va nous donner les lignes, les générations qui ont subi par exemple un gros traumatisme, je ne sais pas, une guerre, quelque chose, et qui fait que nous, en tant que suite logique, on va avoir des conséquences de cela. Voilà.

Caroline : D’accord. Et donc ça c’est des choses que vous arrivez à sentir, quand il y a des personnes…

Françoise : Plus on s’est exercé, plus on a de… on va dire d’expérience. C’est simple.

Caroline : Bien sûr.

Françoise : C’est vrai qu’on sent tout de suite que la tonicité a baissé, que voilà. Vraiment l’écueil, en kinésiologie, c’est de faire de ce test un instrument divinatoire. Ce n’est absolument pas ça. C’est vraiment très précis et très pragmatique. C’est-à-dire qu’on met nos doigts sur des points d’acupuncture, on met nos doigts sur des zones musculaires, sur des articulations, et cetera, et c’est ça qui nous donne effectivement les éléments.

Caroline : Parce que quand vous dites un instrument divinatoire, pourquoi ?

Françoise : Parce que ça peut paraître magique et que certains disent « Tiens, je voudrais bien savoir si je dois faire ça ou ça ». Mais pas du tout, ça ne sert pas à ça. En fait, quand on fait ça, ça nous donnera juste le stress que nous procure l’idée, par exemple, de changer de travail.

Caroline : D’accord parce que oui, là on a parlé de ce qui s’était passé dans le passé, mais vous pouvez l’utiliser pour voir est-ce qu’il y a… notre corps serait susceptible…

Françoise : Par exemple quelqu’un que je reçois pour la première fois, je vais prendre un test musculaire, et je vais lui dire « Pensez à votre environnement professionnel ». Et s’il n’y a plus de tonicité, quand cette personne pense à son environnement professionnel, moi je sais que c’est un environnement où il y a du stress. Et après on va déterminer lequel, c’est-à-dire « Est-ce que c’est la relation dans le travail qui ne va pas ? », « Est-ce qu’il y a des conflits, et cetera ? » ou « Est-ce que c’est le travail en lui-même ? » ou « Est-ce que cette personne s’est lassée ? ». Voilà. Donc après, il y a à identifier de quelle nature c’est. Voilà. Et en aucun cas, ça ne veut dire qu’elle doit faire quelque chose. Voilà, moi, je ne peux pas lui donner. Par contre, ce que je peux faire, c’est effectivement après, abaisser les niveaux de stress dans cet environnement. Si elle a eu des conflits, si elle a… et cetera. Là, on va nettoyer ce qu’on appelle des kystes émotionnels, puisque quand on a eu des chocs émotionnels, c’est comme un petit peu en bleu qu’on a sur la peau, mais là, c’est à l’intérieur de nous et c’est la même chose ; c’est-à-dire c’est quelque chose qui est resté, on va dire, sous forme de… on appelle ça un kyste émotionnel.

Caroline : Et ce kyste émotionnel, encore une fois, c’est quelque chose que vous arrivez à ressentir via les muscles.

Françoise : Alors via le test musculaire, oui, on arrive à savoir où il est situé. S’il est plutôt sur… il y a des gens, c’est plutôt sur l’estomac, donc dans le ventre, voilà. Et on va, à l’aide de techniques qui sont souvent, en tout cas pour ma part, liées à l’énergétique chinoise, c’est-à-dire que je vais faire des points d’acupuncture, d’acupressure avec mes doigts, libérer ces kystes émotionnels.

Caroline : D’accord. Est-ce qu’il y a d’autres techniques que vous utilisez hormis la technique musculaire ?

Françoise : Oui. Alors, il faut savoir que les techniques effectivement de la kinésiologie ne sont pas propre à la kinésiologie. Ce qui est propre à la kinésiologie, c’est la façon de les utiliser avec ce test musculaire, cette façon d’aller interroger le corps. En fait la kinésiologie, on appelle ça aussi un dialogue avec le corps. Parce que ce test musculaire, c’est aller au-delà de notre mental, parce que sinon, « Moi de quoi je me rappelle ? Je ne sais pas. Ma naissance ? Je ne sais pas ». Tandis qu’avec le test musculaire, s’il y a un stress quelque part un peu plus profond dont on ne se souvient pas, tout de suite, le corps le révélera. Donc ça, c’est pour une partie et c’est ça vraiment l’intérêt de la kinésiologie, c’est d’aller chercher au-delà de notre souvenir conscient et même de la conscience du kinésiologue. On va beaucoup plus loin, et c’est en étant dans ces domaines plus loin, on va utiliser des outils qui sont liés à la médecine chinoise. On va utiliser les lois de la médecine chinoise, donc les émotions du bois, du feu, du métal, et cetera. On va utiliser aussi des tenues de point, par exemple comme pour les ostéos. On est aussi formé à quand même au complément et à la phytothérapie. Il y a des exercices qui sont issus du yoga, qu’on utilise. De l’optométrie. Voilà. Donc tout ça, ce sont des…

Caroline : est-ce que vous pouvez donner la définition de l’optométrie ?

Françoise : Comment ? Alors, c’est une rééducation visuelle. C’est-à-dire que ça s’intéresse plutôt aux muscles que le moteur, et pas à l’œil. Voilà. C’est tout ce qui…

Caroline : Est-ce que vous avez des exemples de patients que vous avez pu suivre ? Je ne sais pas, est-ce qu’on parle de patient déjà, puisqu’en fonction des pratiques…

Françoise : Alors, pas vraiment. Pas vraiment. Moi je dis, soit on parle de clients, de consultants qui viennent consulter, mais normalement on n’a pas puisqu’on n’est pas référencé en médecine.

Caroline : D’accord ce n’est pas… OK.

Françoise : On ne parle pas de patients.

Caroline : Dans ce cas, est-ce que vous avez des exemples de personnes qui ont pu venir vous voir pour des consultations, et qui vraiment ça… donc la personne dont vous avez parlé juste avant, qui avait, voilà qui était plutôt dans un état dépressif et qui est ressortie, vraiment ça a changé son quotidien. Est-ce que vous en auriez d’autres ?

Françoise : Il y en a. Oui, il y en a énormément. On peut prendre un exemple sur des douleurs, puisqu’il y a aussi, par exemple, des douleurs récurrentes. Les gens ne savent pas trop d’où ça vient, ils ont consulté. Alors, il faut savoir une chose, c’est qu’en kinésiologie, on ne reçoit les gens que quand ils ont consulté médicalement, ils sont allés explorer, voilà. Et s’il n’y a pas de solution, c’est qu’il y a, on va dire des douleurs mémoire, des douleurs énergétiques, et c’est à ce moment-là qu’on va prendre le relais, voilà, de certaines douleurs. Donc par exemple dans les douleurs, par exemple dans les sciatiques chroniques, souvent, c’est-à-dire que la personne a une sciatique, elle a toujours ce fonds de douleur. Eh bien, il y a des résultats ; dans les entorses aussi, souvent, on est guéri, mais pas vraiment, c’est-à-dire qu’on garde l’entorse, on a toujours un fond de douleur, on a toujours des mouvements qui nous font mal. Donc là, par exemple, j’ai des exemples d’un sportif qui était venu me voir et qui avait eu plusieurs entorses, et qui avait toujours une faiblesse sur une jambe. Donc, qu’est-ce qu’on a fait ? On a travaillé sur l’environnement total. C’est ça aussi qui change la chose, c’est-à-dire l’état émotionnel sur lequel il était quand il était en train de jouer. Est-ce qu’il était à l’aise ou est-ce qu’il venait de prendre un coup ? Il était en colère ? Et cetera, il était… voilà. Et donc souvent, il y a effectivement quelque chose qui s’est passé et qui n’est pas… il y a eu une déstabilisation émotionnelle. Donc je prends en compte la déstabilisation émotionnelle. Je prends en compte tous les mouvements de la cheville, c’est-à-dire que je teste chaque position de la cheville qui lui fait encore mal ou qui n’est encore pas équilibrée, et en enlevant le kyste émotionnel, puisqu’il y a aussi ça dans une entorse, en enlevant les stress qui sont résiduels autour de la cheville, et cetera, on arrive, ce sportif, il est parti, il n’avait plus du tout mal sur son appui sur le pied. Voilà par exemple.

Caroline : Ça m’interpelle vraiment quand vous dites que vous arrivez à enlever les stress émotionnels.

Françoise : Oui. Alors, tout simplement en faisant des points d’acupuncture et en faisant bouger les yeux. Il y a beaucoup de techniques qui ont été reprises et qui sont issues de la kinésiologie, ça, on ne le sait pas. Mais par exemple, enlever un stress émotionnel, on peut mettre par exemple nos mains posées très légèrement sur le front comme ça, c’est-à-dire le pouce et deux doigts de l’autre côté, sur les bosses frontales, on respire tranquillement et on demande à la personne de bouger les yeux dans toutes les directions. Voilà. Dans l’autre sens. Voilà, les bosses frontales comme ça. Voilà. Alors on peut mettre les deux mains, parce qu’on a des bosses là comme ça, vous voyez ? Voilà. Un peu plus bas. Voilà. Et là, on va rester là et c’est moi qui vais mettre les mains. Et je vais demander à la personne de regarder en haut, en bas, à droite, à gauche, de bien respirer, et c’est comme ça par exemple. Une des façons, il y en a d’autres aussi, d’enlever un stress émotionnel. Alors ça, c’est un petit truc. Si quelqu’un, je ne sais pas moi, tombe, a eu peur, et cetera, tout de suite, on peut lui mettre la main comme ça à plat sur le front sans serrer, la main derrière l’occiput ici sans serrer, on lui demande de respirer tranquillement et on reste comme ça. Voilà. Et tout de suite, ça va enlever le stress qui vient de se passer.

Caroline : Il y a des mécanismes derrière ?

Françoise : Alors, le mécanisme c’est effectivement, là on est sur une zone qui s’appelle le tronc cérébral et là, les lobes préfrontaux. Et quand on a peur, on va vers l’arrière comme ça. Il y a un mouvement de retrait, et on n’est plus là dans le temps présent. On est dans notre peur et on est dans des réflexes archaïques. Le but, c’est de remettre, on va dire toute une circulation énergétique entre l’arrière et l’avant du corps, du cerveau pardon. Voilà. Et en bougeant et en remettant de l’activité dans ces lobes frontaux, qui est le siège de la pensée présente, de notre… quand on médite par exemple, c’est pour être là, dans ces lobes frontaux, en présence, sans mouvement et sans activation mentale exagérée. Voilà. Donc ça réhabilite tout ça.

Caroline : D’accord.

Françoise : Et donc c’est une microcirculation qu’on active en faisant ça.

Caroline : OK. Et sur les enfants ? Parce que vous avez pris aussi des exemples sur les enfants.

Françoise : Ouais, je prends des enfants. Donc, dans ma pratique, j’ai reçu quand même pas mal d’enfants parce que, qui étaient en difficulté d’apprentissage. Donc il y a des tous bébés, donc ça, c’est des difficultés de naissance, de reflux, et cetera. Et ensuite après, il y a les enfants qui n’arrivent pas à apprendre et à s’adapter à l’éducation. Donc là, c’est des problèmes souvent, ils ont sauté des étapes dans la marche ; c’est-à-dire qu’ils n’ont pas suffisamment marché à quatre pattes, ils n’ont pas été sollicités ou ils sont restés trop dans, vous savez ces transats, donc ils n’ont pas développé tous les mouvements que font les enfants pour aller voir, pour attraper et donc ça, effectivement, ça empêche une adaptation aisée. Alors avec les enfants, c’est plutôt du Brain gym, c’est à dire qu’on réadapte par des mouvements et on leur fait faire des mouvements. Voilà. Donc ça, c’est à partir de cinq, six ans. On leur fait faire des mouvements qui sont simples et faciles pour réadapter certaines étapes qui sont sautées. Naturellement, avant aussi, je fais aussi certains points d’acupuncture, mais chez eux, souvent, ils partent avec un ou deux exercices à faire. Et pendant un mois, deux mois, pour réadapter tout ça. Et donc ça, ça va avoir un agissement sur la présence, sur l’autonomie, sur pouvoir réellement exprimer ce qu’ils ont au fond, parce que souvent les enfants des fois, par exemple, il arrive chez eux, « Qu’est-ce que tu as fait aujourd’hui ? », « Je ne sais pas », « Qu’est-ce que tu as mangé ? », « Je ne sais pas ». Voilà. Quand on a rééquilibré tout ça, ils sont capables de raconter ce qu’ils ont fait. Voilà. Ça, c’est souvent que j’ai des exemples de parents qui me disent « Ça y est. Maintenant depuis qu’on est venu vous voir, à table, il peut nous dire ce qu’il a fait dans la journée » alors qu’avant c’était toujours je ne sais pas.

Caroline : D’accord, c’est extrêmement intéressant. Je trouve ça passionnant. Comment ça s’apprend ?

Françoise : Alors, il y a des écoles. C’est un cursus qui à peu près il faut compter trois ans d’études. Il faut un minimum de 800 heures avec un mémoire, et cetera pour s’installer. Alors le seul souci c’est que ce n’est pas encore réglementé. Donc il y a des écoles qui ne sont pas vraiment des écoles et qui, en ayant fait 100 heures donc, on n’est pas kinésiologue, parce qu’il y a de l’ostéologie, de la physiologie, il y a beaucoup, beaucoup… il y a aussi de l’ostéologie. Voilà. Sauf si on est infirmière ou déjà docteur, et qu’on veut s’inscrire, là, c’est simple, parce qu’il y a des cours qui seront déjà acquis d’avance. Mais sinon il faut avoir accès à tous ces cours. On ne peut pas… et c’est pour ça qu’il y a un cursus qui est établi et qu’on… Alors il y a des écoles, il y a une fédération, les écoles sérieuses sont inscrites à la fédération. Voilà.

Caroline : D’accord. Est-ce que vous auriez quelques exemples à nous donner d’exercices qu’on peut faire à la maison de kinésiologie pour améliorer son bien-être ?

Françoise : Oui. Alors, déjà, pour améliorer par exemple le matin, si on se lève fatigué etc., on peut, on se met debout, on prend ses deux mains, on va les mettre au niveau du pubis et on va monter les mains jusqu’au menton. Et puis on va les ouvrir comme si on voulait ouvrir nos ailes, on revient mettre nos mains au niveau du pubis paumes vers le ciel, et on remonte jusqu’au menton. On fait ça plusieurs fois. Et, on peut le sentir nettement. Alors ce qui est bien quand on fait un exercice, c’est de faire un petit avant/après ; c’est-à-dire, comment je me sens ce matin ? Je me sens vide, je me sens fatigué, embrouillé, et cetera. On fait cet exercice. Alors on va dire qu’on va le faire au moins six, sept fois. Et après, maintenant comment je me sens ? Est-ce que je me sens déjà plus tonique ? Est-ce qu’il y a plus d’énergie dans mes jambes ? Est-ce que je respire mieux ? Est-ce que mes idées, elles sont plus claires ? Voilà. Quand on fait ça, l’exercice marche encore mieux. C’est le principe kinésiologique ; c’est-à-dire, comment c’était avant, on a équilibré, et comment c’est là. Et c’est pour ça que mon livre s’appelle « Intelligence du corps », parce que le corps est intelligent. Si on lui a montré qu’il y a un avant et un après, lui-même va se réadapter beaucoup plus facilement, ça va aller beaucoup plus vite.

C’est pour ça que la kinésiologie, les outils ne sont pas différents d’autres, comme je vous ai dit d’autres techniques, par contre cet avant et cet après ça fait vraiment toute la différence parce que c’est le corps qui va se réactualiser lui-même. Puisqu’il a eu, il a été mis en jeu avant, et puis après l’équilibrage, après les points, après les exercices, à nouveau, on fait les mêmes tests et on fait les mêmes, et on se rend compte que ça a changé. Et donc là, le corps se rend compte qu’il a changé et ça va aller très très vite. Et l’amélioration va être durable.

Caroline : Et donc l’objectif…

Françoise : Ça, c’est un petit exercice qu’on peut faire le matin. Il y en a un autre qui est assez simple. C’est on va poser une de nos deux mains sur le nombril à plat, et l’autre on va venir masser le bas du menton, enfin sous la lèvre inférieure et sous la lèvre supérieure, on va masser tout en ayant une main sur le nombril. Voilà, on va faire ça environ vingt secondes. Puis on va échanger nos mains, c’est-à-dire que la main qui était sur le nombril passe et va masser donc sous la lèvre et sur la lèvre, voilà. Et puis, on va mettre nos mains sur le sacrum, alors le sacrum c’est cet os plat qu’on a juste au-dessus des fesses, et une sur le devant, c’est-à-dire au niveau du nombril. La main, elle est face au pubis, c’est-à-dire qu’elle descend, comme si elle voulait descendre. Elle est comme ça. Et on va frotter doucement aussi. Et on va changer, vingt secondes d’un côté, vingt secondes de l’autre. Et ça, ça devrait avoir comme résultat de remettre notre mental dans un instant de calme. Parce que ça, c’est quand on a le mental qui est embrouillé, qu’on a trop de panique, trop de stress. Alors dans le stress, il y a les gens qui mentalise à fond, et ceux qui n’ont plus rien à la tête. Voilà donc ça, c’est un exercice pour équilibrer. Il y a deux façons d’être stressé : ceux qui vont, ça va fuser la moulinette, et puis ceux qui vont « j’ai un blanc, je n’ai plus rien ». Voilà. Donc ça, c’est un équilibre qui est intéressant pour le stress.

Caroline : Pour les deux ? Ça fonctionne aussi bien pour le mental…

Françoise : Voilà, ça fonctionne pour les deux. C’est pour ça que je donne comme ça.

Caroline : Super.

Françoise : Et il y a un petit exercice qui met en forme et qui nous sert aussi à être, qui est extrêmement célèbre dans la kinésiologie. Ça s’appelle le mouvement croisé, en anglais c’est le cross-roll. C’est-à-dire qu’avec ma main droite, je vais venir taper, je vais soulever ma jambe gauche et je vais taper sur ma cuisse. Puis, je vais soulever ma jambe droite et avec ma main gauche, taper sur la cuisse. En étant debout naturellement. Alors si on est immobilisé, et cetera, on peut le faire assis, pour les gens qui seraient immobilisés. Mais le but c’est de le faire debout et de réactiver, on va dire le croisement de notre main droite avec le côté gauche et puis vice versa. Et donc ça aussi ça va faire un équilibre sur nos pensées, sur nos idées. Ça va faire qu’on va être beaucoup plus capable de voir le sens de ce qu’on nous demande, ou le sens où est ce qu’on est, et d’accéder aux détails. Donc ça, ça va mettre de la synchronicité entre un global, le sens d’une question, et puis après, aller pertinemment chercher le détail. Voilà.

Caroline : Est-ce que par rapport au stress…

Françoise : Très connu.

Caroline : Super, merci beaucoup. Et j’ai une question par rapport au stress. Est-ce que pour des personnes qui auraient beaucoup de stress et qui ressentent… souvent, on a ce côté estomac noué, est-ce qu’il y aurait, une petite technique rapide sur l’estomac noué ?

Françoise : Alors, l’estomac noué. Qu’est-ce qu’on pourrait faire de très très simple ? Oui, alors, on va, ici prendre cette main et la mettre sous les côtes, et les frotter ici, comme si on était sur le bord des côtes, et on frotte avec le plat des mains, le bord des côtes, d’accord ? Voilà. Puis, on va mettre notre main à plat sur l’estomac, à peu près sur ce nœud, et on va mettre l’autre main ici sur le front, sans appuyer. Voilà. Et on va rester comme ça. Encore une fois, ces exercices, avant de les faire, il faut dire voilà, « Comment je sens mon estomac ? Est-ce qu’il est tendu ? Comment est ma tête ? Mes idées, elles se bousculent ou pas ? Comment je me sens ? Détendu ? Relâché ? Fatigué ? Énergique ? ». Puis je fais des exercices. Et à nouveau, je fais le point avec moi-même. De faire le point avec soi-même, ça va potentialiser l’exercice, parce que sinon en lui-même, c’est ridicule l’exercice, ce n’est pas ça qui fait la différence. La différence, c’est parce que tout ce qu’on va comprendre que ça nous a fait du bien et donc ça va vraiment se réactualiser. Le but, c’est ça. En fait, le but de la kinésiologie, c’est de redonner des éléments au corps qui soient, on va dire simples, mais qui lui permet de se rééquilibrer en permanence. Et puis d’avoir aussi les gens quand ils partent, ils ont souvent quelques exercices assez simples à faire chez eux pour qu’ils puissent conserver leur équilibre, pour qu’ils puissent être autonomes aussi. Le but, ce n’est pas que chaque fois qu’ils ont un stress qu’ils courent… enfin, au début, on est obligé de faire un petit peu de séances, un peu de suivi, parce que j’appelle ça un peu la machine à laver. Parce que depuis qu’on est né, il faut nettoyer plein de choses. Mais bon, moi, dans le cas de ma pratique personnelle, je conseille trois séances à quatre semaines d’intervalle. Voilà. Et déjà, on a fait un travail. Et puis après, il y a de l’entretien peut-être une fois ou deux fois par an. Parce que normalement c’est de la prévention.

Caroline : Et, est-ce que ça peut se faire à distance ?

Françoise : Non, pas vraiment, puisqu’il faut…

Caroline : Oui oui je sais, mais je pose quand même la question, on ne sait jamais.

Françoise : Non. Après, il y a d’autres techniques qui se font à distance, mais pas la kinésiologie. Puisque l’intérêt c’est que le corps voit lui-même son état de faiblesse

Caroline : Oui complètement.

Françoise : On fait l’équilibrage, l’équilibration, on fait les points d’acu, on fait des mouvements, et après on le reteste, et là il voit qu’il est plus tonique. Et c’est ça qui va faire que le mouvement va s’enclencher.

Caroline : Et alors, j’ai une question par rapport aux exercices et même avant vous l’aviez déjà précisé, pourquoi est-ce qu’il faut que la main n’appuie pas ?

Françoise : Parce qu’on est là sur des zones, on réactive une microcirculation. On n’est pas sur des massages profonds. On est sur une microcirculation.

Caroline : D’accord. Mais c’est extrêmement clair. Je vous remercie, Françoise.